Pour produire du pétrole sur un territoire donné il faut que quatre conditions soient respectées: 1) qu’il y ait du pétrole (géologie), 2) que le territoire soit politiquement accessible (politique), 3) qu’il existe des techniques adaptées à l’exploration et à l’exploitation des gisements (technique) et enfin 4) que la prospection et l’exploitation soient rentables (économie). Si l’une de ces conditions n’est pas respectée l’exploration et la production ne peuvent pas exister. L’examen de ces quatre conditions pour le territoire américain montre qu’elles sont à nouveau satisfaites.
Il existe des gisements de pétrole dans le sous sol des USA et de ses côtes: c’est le cas dans le Golfe du Mexique dont l’exploitation offshore n’est qu’à ses débuts, c’est le cas en Alaska du côté des North Slopes, c’est sûrement le cas dans la mer de Chuckchi où les droits d’E&P se sont vendus des fortunes à la dernière vente aux enchères, c’est peut-être aussi le cas dans les White Hills qui intéressent Chevron et Total.
Le territoire est politiquement accessible, malgré les colères de Sarah Palin, la dynamique Gouverneur de l’Alaska.
Les techniques existent et progressent en particulier dans les forages offshore et dans la localisation fine des réservoirs les plus profondément enfouis.
La rentabilité: c’était le point le plus délicat qui pendant de longues années à fait interrompre certaines exploitations et a surtout fortement dégradé l’exploration et le développement aux Etats Unis. Par exemple, Sarah Palin a mis en demeure BP et Exxon de lancer le développement du gisement de Point Thomson en Alaska dont ils possèdent les droits depuis les années 70! Un gazoduc trans Alaska est toujours en projet. Les gisements de la mer de Chuckchi attendent les premiers forages.
Les nouvelles conditions économiques avec un prix du baril de brut semble-t-il durablement établi au dessus de 100$, modifient profondément la donne. Les investissements repoussés il y a dix ans où le prix du baril oscillait entre 10$ et 20$ deviennent d’actualité, la prospection de zones hostiles ou protégées ne fait plus peur. De nombreuses exploitations arrêtées dans les années 90 retrouvent une jeunesse économique inattendue. Un indicateur de cette reprise de l’activité est simplement donné par le nombre de puits en activité (FIG.)
Depuis le mois de Mars 2000 on peut constater que le nombre de puits exploités aux USA est passé par un minimum de 882 unités en Avril 2002. Il est passé au dessus de 2000 en Novembre 2006, puis a légèrement décru avec la chute des cours qui a atteint un plus bas de 50$ le baril en Janvier 2007. Depuis le nombre de puits s’est redressé pour atteindre un plus haut de 2029 puits en Mars dernier.
La reprise des productions de pétrole et de condensats de gaz aux USA n’est pas un hasard statistique, c’est un phénomène lié à l’activité économique des hommes de ce pays. Remarque: 45% des puits exploités dans le monde le sont aux USA.
La géologie ne fait pas tout et les mathématiques qui avec le postulat « moins il y en a et moins on en extrait » permettent de tracer de belles sigmoïdes avec des ponts d’inflexions à 50% des réserves extraites oublient simplement le travail de l’homme et son opiniâtreté qui fait que moins il y en a, plus il en cherche.
Il est donc à pronostiquer que la montée des cours du pétrole et du gaz vont faire croître les productions de liquides (pétrole + condensats de gaz) aux USA dans les années à venir, c’est du moins ce que pronostique l’Energy Information Administration.
Le 15 Avril 2008
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