L’Energy Information Administration du Department of Energy américain doit être mécontente, et on la comprend, des prévisions tirées du noir de café par l’Agence Internationale de l’Energie siégeant à Paris. Alors elle a décidé de se lancer elle aussi, dans les prévisions. Elle a sorti les cartes de taraud et voila les résultats. Attention « foxes », attachez vos ceintures!
« Les cours du pétrole brut WTI qui ont été de 72.32 $ par baril en 2007 devraient être en moyenne de 101$ en 2008 et de 92,50 $ par baril (sic) en 2009″. Commentaires: le 72.32$ est une moyenne entre 50$ en Janvier et 96 $ au 31 Décembre 2007. Les 101$ en 2008 seront peut-être 95$ ou bien 110$, personne ne le sait. Quand aux ridicules 92$50 ils seront compris entre 80$ et 130$. La précision de telles prévisions ne veut rien dire.
« La consommation moyenne de produits pétroliers en 2008 va baisser de 210 000 barils par jour ». Commentaires: cela représente 1% de la consommation totale. L’EIA compte 100 000 barils de plus d’éthanol produits et une réduction d’autant de la consommation sous l’effet des prix à la pompe. Ce ne sera pas la révolution, surtout si le gouvernement poursuit sa volonté d’accroître la réserve stratégique qui est une quasi consommation pour le marché. Un petit coup de froid en hiver et tout est faux. Une petite baisse des prix à la pompe et tout est encore plus faux. Il faudra mesurer les consommations d’essence de Juillet et Août pour savoir si les américains modifient leur mode de vie et leurs types de loisirs.
Les mêmes prévisions sur les prix du Gaz, « commodity » hautement spéculative, sont avancées. Les volumes consommés devraient croître de 1% en 2008 et de 0,8% en 2009… mais ça dépendra du temps et des températures.
Ces exercices de style n’ont pas beaucoup de sens et apportent peu au débat énergétique. Il serait plus utile de relever les tendances longues de consommation telles que l’abandon du fuel comme moyen de chauffage au profit du gaz, l’arrivée des véhicules électriques avec transfert de consommation de l’essence vers l’électricité, la baisse de masse et de cylindrée des véhicules à moteur et d’essayer de chiffrer les vitesses de changement de ces divers modes de consommations. Mais ce serait une étude prospective plus approfondie et plus analytique. Les constructeurs de voitures américains doivent en savoir plus que l’EIA sur le sujet.
Si vous voulez tout de même lire ces prévisions. (en américain)
Le 9 Avril 2008
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