Toshiba: un marché mondial de 156 centrales électronucléaires d’ici à 2030

Toshiba                           Atsutoshi Nishida, le Président de Toshiba, estime le marché mondial des centrales électronucléaires à 156 unités d’ici à 2030. Cette prévision d’environ 7 centrales par an s’appuie sur ses connaissances évidentes du marché asiatique, mais aussi sur celles du marché américain largement dominé par sa filiale Westinghouse Electric. Il faut donc la prendre au sérieux. Toshiba et sa filiale US espèrent décrocher 33 commandes d’ici à 2015, ils capteraient donc sur la période 2008-2015 plus de la moitié du marché mondial.

                     En considérant que la puissance moyenne installée par centrale, entre les petites de 900 à 1000 MWe et les grosses à 1700 MWe, sera de 1200 à 1300 MWe, cette prévision veut dire que les commandes d’ici à 2030 représenteront une puissance électrique de 200 GW environ, soit 50% de la puissance installée aujourd’hui. Compte tenu des délais de réalisation un tel chiffre n’a rien de choquant dans un contexte d’énergie chère et de lutte contre les émissions de CO2.

                    Bien sûr, le Président Nishida ne lit pas Le blog Energie dans lequel il apprendrait « de source sûre » qu’il n’y aura plus d’Uranium ni de Plutonium pour faire fonctionner ces centrales.

                     N.B.: AREVA a choisi le site de BONNEVILLE pour implanter sa future usine d’enrichissement d’Uranium par le procédé de centifugation. Comme son nom ne l’indique pas, Bonneville se situe dans l’Idaho dans le Nord-ouest des Etats-Unis.

Le 9 Mai 2008

Commentaires

2 réponses à “Toshiba: un marché mondial de 156 centrales électronucléaires d’ici à 2030”

  1. Avatar de Emile
    Emile

    Bien entendu, ce marchant de réacteurs nucléaires cherche à impressionner l’opinion pour mieux vendre sa marchandise. Mais la probabilité pour que les choses se passent ainsi est pourtant faible.
    A l’heure actuelle, 34 réacteurs sont en construction dans le monde, dont onze depuis plus de 20 ou 30 ans :
    Les réacteurs nucléaires en construction
    Au cours des quatres années les plus récentes et malgré le « retour » du nucléaire, seulement 16 réacteurs ont été mis en chantier (dont deux de trente MW) pour une puissance totale de 12.750 MW (moins de 800 MW en moyenne).
    Dans le même temps, non seulement la puissance installée en énergie éolienne a été beaucoup plus importante (facile) mais surtout l’énergie électrique produite chaque année par les nouvelles éoliennes est supérieure à celle produite par les nouveaux réacteurs nucléaires. Avec un écart qui se creusera encore au cours des cinq prochaines années en faveur de l’éolien.
    Selon les valeurs indiquées par l’article, le parc nucléaire augmenterait de 200 GW pour atteindre 600 GW (si +50% avec 200 GW).
    C’est dans la fourchette de ce que dit l’AIEA, mais l’AIE, n’est pas du même avis :
    Le retour du nucléaire et son déclin
    Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la puissance installée en nucléaire était de 367 GW en 2006 et atteindrait 447 ou 691 GW en 2030 selon les hypothèses. Cela n’empêcherait pas la part du nucléaire dans la production d’électricité mondiale de tomber de 15,2% en 2006 à 12,9% ou 13,3% en 2030.
    Mais l’Agence internationale de l’énergie (AIE) donne des valeurs très inférieures. La production d’électricité nucléaire resterait stable entre 2010 et 2030 et la part du nucléaire dans la production électricité baisserait beaucoup plus, de 16,5% en 2002 à 9,2% en 2030. Ce qui s’explique par la très grande proportion de réacteurs actuels qui seront arrivés en fin de vie. Une bonne partie des nouveaux réacteurs ne fera que compenser la puissance installée perdue par l’arrêt des anciens réacteurs.
    Si l’on regarde du côté de l’énergie primaire, la part du nucléaire qui était de 6,7% en 2002 ne sera plus que de 4,6% en 2030.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Conclusion: les diverses agences vont devoir revoir leurs plans qui sont complètement obsolètes, puisqu’ils officialisaient le déclin du nucléaire qui était encore à la mode il y a de cela deux ou trois ans. Depuis les mentalités ont évolué, les esprits se sont ouverts, les dogmes ont volé en éclat. Ce que vous dites Emile est vrai, mais en retard d’une mise à jour qui ne saurait tarder. Les prévisions des Agences tiennent compte des politiques en place. Si les politiques changent, les prévisions évoluent, mais il y a forcément une désynchronisation entre les deux, dans ces moments là.

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