Le Président du Nigeria rêve à Paris de produire plus de pétrole et se heurte aux réalités dans son pays.

Nigeria                      Le président du Nigeria, Umaru Yar’Adua, est venu rendre visite à son homologue parisien cette semaine. Ils ont du parler ensemble des conditions sociales et politiques qui prévalent dans le Golfe du Niger et du rôle des Compagnies occidentales pétrolières dans cette région. Le président nigérian a évoqué la possibilité de porter les productions de pétrole  de son pays, à l’horizon 2010, à 4 millions de barils par jour, alors qu’il n’en a produit  que moins de deux millions au mois d’Avril dernier. Revenu dans son pays, le dirigeant africain a décidé de retirer la concession d’exploitation dans la région du Sud d’Ogoni, à l’Est de Port Harcourt, que possédait Shell, pour la concéder à une autre Société pétrolière. Cette exploitation arrêtée depuis quinze ans ne pouvait pas reprendre sous la direction des équipes Shell, détestées par les populations locales. Le plus probable serait de confier la reprise d’activité à un consortium dirigé par le Groupe pétrolier d’Etat et appuyé par certaines Sociétés pétrolières. Total qui a une bonne image sociale dans le golfe du Niger et qui a été le premier à trouver les accords de financement avec l’Etat nigérian, devrait figurer dans ce consortium. La reprise des productions dans cette région aurait une valeur symbolique forte quand à l’aptitude du Nigeria à relancer ses productions et atteindre ses objectifs très ambitieux.

Lire également: Accord Total Nigeria.

Le 13 Juin 2008.

Commentaires

3 réponses à “Le Président du Nigeria rêve à Paris de produire plus de pétrole et se heurte aux réalités dans son pays.”

  1. Avatar de Emmanuel BOUQUILLION

    La production mondiale de pétrole tourne autour de 85 millions de barils par jour (Mbj) et les estimations les plus sérieuses s’accordent autour d’un plateau de production de 100Mbj maximum (biocarburants et carburants de synthèse compris). Or, si la hausse de la demande continuait sur les rythmes du début du siècle, il faudrait 120Mbj entre 2015 et 2020 pour répondre à la consommation mondiale.
    A la lumière de ces chiffres, il est légitime de se demander si la hausse actuelle des cours du pétrole est un « choc pétrolier » au même titre que ceux des années 70 ou s’il ne s’agit pas, cette fois, d’une hausse structurelle liée à une raréfaction des ressources.
    Dans tous les cas, compte-tenu des effets de la hausse des cours du pétrole sur l’économie et du CO2 sur le changement climatique, il devient urgent d’économiser les énergies fossiles.
    http://energie.sia-conseil.com/

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Vos remarques sont des plus pertinentes et les chiffres bien connus sur ce Blog, mais avouez que si le Nigeria sortait de son agitation chronique ce ne serait pas plus mal.
    Quand au caractère spéculatif ou structurel de la hausse du pétrole je crois que les cours ont un caractère structurel jusqu’à 90$ – 100$/baril et spéculatif au delà. C’est un question de dose, comme dans le pastis de Panisse. J’ai commenté ce point de vue dans le papier critique sur la position scandaleuse du patron de BP ci-dessous.
    http://www.leblogenergie.com/2008/06/le-patron-de-bp.html

  3. Avatar de DJdri
    DJdri

    De là à insinuer que le président du Nigeria s’occupe des conditions sociales des habitants de son pays… Pas étonnant que les populations locales se rebelleent contre les sociétés pétrolières implantées dans le delta quand on voit ce que signifie redistribution des richesses pour Mr. Umaru Yar’Adua. Shell a ramassé, puis ce sera le tour de Total, dont les employés séquestrés dans des camps ultraprotégés ne comprennent toujours pas pourquoi les nigérians leur en veulent, affligeant… Ont-ils des yeux pour voir les rebelles défoncés au crack et armés par les « politiques » en échange de coup de pouce lors des votes ? Seulement voilà l’excuse est trop facile : « on est pas responsables de ce que l’état Nigérian fait des royalties », je sais pas pour vous mais même si j’étais pas né ça me rapelle un certain procès d’après-guerre. Le comble c’est quand ils disent faire preuve de charité en « offrant de l’énergie » aux occidentaux… Qui est le coupable, celui qui achète des diamants à sa femme, sa femme ? Les politiques de la Sierra leon ? Ou le responsable de la mine ? A vous de juger, sauf que dans cette histoire, pas de juge, pas de coupable, seulemnt des victimes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *