Le Bundestag allemand augmente les tarifs électriques éoliens subventionnés pour 2009

Ewea                              Faire supporter les aides aux énergies renouvelables par les tarifs électriques est un sport financier largement répandu, l’Allemagne utilise à fond cette tactique fiscale. C’est la politique de « Feed-in tariff » qui pénalise les prix de l’électricité. Dans ce cadre, le Bundestag vient d’adopter les nouveaux tarifs pour l’électricité d’origine éolienne. L’électricité éolienne terrestre sera payée au producteur 92 euros le MWh et celle d’origine offshore vaudra 150 euros/MWh. Ces tarifs sont à comparer aux 82 euros et 130 euros du tarif de base français (à revoir légèrement en hausse par les clauses d’indexations).

                        Ces nouveaux tarifs allemands, références européennes, vont donc pousser à la hausse les tarifs européens et stimuler la demande en équipements éoliens des producteurs d’électricité qui vont voir la rentabilité de leur production s’améliorer. Mais les fournisseurs d’équipements en Europe sont essentiellement allemands et danois. De ce fait, une large partie des subventions européennes à l’énergie éolienne finance l’activité industrielle allemande, ce qui explique peut-être, les largesses des parlementaires allemands.

                          Par contre les aides à l’électricité photovoltaïque ont fait l’objet de négociations âpres entre le Social Démocrate Ministre de l’Environnement, Sigmar Gabriel, et le Ministre des Finances, CDU, Michael Glos, qui voulait des réductions de 30%. Finalement les tarifs vont baisser de 8% en 2009 et 2010 puis 9% en 2011 pour les installations domestiques. Pour les parcs solaires les baisses annuelles seront de 10%.

                         Une consolation pour la dynamique industrie photovoltaïque allemande, il n’est pas sûr que le ciel pluvieux allemand soit réellement l’avenir de cette industrie, il existe des horizons beaucoup plus ensoleillés dans le monde et donc prêts à accueillir des panneaux solaires.

                        En conclusion, il serait beaucoup plus sain pour favoriser l’accessibilité à l’énergie électrique et pour supprimer ces incitations financières nationales, causes de distortion de la concurrence, que le Marché puisse acheter des droits d’émissions de CO2 aux producteurs d’électricité éolienne ou photovoltaïque, au pro rata de leurs productions, selon des clés européennes qui leur serait favorable. Un tel dispositif rendrait la chasse aux subventions moins attrayante et tempèrerait les augmentations de tarifs de l’électricité vendue au détail et donc l’inflation.

Le 7 Juin 2008

Commentaires

3 réponses à “Le Bundestag allemand augmente les tarifs électriques éoliens subventionnés pour 2009”

  1. Avatar de Al

    Il fut un temps ou l’Etat français financaient largement la recherche sur le nucléaire. Aujourd’hui que le secteur est privatisé, je ne trouve pas anormal du tout qu’une aide soit apportée au développement des ENR. Il a été calculé par l’ADME que l’aide à l’éolien coute mmoins d’1 euros par an à chaque français ! Le mécanisme de Kyoto est réservé aux pays émergents. C’est une bonne chose. Ainsi les grands projets éoliens en cours au Maroc sont éligibles aux MDP à raison d’un crédit carbone par MWH produit (environ 20 euros). L’augmentation du tarif aidé en Allemagne vise a permettre le développement de parcs éoliens dans les zones peu ventées. C’est donc un système mieux adapté que le MDP car les aides sont plus efficaces. Les parc installés sur des sites ventés et qui produisent plus, sont moins aidés que ceux qui fonctionnent moins de 2000 heures par an.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Quelques remarques en réaction à votre texte cher monsieur Al:
    1) EDF n’est pas encore totalement privatisée et sa valeur capitalistique étroitement liée à ses aptitudes électronucléaires, appartient largement à l’Etat qui n’a donc pas investi pour rien.
    2) Je ne vois pas l’intérêt de choisir des sites peu ventés pour installer des éoliennes, à moins d’être un peu maso. L’Allemagne subventionne sur le dos des consommateurs sa filière éolienne. Après tout c’est le problème des Allemands qui paient le MWh d’électricité 195 euros TTC contre 121 euros pour les Français (Eurostat)
    3) le principe du « Feed-in tariffs » fait monter artificiellement les prix de l’électricité, alors que les producteurs d’énergies renouvelables pourraient pouvoir vendre des droits d’émissions de carbone qui sont à 27 euros le tonne de CO2. Si l’on considère qu’une mauvaise centrale émet une tonne de CO2 par MWh, ils pourraient vendre pour 27 euros de droits d’émissions de CO2 par MWh. Bien sûr c’est beaucoup moins avantageux que les tarifs allemands, français ou espagnols en vigueur. La différence correspond à un impôt supplémentaire payé par les consommateurs européens.
    4) majorer, pendant un temps, à 2 ou 3 tonnes de droits d’émissions de CO2 par MWh, aiderait les producteurs d’électricité éolienne et permettrait de ne pas taxer spécifiquement l’électricité.

  3. Avatar de el gringo
    el gringo

    Le nucléaire privatisé ou en désuétude ?
    Le CEA en 2006 : 15.332 salariés et 3,3 milliards d’euros de budget.
    AREVA appartient encore à 93,3 % à l’Etat français.
    EDF est détenu à 87% par l’Etat.
    D’ailleurs l’année dernière, EDF a ravi à Total sa place de première valeur de la Bourse de Paris avec une capitalisation de 144 milliards d’euros contre 141 pour la compagnie pétrolière hexagonale.

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