Faire supporter les aides aux énergies renouvelables par les tarifs électriques est un sport financier largement répandu, l’Allemagne utilise à fond cette tactique fiscale. C’est la politique de « Feed-in tariff » qui pénalise les prix de l’électricité. Dans ce cadre, le Bundestag vient d’adopter les nouveaux tarifs pour l’électricité d’origine éolienne. L’électricité éolienne terrestre sera payée au producteur 92 euros le MWh et celle d’origine offshore vaudra 150 euros/MWh. Ces tarifs sont à comparer aux 82 euros et 130 euros du tarif de base français (à revoir légèrement en hausse par les clauses d’indexations).
Ces nouveaux tarifs allemands, références européennes, vont donc pousser à la hausse les tarifs européens et stimuler la demande en équipements éoliens des producteurs d’électricité qui vont voir la rentabilité de leur production s’améliorer. Mais les fournisseurs d’équipements en Europe sont essentiellement allemands et danois. De ce fait, une large partie des subventions européennes à l’énergie éolienne finance l’activité industrielle allemande, ce qui explique peut-être, les largesses des parlementaires allemands.
Par contre les aides à l’électricité photovoltaïque ont fait l’objet de négociations âpres entre le Social Démocrate Ministre de l’Environnement, Sigmar Gabriel, et le Ministre des Finances, CDU, Michael Glos, qui voulait des réductions de 30%. Finalement les tarifs vont baisser de 8% en 2009 et 2010 puis 9% en 2011 pour les installations domestiques. Pour les parcs solaires les baisses annuelles seront de 10%.
Une consolation pour la dynamique industrie photovoltaïque allemande, il n’est pas sûr que le ciel pluvieux allemand soit réellement l’avenir de cette industrie, il existe des horizons beaucoup plus ensoleillés dans le monde et donc prêts à accueillir des panneaux solaires.
En conclusion, il serait beaucoup plus sain pour favoriser l’accessibilité à l’énergie électrique et pour supprimer ces incitations financières nationales, causes de distortion de la concurrence, que le Marché puisse acheter des droits d’émissions de CO2 aux producteurs d’électricité éolienne ou photovoltaïque, au pro rata de leurs productions, selon des clés européennes qui leur serait favorable. Un tel dispositif rendrait la chasse aux subventions moins attrayante et tempèrerait les augmentations de tarifs de l’électricité vendue au détail et donc l’inflation.
Le 7 Juin 2008
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