L’Europe dans l’Ether s’enivre à l’Hydrogène

                        Un groupe de travail, subventionné par les fonds européens, a pour mission de réfléchir aux possibilités d’application de l’Hydrogène dans les utilisations, dont le transport, qui font appel à des ressources énergétiques. Ce groupe qui s’intitule modestement « The HyWays consortium, Hydrogen Energy in Europ » est animé par une officine allemande la Ludwig-Bolköw-Systemtechnik (LBST). La France participe à ce travail avec le CEA qui bricole sur la PAC depuis des lustres et l’Institut Louis Pasteur. H2trasportshare_2Ce groupe de réflexion vient de publier un pavé qui annonce qu’en 2030 entre 3% et 35% des véhicules fonctionneront à l’Hydrogène et qu’en 2050 ils seront entre 35% et 75% selon le scénario d’aide financière retenu et les difficultés rencontrées.

                        Que ça? Pourquoi pas!

                           Le syllogisme de base de ce travail est le suivant: « L’hydrogène est un vecteur d’énergie sans carbone, il peut-être produit de multiples façons, il peut être converti en énergie électrique et thermique avec un excellent rendement (??), en particulier dans une PAC, »…donc il faut développer la filière Hydrogène. Mais le lecteur ne trouvera pas dans ce papier d’étude sérieuse permettant de comparer l’hydrogène à d’autres vecteurs d’énergies et répondant aux questions simples suivantes:

  1. Quels sont les autres vecteurs d’énergie: électricité, autres gaz, liquides. Avantages et inconvénients,
  2. L’inconvénient d’un vecteur sous forme  gazeuse est dès aujourd’hui un handicap. Par exemple, le GNL est à 54$ le baril et l’essence à 107$/baril, un rapport de un à deux. Pourquoi n’y a-t-il pas de voiture roulant au Gaz Naturel? Pourquoi l’Hydrogène défierait-il cette contrainte? Faut-il trouver un substitut liquide à l’hydrogène?
  3. Quels sont les procédés de production d’hydrogène, quels sont les rendements? Combien fait perdre d’énergie chacune des filières de production en allant de la source d’énergie primaire au gaz comprimé en conteneur? Pourra-t-on s’offrir ce gaspillage?
  4. Le rendement électrique d’une PAC à H2 est de l’ordre de 45%, que peut-on faire de la chaleur importante qu’elle dégage sur un véhicule?
  5. Quel est le prix final du kWh? Ce prix ne sera-t-il pas un obstacle rédhibitoire à une application de masse? Si oui, quels seraient les marchés accessibles (Pays riches, voitures de prestige)?

                   Mais non, on suppose le problème résolu et on construit une fable, à laquelle même les enfants européens ne croient plus.

                   L’Europe, aux dernières nouvelles, va déboquer 940 millions d’euros pour cette filière. Un peu plus de deux euros par Européen, pour voir, … comme au poker.

Commentaires

3 réponses à “L’Europe dans l’Ether s’enivre à l’Hydrogène”

  1. Avatar de
    Anonyme

    et donc, où peut on trouver les réponses à ces questions ???

  2. Avatar de Nicolas
    Nicolas

    cite: « 4. Le rendement électrique d’une PAC à H2 est de l’ordre de 45%, que peut-on faire de la chaleur importante qu’elle dégage sur un véhicule? »
    La même chose que sur un moteur essence ou diesel avec 33% ou 40.5% de rendement chauffer les étoiles…
    cite: « 5 Quel est le prix final du kWh? »
    C’est pas le but de l’étude ?

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    1) Alors pourquoi dire qu’une PAC présente un fort rendement « électrique ET thermique »?
    2) le prix du kWh est une contrainte qui ne peut pas être négligée puisque c’est la conséquence d’un empilement de rendements médiocres.

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