Recul stratégique sur la politique des biocarburants en Europe!

Mais1_2                         Souvenez-vous! Un 2003 la Directive Biocarburants fixait les objectifs de 2% en 2005 et de 5,75% (?) en 2010 de teneur en biocarburants. Mais en 2007 (hier) les Ayatollahs européens de l’essence verte rajoutaient un objectif de 10% en 2020. Et bien maintenant nous assistons à une phase de rétro pédalage de l’Allemagne tout d’abord, suivi du Comité Scientifique de l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) qui demande d’abandonner l’objectif des 10%.

              Mais que dit ce Comité Scientifique, un an après avoir fait la promotion des biocarburants?

                  Il note tout d’abord que les émissions de gaz à effets de serre dans le domaine des transports, croissent régulièrement en Europe en raison d’une augmentation régulière des transports routiers. (Eurostat vient de publier les statistiques 2006 qui montrent que les transports routiers de marchandise ont augmenté de 5,3% dans l’Europe des 27, dont 6,4% en Allemagne).

                 Après quoi il invoque la faible utilisation de la biomasse dans les carburants de première génération, l’absence d’efforts dans la recherche de l’optimisation énergétique des transports, la pression sur les sols, l’eau et la biodiversité. Il note enfin que l’atteinte des 10% nécessiterait d’importer des biofuels d’origines diverses.

                  Voici un exemple des errements du fonctionnement des prises de décisions en Europe. On brûle ce qui était adulé la veille, par manque d’analyse objective des divers paramètres et de leur poids respectifs, par absence de hiérarchisation, par absence de politique globale. Dans une analyse des causes d’émissions de CO2 et des remèdes à apporter en tenant compte de critères d’efficacité et de retour sur investissement, le biocarburants doivent être entre la vingtième et la cinquantième place. Quelques exemples: limiter la puissance et la vitesse des camions, introduire des objectifs de rendements énergétiques des moteurs, des pneus, de l’aérodynamisme des poids lourds, introduire la récupération d’énergie au freinage, promouvoir les bus hybrides en ville, promouvoir une approche plus professionnelle du transport ferroviaire, uniformiser les taxes sur les carburants, etc. sont des exemples qui seraient classés avant les biocarburants dans le domaine des transports.

                    Les mêmes erreurs sont commises dans le domaine de l’énergie où la modernisation du parc de centrales électriques les plus polluantes serait bien plus efficace et bien moins onéreux que les milliers d’éoliennes et de panneaux solaires que l’on fait subventionner grassement par le consommateur européen au travers de sa facture d’électricité. Impôts déguisés dont personne ne parle, levier redoutable de l’inflation.

Lire cette recommandation de l’EEA (en anglais)

le 11 Avril 2008

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