L‘inflation qui refait surface aux Etats-Unis et en Europe est essentiellement tirée vers le haut par les prix de l’énergie. L’augmentation des cours des produits énergétiques, dont ceux du pétrole, est devenue un paramètre non négligeable. Ceci est vrai depuis le mois de Janvier 2002, date à laquelle les cours du pétrole, à 20$/baril, avaient pratiquement stoppé tout investissement d’exploration et de production, tout en confortant les pays occidentaux dans leur croyance en une énergie abondante et peu onéreuse, symbolisée par les incroyables 4X4 sillonnant les routes américaines puis les rues encombrées de Neuilly sur Seine. Le temps n’est plus et il est peu probable qu’il revienne. Pendant longtemps nos économistes distingués ont mesuré l’inflation « hors énergie », supposant le phénomène aléatoire et passager. Il faut maintenant le reconnaître le phénomène est permanent et c’est lui qui détermine essentiellement l’ampleur des augmentations de prix et des processus inflationnistes associés.
Les marchés financiers semblent avoir enfin intégré cette donne dans leur logiciel prévisionnel et ce phénomène est observable depuis la mi Mars par la remontée des taux à 10 ans, que ce soit aux USA ou en Europe (FIG.). Le taux du 10 ans allemand vient de dépasser les 4%, celui du 10 ans US se dirige vers les 4,5% et le taux britannique suivant la tendance est passé au-dessus des 5%. 
L’inflation est donc en marche et nous vivons en France et en Europe les « processus de second tour » au quotidien avec les revendications des marins pêcheurs ou des paysans, en réaction aux augmentations de prix du gazole. Ce climat de revendications qui va se propager à d’autres acteurs économiques (transporteurs, taxis, infirmiers, etc.), ne sera étouffé que par des augmentations de tarifs et de salaires.
La question de l’arrivée du phénomène inflationniste étant réglée, reste à en prévoir l’ampleur et la durée. A court terme elle va dépendre de la durée de la bulle spéculative qui s’est abattue sur les cours de l’énergie. Ce phénomène entretenu par des financiers sans scrupule qui expliquent, par exemple, ce matin aux USA que les cours du gaz naturel vont monter aux US parce qu’il va faire chaud durant les deux premières semaines de Juin et que l’arrivée de la saison des ouragans est imminente! (Bloomberg) Les citoyens américains vivent dans un vrai climat de propagande financière « énergétique ». Le bon côté de ces exagérations est qu’elles incitent les américains à se préoccuper en particulier, de leur consommation en carburant et en énergie, en général.
La montée des taux longs est aussi un phénomène favorable au renchérissement du dollar par rapport aux autres monnaies, phénomène observé depuis deux semaines durant lesquelles le dollar s’est apprécié par rapport à l’euro. Une moindre défiance vis à vis du dollar devrait inciter les détenteurs de fonds américains à revendre leurs papiers adossés aux indices des cours de l’énergie
La principale arme dont disposent les gouvernements occidentaux pour désamorcer ce phénomène spéculatif est de mettre en place de véritables politiques énergétiques. Politique insuffisante aux Etats-Unis (excepté la Californie) car essentiellement axée sur les bio carburants, politique insignifiante en Europe en raison de l’incompétence de la Commission sur ces problèmes complexes. La maîtrise du futur énergétique des pays occidentaux est la donnée principale qui permettra de désamorcer les processus inflationnistes naissants. Une politique de taux régulés plus élevés par les Banques Centrales, n’aurait que peu d’impact sur le processus en cours.
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Le 31 Mai 2008
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