Un hiver rigoureux en Chine qui paralyse la logistique du charbon et de ce fait stoppe la génération d’électricité locale, la pénurie en électricité en Afrique du Sud par manque d’investissements de l’opérateur national Eskom, il n’en faut pas plus pour que le London Metal Exchange se focalise sur ce métal « énergie intensif »: l’Aluminium. La Chine est un gros producteur d’Aluminium mondial. En 2006, avec 9 millions de tonnes, elle produisait 27% des besoins mondiaux qui sélevaient à 34 millions de tonnes. L’Afrique du Sud doit , pour sa part, produire dans les 1,5 millions de tonnes de ce métal. Alors les cours de l’Aluminium ont pris plus de 400$ la tonne en quatre semaines (FIG.).
Il est raisonnable de penser qu’avec la montée des cours des sources d’énergie primaire (Charbon, gaz, pétrole), des droits d’émissions de CO2 et donc des tarifs électriques, associée aux contraintes écologiques sur les émissions de produits fluorés de cette industrie électrochimique polluante, les cours de l’Aluminium ne peuvent que se valoriser. La demande pour l’industrie aéronautique et surtout automobile qui devra alléger ses véhicules pour qu’ils consomment moins, ne faiblira pas, même si les cours devaient doubler dans les années à venir.
Parmi les métaux non ferreux seul le Zinc (2.45$/kg) est moins cher que l’Aluminium. Les autres sont plus chers tels le Plomb (3.2$/kg), le Cuivre (8$/kg) ou beaucoup plus chers tel l’Etain (17$/kg) ou le Nickel ( 28$/kg).
Cette valorisation des métaux non ferreux est à mettre en perspective avec les grandes manoeuvres de concentration des industries concernées qu’on peut résumer ainsi : le chinois Chinalco et l’américain Alcoa achètent une participation de 12% dans Rio-Tinto (qui a déjà acheté le canadien Alcan) pour contrer l’OPA de BHP Billiton sur Rio. Le but des Chinois est d’éviter une trop forte concentration mondiale des fournisseurs de minerais de Fer à la Chine, premier client mondial.
Dans un tel contexte un kilogramme d’Aluminium à moins de trois dollars, « c’est donné »!
Un objectif pour nos chercheurs européens : savoir faire l’électrosynthèse industrielle de l’Aluminium sans cryolite (Na3AlF6) et ce nouveau Sainte-Claire Deville pourra relancer ainsi une production d’Aluminium bien de chez nous, et pourquoi pas, à l’ombre d’une tour réfrigérante d’une future centrale nucléaire allemande ou italienne!
–

Laisser un commentaire