La consommation de carburants automobile dans le futur va dépendre de l’existence d’une offre de transports en communs, de l’organisation de l’urbanisme qui vont déterminer la fréquence et la longueur des trajets quotidiens, mais elle va surtout être liée à la nature du parc automobile et à son évolution. Des chercheurs en mécanique du MIT (Thèse d’Anup Bandivandekar) ont essayé de mettre en équation diverses possibilités d’évolution du parc automobile américain et d’en déduire les consommations de carburant. Le premier paramètre qu’ils ont nommé « emphasis of reducing fuel consumption« (EFRC) qu’on peut traduire par la propension à réduire la consommation de carburant est le paramètre de premier ordre.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
En d’autres termes un groupe de consommateurs va-t-il demander que les progrès techniques aillent vers des véhicules plus légers et plus économes ou bien vers des produits plus lourds et plus rapides, comme observé depuis une vingtaine d’années aux USA? La réponse n’est pas évidente, elle va dépendre des offres des constructeurs. Les offres de Renault et Peugeot ont été ces 40 dernières années assez différentes de celles de Mercedes ou BMW. Elle va dépendre des incitations positives ou négatives des Etats. La TIPP en France a été avant l’heure un formidable impôt écologique qui a sponsorisé la diésélisation du parc automobile français. La politique de bonus-malus oriente aujourd’hui une partie des choix des consommateurs. Elle va dépendre également de la pression sociale qui veut qu’à partir d’un certain niveau de revenu, il faille impérativement s’afficher dans un 4X4 allemand de 2500 kg pour conduire ses enfants à l’école. Devant cette première difficulté les chercheurs du MIT ont choisi un scénario médian dans lequel aucune technologie n’est gagnante (FIG.) et dans lequel ils ont fait varier cette imprévisible EFRC.
Dans le choix des technologies du MIT on voit apparaître les moteurs diesel aux USA, les voitures hybrides à essence, les véhicules plug-in hybrides qui sont des véhicules hybrides avec une plus grosse batterie que l’on peut recharger, des moteurs à essence améliorés et des moteurs classiques. Les voitures 100% électriques sont absentes de leurs hypothèses.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Les résultats de leur simulation sont très décevants (FIG.) ils montrent une croissance de la consommation jusqu’en 2015, au dessus de 600 milliards de litres d’essence par an, et au mieux, une amorce de décroissance après 2020. pour passer au dessous de 600 milliards de litres en 2035. D’autres simulations un peu plus optimistes intègrent une réduction de la vitesse de croissance du parc automobile. Mais doit-on y croire?
On le sait bien en Europe, les phénomènes d’évolution du parc de véhicules sont lents. Ils riquent d’être encore plus lents aux Etats-Unis sauf si des Etats comme la Californie, par leur interventionnisme énergétique, font bouger les choses plus rapidement que prévu. Le renchérissement plus rapide que prévu des prix des carburants devrait également accélérer les processus d’électrification des véhicules et de désaffection des consommateurs envers les très gros modèles.
Accéder à cette étude du MIT (en anglais) et voir les divers scénarios.
Le 10 Mai 2008
–

Laisser un commentaire