Les tribulations des cours du gaz naturel sur le NYMEX annoncent-elles un plus large mouvement de repli?

                       Il avait été souligné sur ce blog le caractère fortement spéculatif de l’envolée des cours du gaz naturel (NYMEX Henry Hub) depuis le début de 2008, dans un marché américain ne souffrant d’aucune pénurie et en faible croissance. La forte corrélation, sur la période, entre cours du gaz et cours du pétrole WTI indiquant l’existence d’un lien financier fort entre les deux produits cotés sur le New York Mercantile Exchange au travers d’instruments financiers reposant sur des indices de cocktails de futures associant les deux produits (LIRE la composition du S&P GSCI). Il avait été également souligné que le retournement du Marché des futures sur l’énergie serait plus précoce et plus net sur les cours du gaz naturel. Alors où en sommes-nous? Les cours du gaz naturel Henry Hub ont franchi hier à la baisse les 12$ le million de BTU pour un troisième jour de repli, après un plus haut à 13.57$ (FIG.).Gaz200807

            

                    Il va falloir continuer à suivre cet indicateur avancé des tribulations financières sur l’énergie, en supposant qu’il n’arrive pas d’énorme tornade déferlant sur le Golfe du Mexique, ce qui bien sûr fausserait la mesure.

                     Le fait que les cours du pétrole ne se soient pas appréciés hier, après la publication des stocks hebdomadaires américains de pétrole brut en forte baisse, est bien le signe d’un marché financier en phase de retournement. La faible augmentation des importations de pétrole brut chinoises au mois de Juin annoncée à 3,3% par rapport au même mois de l’année précédente, à 3,55 millions de barils par jour, peut également participer à la détente des cours du brut WTI à New York. 

Le 10 Juillet 2008.

Réponse à Karva: pour montrer qu’il n’y avait pas, sur le NYMEX, de corrélation entre les cours du gaz et ceux du pétrole en 2006 et 2007. Jusqu’à fin 2007 le gaz et le pétrole vivaient des aventures séparées. Correlationgazptrole

Commentaires

3 réponses à “Les tribulations des cours du gaz naturel sur le NYMEX annoncent-elles un plus large mouvement de repli?”

  1. Avatar de Karva
    Karva

    A propos des cours…
    Bien entendu, difficile de savoir quand le marché des hydrocarbures se retournera et jusqu’où. Mais il me paraît évident que c’est une erreur de croire qu’il ne s’agit que d’une bulle. Les coùts de mise en exploitation de nouvelles ressources sont tels que je n’imagine pas que l’on ne reste avec un pétrole cher…Ingénieur-chercheur, je suis suffisamemnt en contact avec les problèmes techniques pour connaître les coùts des futures exploitations.
    Quant au gaz, je trouve étonnants que son lien avec le pétrole ne soit pas bien compris. Tous mes amis dans leurs maisons anciennnes ont en train de passer du fuel au gaz..Comment imaginer qu’un découplage des prix soit possible d’avec le pétrole? Ceux qui souffrent sont les pays comme l’Italie ou l’Espagne, dont l’électricité est générée pour beaucoup avec le gaz: en Italie, l’électricité industrielle est deux fois plus chère qu’en France. Comme vous le signalez là par ailleurs, la perte de rentabilité de ler industrie sur le long terme est catastrophique!
    Karva

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Mon cher Karva, j’ai fait figurer sur un même graphique les cours du gaz et du pétrole depuis janvier 2006 pour vous montrer que les deux produits jusqu’à peu vivaient une aventure séparée.La courbe verte du gaz passe allègrement au dessus ou en dessous de la courbe violette du pétrole. Mais depuis Février de cette année, emportés par la vague financière, ils se sont retrouvés liés avec un coefficient de corrélation de 0,96. Il est normal qu’ils ne soient pas indexés l’un à l’autre puisqu’ils ont un domaine de recouvrement des applications très étroit. Un peu de chauffage pour le fuel et quelques bus au gaz naturel pour le gaz.
    Je n’ai jamais dit que les cours de l’énergie « n’étaient qu’une bulle » je dis seulement que l’échange de papier amplifie les phénomènes aussi bien à la hausse qu’ils amplifieront à la baisse quand le marché se renversera.

  3. Avatar de karva
    karva

    Que voulez vous dire? Que les petites fluctuations sont différentes? On le sait: aux US, il y a des pointes hivernales sur le gaz, car ils se chauffent beaucoup, et avant nous, au gaz.
    Mais ce sont des bricoles! Il y a d’ailleurs de nombreux marchés plus ou moins indépendants du gaz, car seulement une fraction est transportee sous forme liquide à grande distance. Par exemple, les fluctuations de prix en UK ont été bien plus importantes (épuisement de leurs gisements, non stockage..).
    Les tendances sont les memes cependant, et la ressemblance ne va que s’accentuer quand on va de plus en plus transporter par méthaniers. Les évolutions sont parallèles, et cela embête bien les Allemands: en abandonnant le nucléaire en 2000, ils ne s’attendaient certainement pas a un triplement du prix du gaz: les undus allemands savaient bien que les éoliennes restraient marginales et ils espéraient certainement avoir une autre source d’énergie dans le gaz. Pour l’instant, ils se tournent vers le charbon (lignite).
    Il n’est que voir Schroeder pantoufler dans la société qui construit un nouveau gazoduc…
    Le gaz restera sans doute moins cher que le pétrole, mais les ressources ne sont de toutes façons pas bien plus importantes…

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