La Grande-Bretagne est très en retard dans la mise en oeuvre des énergies renouvelables, avec seulement 2% de l’énergie d’origine verte, elle est classée troisième plus mauvaise en Europe après Malte et le Luxembourg. Alors, elle voudrait, pour rattraper le temps perdu, lancer un grand plan éolien qui comprendrait 10000 éoliennes d’ici à 2020, avec 3000 éoliennes on shore et 7000 éoliennes offshore. Ces dernières pour des raisons de rentabilité et d’optimisation des coûts d’installation et de maintenance devront être de très forte puissance (5 MW). Mais voila, Siemens, un des fabricants de ces super éoliennes, a déjà quatre ans de carnet de commandes malgré un programme de triplement des capacités de production d’ici à 2011. Le meilleur délai de livraison actuel est de ce fait repoussé à 2012.
Les opérateurs anglais, par l’intermédiaire de la British Energy Wind Association, demandent au gouvernement britannique de s’impliquer d’avantage dans la politique industrielle de ces équipements en essayant de convaincre Siemens ou Vestas de venir installer des moyens de production en Grande-Bretagne. Mais que pèse le marché britannique éolien en face des marchés américains ou chinois?
Un autre goulot d’étranglement existe aussi dans les moyens d’implantation d’éoliennes offshore sur site, c’est le nombre de navires capables d’assumer cette tâche. La Grande-Bretagne dispose de deux de ces bâtiments capables de transporter et de construire ces immenses éoliennes par morceaux. Il faut au moins trois ans pour en faire construire d’autres.
Cet exemple britannique sur l’éolien offshore, doit sensiblement décrire l’ensemble des problèmes européens sur le sujet. On sait par exemple que la filiale d’Areva, Multibrid, doit livrer en 2010 et 2011 quatre vingt aérogénérateurs au parc offshore Borkum West II. La mise en place de nouveaux équipements risque donc d’être retardé en Europe en raison du manque de capacité de production en éoliennes de fortes puissances.
La politique de la Commission Européenne naïvement focalisée sur les énergies renouvelables va ainsi trouver ses limites et découvrir le caractère absurde et incomplet de ses décisions qui ne prennent pas en compte, en parallèle avec la mise en oeuvre de nouvelles sources d’énergies alternatives, l’amélioration des sources d’énergies existantes.
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