La financiarisation des « futures » et autres options sur les cours de l’énergie et autres « commodities » ne fait plus débat. Pour comprendre les mécanismes du phénomène on lira le témoignage de Michael Masters devant la Commission Sénatoriale américaine, en charge de comprendre les phénomènes d’envolée des cours du pétrole, du gaz et autres matières premières (LIRE). Ce phénomène de formation de bulle financière repose sur une croissance discontinue du nombre de contrats qui sont reportés d’une échéance à l’autre, le phénomène étant alimenté par les liquidités des nouveaux venus qui, eux aussi, veulent participer à la fête. Un indicateur simple pour quantifier ce phénomène est le nombre de contrats échangés sur le Nymex, bourse d’échange ou sont cotés le pétrole WTI, le gaz naturel et diverses matières premières. Au mois de Mai le nombre moyen de contrats quotidiens a dépassé les 1,9 millions, en croissance de 38% par rapport au même mois de 2007. En cumulé depuis le début de l’année le nombre moyens de contrats quotidiens est de 1,75 millions dont les 2/3 reposent sur l’énergie (FIG.).
Si les choses se poursuivent ainsi, il va s’échanger chaque jour sur le NYMEX plus de pétrole qu’il en est produit dans le monde. Mais pour un financier moderne il n’est pas évident que cette remarque ait un sens.
Le 24 Juin 2008.
En réponse au commentaire de Monsieur Imago: les volumes sur le NYSE ont certes crû de 2004 à 2008 mais pas dans le rapport des volumes du NYMEX qui ont triplé durant cette période. On constate également une grande variabilité des volumes d’un mois à l’autre, traduction des aléas bousiers depuis l’été 2007. Je soupçonne certaines veuves californiennes d’avoir quitté depuis, le NYSE dans ces périodes agitées, pour aller placer leurs dollars dévalués sur de bons « future » en pétrole ou en gaz sur le NYMEX. C’est du « edging » disent les financiers américains
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