Le grand public méconnaît les données fondamentales quantifiant le marché du pétrole mondial et c’est normal, les divers journalistes et chroniqueurs n’en savent guère plus et cela n’étonnera personne, mais ce n’est pas une raison suffisante pour que Tony Hayward amène du désordre à ce niveau de faible connaissance. Lors de la publication des données chiffrées des productions 2007 comparées à celles de 2006, le patron de BP a expliqué l’augmentation folle actuelle des cours du pétrole par la baisse des productions en 2007. Cette donnée qui présentée comme un scoop, était connue depuis plus de six mois. Les peak-oilers avaient même prévu de multiples courbes décroissantes de production à partir de ces données intermédiaires. Mais ce qu’à omis de dire Tony, c’est que cette décroissance provenait d’une décision de l’OPEP de réduire ses productions pour faire baisser les stocks mondiaux qu’elle jugeait trop élevés. Le cours du pétrole était tombé à 50$/baril en Janvier 2007. Il aurait pu rajouter aussi que depuis les productions OPEP étaient reparties à la hausse de plus de 1,5 millions de barils/jour( FIG.).
On assiste donc à un dialogue de sourds entre une OPEP qui dit fort justement qu’il n’y a pas de pénurie (aujourd’hui) et un dirigeant de pétrolière internationale qui fait son lobbying pour influencer l’attitude des propriétaires de champs pétroliers, vers plus de coopération.
La question n’est pas tant sur la montée régulière des cours à laquelle nous assistons depuis des années (FIG. courbe rouge) et qui traduit une montée des cours qui intelligemment stimule l’offre et traduit les tensions réelles du Marché , mais sur la partie folle (courbe verte) depuis Février 2008 qui de toute évidence provient de la financiarisation des indices pétroliers dans un marché fuyant un dollar dévalué.
On ne passe pas d’une pente de 14$ par an à une pente de 120$/an parce qu’il manquait 200 mille barils par jour de production en 2007.
Pour améliorer le dialogue, Messieurs les professionnels, pourriez vous préciser l’objet et la date de vos observations surtout lorsqu’elles datent de plusieurs mois!
Le 12 Juin 2008
ANNEXE POUR LE COMMENTAIRE:
Et encore plus illustratif si l’on ne considère que les productions de pétrole brut, sans prendre en compte les condensats d’exploitation des gaz :


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