Un poids lourd de 40 tonnes consommant 20 litres aux cent kilomètres

Mercedesactros                       Mercedes fait de la publicité pour ses camions sur le thème des économies de consommation de carburant. Compte tenu des prix du gazole à la pompe et des problèmes financiers de certains transporteurs routiers, cette approche n’est pas dénuée de pertinence. Mercedes a fait rouler un de ses camions Actros de 40 tonnes, sur le circuit de Nardo dans le Sud italien, durant 7 jours à 80 km/h de moyenne en tractant une charge de 25 tonnes. Ce camion, dans ces conditions idéales, a parcouru près de 13000 km en consommant moins de 20 litres aux cent kilomètres (19,44 litres/100 km). Bien sûr il était équipé de tous les raffinements aérodynamiques, de toutes les aides à la conduite et surtout, sur un circuit, il a roulé à vitesse constante et il n’a rencontré aucun embouteillage. Dans des conditions courantes il aurait consommé au moins 30 litres/ 100 km.

                     Ce résultat montre que l’objectif des 20 litres aux cent kilomètres n’est pas illusoire pour un camion de 40 tonnes. Il suffit de le faire rouler à vitesse constante et de lui éviter les épisodes d’arrêts-démarrages. D’après Mercedes 2 arrêts démarages par kilomètre multiplient par trois la consommation du camion.

                   La première méthode pour tendre vers ces conditions idéales, consiste à proposer un réseau routier exempt de bouchons, en particulier à l’approche des grandes villes. Un grand plan énergétique européen devrait, parmi des centaines d’autres mesures, recenser les lieux critiques de formation de bouchons routiers et établir avec les pays concernés des plans de résorption de ces goulots. La France, lieu de passage de cohortes de poids lourds, devrait y tenir un des tout premiers rangs.

                 L’autre approche complémentaire est le camion hybride qui utiliserait l’énergie récupérée au freinage et celle des gaz chaud d’échappement (par effet thermoélectrique) pour maintenir en charge un système batterie qui assurerait les phases d’accélération au démarrage des camions. Cette mesure pourrait être généralisée avec succès aux bus en milieu urbain.

                Ces mesures sur les infrastructures routières et sur l’hybridation des poids lourds, couplées à l’utilisation de trains de pneumatiques optimisés et autres raffinements devraient permettre d’atteindre l’objectif de 20 litres de carburant aux 100 km. Un tel score permettrait de faire économiser annuellement à un camion roulant 1600 km/jour pendant 225 jours par an, dans les 36000 litres de gazole, soit à peu près autant d’euros. La rentabilité économique d’un camion ou d’un bus hybride semble évidente compte tenu des prix actuels du gazole.

Lire également:

Daimler: pour une hybridation des bus urbains (USA).

Le 31 Mai 2008

Commentaires

7 réponses à “Un poids lourd de 40 tonnes consommant 20 litres aux cent kilomètres”

  1. Avatar de Mamouth
    Mamouth

    Le ferroutage a t’il un avantage du point de vue énergétique ?

  2. Avatar de Emile
    Emile

    La solution la plus évidente pour éliminer les embouteillages et réduire le gaspillage de pétrole, c’est de produire localement et de consommer localement, ce qui est possible pour l’essentiel des produits courants.
    Car quelle est l’utilité, sinon pour les multinationales du commerce, les hypermarchés et autres sociétés multinationales, de produire des biens ou des aliments à des centaines ou à des milliers de kilomètres de leur lieu de consommation ?
    Ceci ne fait qu’accroître le chômage dans de nombreux pays (pas seulement en France car le chômage réel est très souvent le double ou le triple de ce qu’annoncent les statistiques dans des pays comme la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays-Bas … c’est l’astuce des « invalides » ).

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    Sûrement mais pour être parfaitement opérationnel encore faudrait-il des lignes de chemin de fer dédiées, une logistique irréprochable, des hub de connexions rail-route permettant de faire les premiers et les derniers kilomètres et un personnel fiable et fortement motivé. Nous sommes malheureusement loin de cet idéal de logisticien ce qui condamne le ferroutage à une position marginale. Mais l’un n’empêche pas l’autre, la traversée des Alpes par ferroutage avec des camions aux deux boûts qui ne consommeraient que 20 litres aux cent serait une excellente solution.

  4. Avatar de Raymond
    Raymond

    Produire localement c’est morceler le marché et perdre l’effet de taille.C’est multiplier les investissements qui seront moins rentables. C’est supposer que les compétences et les ressources naturelles sont largement dispersées et disponibles à tout endroit. C’est multiplier les réseaux de sous-traitants par cent ou par mille. Votre proposition Emile semble être du pur bon sens, mais en fait elle est profondément utopique. Si une production est localisée à 100% en Chine ce n’est pas un hasard, c’est parce que les anciens concurrents n’ont pas tenu le coup. Une seule solution pour que votre proposition soit viable: rétablir des quotas ou des taxes à l’importation. Il nous resterait plus qu’à boire notre vin et à manger notre blé. On irait au musée du Louvre pour voir comment était faite une orange.

  5. Avatar de fred
    fred

    Une orange à Noel, c’ètait il y a 40 ans,
    une bonne orange du Maroc , maintenant c’est oranges Espagnoles cradingues bourrées de produits dégueulasses une bonne partie de l’année.
    Allons voir celle du Louvre, elle nous fera surement rêvé !!!

  6. Avatar de TATARD
    TATARD

    Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne
    Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
    Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
    Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
    Où est la bonne affaire ?
    Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.

  7. Avatar de Steph
    Steph

    « Si une production est localisée à 100% en Chine ce n’est pas un hasard, c’est parce que les anciens concurrents n’ont pas tenu le coup. »
    Tu parles, Charles.
    Si une production est localisée à 100% en Chine, c’est que les ouvriers y sont payés au lance-pierre et corrigés au lance-grenades quand ils se révoltent.

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