L’électricité éolienne française va nous coûter 2,5 milliards par an à partir de 2020

Corotmoulin                        Le lobby européen éolien, relayé par des revendications environnementales aux convictions antinucléaires, a réussi à persuader une partie du gouvernement français, au travers du Grenelle de l’Environnement, qu’il fallait que la France investisse massivement dans l’électricité d’origine éolienne (LIRE : Non M. Borloo! La France n’est pas très en retard…). La ligne politique française dans le domaine de l’énergie affiche donc deux objectifs difficilement conciliables, sinon antinomiques, faire croître le parc de centrales électronucléaires et investir massivement dans l’éolien. Un jeune et brillant Polytechnicien, élève du corps des Mines, Vincent Le Biez, dans le cadre de l’Institut Montaigne, vient de lancer un caillou dans la marre en essayant de démontrer l’incohérence de la démarche. Les questions posées sont simples :

  1. Comment un pays générant 89% de son électricité sans émissions de CO2 peut-il améliorer encore ce score à l’aide d’une énergie éolienne au caractère imprévisible et donc totalement inadaptée à la fourniture de pointes de puissance?
  2. Combien va coûter cette politique qui est basée sur des achats obligatoires par les distributeurs à des tarifs très avantageux prédéfinis?

                    Mais la simplicité est parfois trompeuse, puisque Le Biez, fort justement, attire l’attention sur le fait que les problèmes d’énergie électrique doivent être étudiés au niveau de l’Europe (il parle de la « plaque France-Benelux-Allemagne » en oubliant l’Espagne, l’Italie, la Suisse et la Grande-Bretagne qui sont tout aussi importantes). Donc, en se plaçant à l’échelle européenne la première question n’est pas pertinente, puisque l’Europe émet des centaines de millions de tonnes de CO2 pour produire son électricité. En d’autres termes si la France savait produire de l’électricité éolienne par chère et si les interconnexions européennes étaient adaptées elle pourrait exporter de façon profitable, son surplus de production.

                    Mais la deuxième question, elle par contre, est tout à fait pertinente. Le Biez chiffre que l’objectif de 25000 MW de puissance éolienne déterminé lors du Grenelle de l’Environnement, coûterait en moyenne annuellement d’ici à 2020 un milliard d’euros et 2,5 milliards d’euros au delà de 2020, soit 100 euros supplémentaires sur la facture d’électricité par foyer. En d’autres termes la France va investir dans de l’énergie éolienne chère, dont elle n’a pas besoin, pour l’exporter à perte à d’autres pays européens. La Grandeur d’âme de la France ne saurait souffrir d’aucune limite.

                   Fort justement Le Biez propose de réduire l’objectif de puissance éolienne installée à une fourchette située entre 7000 et 10000 MW et de procéder par appels d’offres en remplacement de la ruineuse politique de tarifs obligatoires tant de fois condamnée sur ce blog. Je ne suis pas persuadé qu’une politique d’appel d’offres serait très efficace, en raison de la puissance des constructeurs d’éoliennes européens qui maintiendront les prix élevés de leurs équipements. Permettre aux producteurs d’électricité éolienne de vendre leur production au prix du marché majoré des droits d’émissions de CO2 (une tonne par MWh) me paraîtrait plus efficace dans le temps et surtout permettrait de maintenir des tarifs électriques concurrentiels. Une baisse conjoncturelle de l’investissement éolien entraînerait une réduction des tensions sur les flux d’approvisionnement et ramènerait les prix des équipements danois ou allemands à des niveaux plus raisonnables. Cette filière ne peut pas vivre grassement et indéfiniment de subventions.

LIRE le papier de l’Institut Montaigne.

Le 22 Juillet 2008.

Commentaires

24 réponses à “L’électricité éolienne française va nous coûter 2,5 milliards par an à partir de 2020”

  1. Avatar de JP
    JP

    Tout le monde se trompe, ici.
    1 – l’éolien ne constituerait un surplus devant être exporté que dans la mesure où l’on ne diminue pas la part du nucléaire. Si je comprends bien, le papier de Montaigne pose comme prémisse la constance de la part du nucléaire. A qui profite le crime?
    2 – le papier fait semblant de démontrer que l’éolien coute cher. Une telle conclusion est un mensonge. La vérité est que l’éolien coute cher lorsqu’il est installé en france, car on y manque de vents suffisants pour actionner vigoureusement les turbines. Mais en déplacant les turbines à l’étranger, on doublerait leur production.
    3 – le questionnement correct ne porte donc pas sur l’exportation de l’électricité éolienne francaise. Ce qui doit être étudié, c’est la faisabilité de production éolienne francaise dans des régions dépendant de nos voisins, la Mer du Nord et la côte espagnole.
    NB: celui qui m’objectera les pertes en ligne se fera ridiculiser. Que les ceusses qui savent peu apprennent les bases avant.

  2. Avatar de
    Anonyme

    2. si l’éolien coute cher quand il est installé en France, je vois pas pourquoi la France installerait des éoliennes ???
    Au passage l’éolien coute cher aussi en espagne ou en allemagne puisqu’il y est subventionné avec des tarifs régulés.
    En ce qui concerne l’éolien en mer… ça commence, et il va falloir vérifier si il tient ses promesses, en termes de maintenance, facteur d’utilisation etc…

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    L’éolien offshore sera encore plus cher pour l’usager puisqu’il sera acheté 130 euros le MWh en France et 150 euros en Allemagne,contre respectivement 82 euros et 92 euros pour l’éolien terrestre.
    Quand à la proposition de mettre l’éolien là où il y a du vent, je pense que c’est une excellente idée. Mais avec les ventes à tarif prédéterminé plus une éolienne produit plus l’énergie coûte cher à la collectivité…un comble!

  4. Avatar de JP
    JP

    Je parle des couts réels. les prix fixés reflètent surtout la crédulité des politiques. L’éolien en mer est tellement plus efficace que le surprix n’est pas justifié.
    Techniquement il n’y a rien à vérifier, ce ne sont que des technologies complètement classiques, ayant juste besoin d’être rodées pour ce cas particulier.
    Par exemple, la première éolienne flottante en Mer du Nord vient d’être mise en projet. Ils attaquent directement à 2 ou 3 megawatts. Simplement parce que la technologique pour ancrer l’éolienne est déjà parfaitement connue. La boite qui s’en charge recycle simplement son savoir-faire acquis avec les plates formes pétrolières.
    Quant au facteur d’utilisation, il est connu d’avance. Les statistiques de vent en mer ont été établies au temps de la marine à voile.

  5. Avatar de Raymond
    Raymond

    Tout baigne! Les navires spéciaux pour aller installer ces éoliennes seront offerts par Petit-Bateau, les équipes d’entretien seront bénévoles, les cables sous-marins chargés de collecter le courant seront offert par les spaghettis Panzani, le vent soufflera à vitesse constante et raisonnable. Une affaire à ne pas manquer!

  6. Avatar de JP
    JP

    C’est en effet une affaire qui permet de faire des bénéfices d’un montant injustifié avec les prix fixés actuels, ainsi que le signale le papier de Montaigne que vous citiez.
    Pourquoi ces sarcasmes?

  7. Avatar de VINCENT
    VINCENT

    sauf erreur, (et si j’en crois Jancovici) pour un problème de stabilité du réseau, les productions aléatoires (l’éolien) doivent être compensées par des dispositifs permettant de produire les mêmes puissances « instantanément ». Donc 1MW d’éolien crée nécessite 1MW de centrale à fioul, charbon, gaz ou d’1MW de barrage. Est ce réaliste à grande échelle??? Ou alors, il faut mettre en place des dispositifs de stockages efficaces de l’électricité, mais c’est un autre débat.

  8. Avatar de Raymond
    Raymond

    Parce que JP ce n’est pas simple, ce sera cher, avec d’énormes investissements, et ce ne sera viable qu’avec des subventions massives. Ces projets n’ont aucune rentabilité pour l’instant. AREVA avec sa filiale allemande MULTIBRID va produire 80 éoliennes de 5MW chacune qui n’existent pas sinon sur le papier, livrables en 2010 et 2011 pour le champ offshore de Borkum West 2. Les infrastructures à contruire, les bateaux pour manipuler ces montres, le personnel pour maintetenir un tel parc supposent des revenus importants qui seront payés par les consommateurs allemands qui risqueraient un jour d’en avoir ras le bol de se faire mener en bateau pseudo écolo, en effet en absence de vent ce sont les vieilles centrales au lignite, crachant le CO2 à pleins poumons qui prendront le relais. Voila pourquoi je ne partage pas tout à fait vos vues.

  9. Avatar de Raymond
    Raymond

    Le Biez en parle dans son papier. L’aléa éolien se superpose aux autres aléas du réseau, pour de faibles puissances installées ces nouveaux aléas (trop de vent ou pas assez de vent) peuvent être absorbés par les réserves en place ou des réserves marginales. Mais il existe un seuil (10 GW pour la France) où l’aléa éolien deviendrait dimensionnant pour les réserves d’équilibrage. C’est ce que notre polytechnicien qui a lu les économistes modernes appelle « les externalités négatives de l’intermittence de l’éolien ». Lire page 3.

  10. Avatar de franck-nat
    franck-nat

    Le débat porte sur la rentabilité économique uniquement. Est ce suffisant ? L’économie à ce jour n’intègre pas ni l’épuisement de ressources naturelles, ni la pollution. Que coûte la pollution d’une nappe phréatique sous une centrale nucléaire ? Multiplié par combien d’années ? 10 000 ans ? moins ? plus ?
    En économie, ça ne coûte rien, que ce soit sur 5 ou 10 ans comme la majorité des grandes sociétés, ou 20-30 pour un état.
    Economiquement, il est rentable de polluer, de détruire le monde, et on peut même se poser la question : est ce que ce ne serait pas encore plus rentable de le faire encore plus vite ?

  11. Avatar de JP
    JP

    « énormes investissements » c’est bien flou
    je vous répond « oui, mais énormes revenus »
    C’est bon?
    pourquoi présentez vous systématiquement le problème sous un angle négatif?
    Exemple: les éoliennes de 5 MW n’existent que sur le papier »
    Et alors? Le fait de monter en puissance a-t-il jusqu’ici poseé un obstacle réel? Est-ce que les concurrents pour certains n’ont pas déjà atteint voire dépassé les 5 MW? Alors pourquoi laissez vous entendre que le succès n’est pas garanti? Est ce bien impartial?
    Vous parlez d’entretien. Expliquez moi donc. De quoi s’agit-il? Changer les roulements à bille ou les paliers et le multiplicateur au bout de vingt ans. Et à part cela? Pourquoi laissez vous croire que l’entretien est important? Est-ce bien impartial?
    Vous parlez de bateaux spécialisés? où est donc le problème? Ces bateaux exsitent déjà et sont relativement au chomage avec le ralentissement du pétrole en Mer du Nord. Alors où est donc le problème?

  12. Avatar de JP
    JP

    Quant au papier de Lebiez. On ne peut pas accuser ce garcon de ne rien conaitre du sujet. Mais j’espère qu’il n’a pas de responsabilité de décision. On a pas besoin de bons élèves psychorigides, mais de personnes capables de créer et résoudre les problèmes. En l’occurence, il est incapable d’imaginer que l’on réduise la part du nucleaire. Et il est incapable de penser à augmenter les reservoirs hydrauliques tampons qui solutionneraient le problème de l’intermittence.

  13. Avatar de el gringo

    Aujourd’hui les plus grandes éoliennes mesurent jusqu’à 180 m en bout de pale avec un moyeu à 126 m pour une puissance de plus de 6 MW soit de quoi fournir de l’électricité pour 4000 européens ou 1776 américains.
    http://www.metaefficient.com/news/new-record-worlds-largest-wind-turbine-7-megawatts.html
    Le surcoût payé par EDF est aujourd’hui de 16,4 € par MWh contre 29,4 € par MWh en 2006 et 60 € par MWh en 2001. Le prix de l’éolien se rapproche rapidement de la concurrence question rentabilité.
    Sur la base d’une consommation de 384 GWh en France et pour un ménage français qui consomme 2 500 kWh/an (hors chauffage électrique), le surcoût actuel de l’éolien est aujourd’hui de 0,6 euros ar an et serait de 40 euros par an si la totalité de l’électricité en France était produite par des éoliennes (on peut réver).
    Le prix de l’électricité éolienne baisse régulièrement (comme le solaire) et pourra même faire concurrence au nucléaire dont les tarifs montent avec le courd de l’uranium et les problèmes de retraitement.
    http://www.equineo.com/_objets/fiches/15-02-08-ademe-medad-note-a-la-presse-eolien-1320.pdf
    Un EPR coute 3 à 4 milliards d’euros aujourd’hui et il est prévu d’en construire un certain nombre (40 ?) pour renouveler les centrales actuelles.
    Ajoutons que la recherche sur le nucléaire coute fort cher. Par exemple, le budget du CEA est de 3.21 milliards d’euros par an.

  14. Avatar de karva
    karva

    Aux réponses, je juge que vous avez, monsieur Bonnaterre, touché juste. Tout à fait exact, votre post.
    Je ne serais pas intervenu si je n’y avais été poussé par les inexactitudes de « El Gringo »:
    -Le CEA ne s’occupe en ce moment que de manière assez marginale de nucléaire. C’est essentiellement un organisme de recherches appliquées. Par exemple, sur Grenoble, il est dans la microélectronique, les nanotechnologies et il gaspille de l’argent dans des recherches inutiles sur l’hydrogène et la pile à combustible…
    -Un EPR coûte 3-4 milliards d’euros, exact, mais un EPR produira dans une année 11-12 TWh. Comme la puissance installée est de 1.65 Gw, ça veut dire qu’un watt installé a besoin de 2 Euros d’investissement, et il tournera autour de 7500 heures par an.
    -Si on imagine une éolienne de taille raisonnable (cad construite on shore, moyenne) de 1 Mw, et qui va tourner autour de 2000 heures (1700 heures en moyenne en Allemagne, près de 4 fois moins que l’EPR), elle produira 2-GWh, et il en faudra autour de 6000 (à 1 Mw)
    pour valoir un EPR, avec une puissance crète installée de 6 GW. Le watt éolien coûte en ce moment autour de 1.5 (1.3 en 2006) Euros d’investissements. Ca veut dire que pour produire la même énergie qu’un EPR, il faudra dépenser autour de 9 Geuros! Et ça ne change guère si on table sur des éoliennes de 2MW!
    Les éoliennes de grande puissance sont plutôt destinées au off-shore. De plus, les diminutions de prix au watt installé entre 1 et 6 MW ne sont pas énormes. Ca ne cahnge guère mon calcul.
    -Le surcoût en 2020: Si on veut produire avec 25 GW éolien à peu près 44TWh électriques (ça fait un peu plus que les Allemands en 2007), si on sait que l’éolien est en ce moment acheté 90 Euros/MWh, soit un prix total de 4 Geuros en 2020. L’électricité nucléaire est autour de 40 Euros, ce qui ferait autour de 1.7 GEuros au tarif nucléaire. Cela veut dire en 2020 un surcoût pour les utilisateurs de 2.3 Geuros (4-1.7). Avec 23 millions de ménages, on obtient bien le surcoût de 100 Euros/menage/an!
    Donc ce monsieur Le Biez a parfaitement raison! Il n’y a pas besoin d’être du Corps des Mines pour le voir!
    -L’erreur suivante concerne la consommation par ménage. La France consomme autour de 500 TWhe, et ça fait autour de 20 MWh/ménage. Une éolienne de 6MW produit dans une année 12GWh, et ça alimente donc les besoins de 600 ménages et pas 4000. Cette erreur vient sans doute d’une conception un peu curieuse de la société: un ensemble d eménages insdividuels, sans autre tissu culturel, urbain, de tarnsports, d’industries. Dans ce cas, on peut penser qu’un ménage ne consomme que le CINQUIEME de sa consommation sociale! Aberrante malhonnèteté, à laquelle il me semble, l’ADEME se prète bine volontiers! Et ça n’est pas le chaufafge électrique qui fait la différence d’un facteur 5 (ou 4).
    Donc, Cher « El Gringo », je ne vois pas grand chose de bien juste dans vos objections. Si: le prix de l’EPR.
    Karva

  15. Avatar de el gringo

    Le CEA regroupe environ 15.000 personnes dont près de 80% travaille dans le nucléaire (civile ou militaire). Une rapide visite sur le site du CEA http://www.cea.fr devrait vous convaincre que la part du nucléaire reste tès importante.
    Cadarache : 4 100 personnes. Les recherches, axées essentiellement sur l’énergie nucléaire, portent sur les combustibles, la technologie nucléaire et les réacteurs actuels et futurs (4ème génération).
    Saclay : centre pluridisciplinaire, compte près de 5000 chercheurs. Un grand nombre d’entre eux contribue à optimiser le fonctionnement, la compétitivité et la sûreté des centrales nucléaires, et à apporter des solutions concrètes à la gestion des déchets nucléaires. D’autres équipes, des physiciens et des biologistes, cherchent à percer les énigmes de la matière (des particules aux galaxies) et du vivant (génétique, biochimie, médecine).
    CEA DAM – Île de France est l’un des établissements du Pôle défense du CEA. Ses 2000 ingénieurs, chercheurs et techniciens ont pour mission de concevoir et garantir le fonctionnement et la sûreté des armes nucléaires françaises, en s’appuyant sur la simulation. Ils sont également très engagés dans la lutte contre la prolifération nucléaire et le terrorisme, avec notamment une mission de contrôle de traités internationaux.
    D’autres centres plus petits travaillent aussi sur le nucléaire : Le centre de recherche de Fontenay-aux-Roses en voie de démantelement maintenant, Valduc où on fabrique la bombe atomique, Marcoule (Gard) et Pierrelatte (Drôme) recherches sur le cycle du combustible nucléaire et la gestion des déchets radioactifs plus des activités militaires, …
    Il est vrai que le CEA Grenoble se veut la vitrine hi-tech du CEA mais était aussi il y a peu un important centre de recherche nucléaire avec 6 installations nucléaires dont 3 réacteurs.
    http://www.asn.fr/sections/infos-locales/division-lyon/centre-cea-grenoble/cea-grenoble
    Concernant les montants investis, ils sont beaucoup plus long à amortir dans le nucléaire que dans l’éolien ce qui explique qu’on fasse « durer » les centrales nucléaires 40 ans bien que EDF puisse emprunter sur le marché avec aux meilleurs taux. D’ailleurs le prix de 3 à 4 milliards pour un EPR s’entend hors intérêt d’emprunt. Les entreprises qui installent des éoliennes empruntent avec des taux d’intérêt plus élevés que EDF. Dans les 2 cas, l’investissement est toujours fait à crédit. Ce qui compte est le retour sur investissement qui est plus rapide dans l’éolien.
    Il faut aussi ajouter les couts de maintenance qui sont très élevés et qui sont minorés dans le calcul du prix du KWh nucléaire (sans parler du démantélement toujours non provisionné chez EDF).
    Par example, remplacer un générateur de vapeur coute environ 100 millions d’euros et il y en a 3 dans une centrale de 900 MW.
    Question santé pour les travailleurs du nucléaire, environ 30.000 personnes travaillent en sous-traitance dans les centrales nucléaires et reçoivent 80 % de la dose collective annuelle enregistrée sur les sites nucléaires, avec des doses individuelles moyennes mensuelles, par mois de présence en zone irradiée, 11 à 15 fois plus élevées que celles des agents EDF.
    La consommation d’électricité des ménages (hors chauffage électrique et eau chaude sanitaire) n’était que de 69,4 TWh en 2006 sur les 478 TWh produits ce qui fait environ 2500 KWh par an. Vous n’avez qu’à regarder votre consommation sur votre facture EDF pour vous faire une idée.
    En incluant le chauffage électrique et l’eau chaude sanitaire, la consommation double et monte à environ 140 TWh par an. Le reste (soit environ 350 TWh) est principalement consommé par l’industrie et le tertiaire.
    http://www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/rt_elec.htm

  16. Avatar de karva
    karva

    de Karva
    1-Pour le CEA, vous avez raison. Ne travaillant pas dans le nucléaire, je me suis laissé aller à extrapoler de ce que je conanissais. Le CEA travaille effectivement principalement dans le nucléaire.
    2-Pour la consommation électrique. Je ne considère pas que les besoins électriques d’une famille se limitent à la facture d’électricité qu’elle reçoit. Nous sommes insérés dans une société, et mes besoins en lavage machine ne sont pas pour moi différenciables de mes besoins en transports (TGV..), en éclairage public ou en besoins industriels. Je prétends que ne compter que la facture individuelle est une malhonnèteté pratiquée par ceux qui veulent surestimer l’apport des éoliennes. Je regrette que cette malhonnèteté soit pratiquée par une agence gouvernementale comme l’ADEME. J’ai calculé que pour chaque foyer, on devrait payer 100 euros/an pour l’éolien en 2020, parce que, outre notre facture, nous payerons cela sur toutes nos consommations: billets de train, biens industriels..
    Au fond cela procède de l’image du village Gaulois auto-centré: il me suffit de ma petite éolienne pour faire tourner ma machine à laver! Pourquoi irais-je plus loin? Cette illusion est à mon avis celle du mouvement écologiste, c’est son aspect libertaire. Le temps où l’on se suffisait d’un feu dans une grotte est révolu, et on ne va pas retourner à l’age des cavernes!
    3- C’est cela qui est évidemment à l’origine de la propagande sur les éoliennes (il y a bien entendu derrière, en particulier dans l’industrie allemande des intérêts bien compris), considérées par les anti-nucléaires comme une arme de guerre contre l’électricité nucléaire…mais vous ne semblez pas remettre en cause mes calculs: l’éolien coûte de deux à trois fois plus cher que le nucléaire, et ne doit en fait sa grâce qu’au fait que c’est le moyen le moins coûteux de combattre le nucléaire. Votre argument qu’un EPR coùte de 3 à 4 GEuros ne vaut pas un clou!
    Le résultat sera évidemment que l’investissement éolien n’empêchera pas le nucléaire de répondre à l’essentiel de nos besoins en électricité, et qu’on aura un truc bien coûteux sur les bras! Je n’imagine pas que cela ne fasse « Psshit » avant 2020…
    Qu’on le veuille ou non, nous vivons à l’heure de la grande industrie, et d’ailleurs, l’industrie éolienne en fait partie. Je lui reproche d’abord de ne pouvoir vivre qu’avec de fortes subventions et de ne pas apporter grand chose en échange.
    Karva

  17. Avatar de JP
    JP

    @karva
    Vos comparaisons de cout entre éolien et nucléaire sont tellement biaisées que je ne peux m’empécher de vous décerner la palme du culot lorsque je vous vois dévier la discussion sur la définition exacte de la consommation d’un ménage et donner des leçons de méthode.
    Vous avez biaisé la comparaison au moyen des trucs suivants:
    1- vous prenez le cout du nucléaire comme fait établi. Puis-je vous rappeler qu’à l’heure actuelle aucun EPR n’a été livré? Nous n’avons actuellement, au mieux, rien de plus qu’une estimation plausible.
    2- dans ces conditions l’impartialité exigeait que pour l’éolien vous ayez pareillement pris des estimations vraisemblables du prix futur
    3- au lieu de cela, sous prétexte de choisir « raisonnablement », vous calculez à partir d’éoliennes de 1mw. Ce choix obsolète du 1 mw est en vérité irrationnel, car les puissances supérieures sont nécessairement et significativement plus avantageuses économiquement. Si vous le contestez, il faut alors nous expliquer pourquoi partout sur la planête, y compris là où il n’y a pas de subventions, les puissances sont constamment augmentées par les fabricants. Vous ignorez probablement que dès qu’il s’agit d’énergie, et dés qu’il s’agit de mécanique des fluides, big is beautiful. Ce sont les lois de la physique qui l’imposent. Figurez vous que ce n’est pas seulement pour le plaisir que le gigantisme fleurit dans l’énergie et le transport maritime et aérien.
    4- de plus, le cout que vous retenez pour l’éolien néglige – comme par hasard – le fait que les prix sont en ce moment artifiellement gonflés par l’explosion de la demande, +170% en deux ans.
    5- vous négligez également les baisses de cout qui résulteront immanquablement des économies d’échelle lors du passage à la grande série, ni des progrès en cours dans la rationalisation de la production et de l’installation, ni de la chute prévisible des couts de l’électronique de puissance qui est incorporée.
    Conséquence des points précédents: une prévision de cout honnêtement faite aboutirait à un prix du watt-crête divisé par deux.
    Mais ce n’est pas tout. Vous avez également sciemment biaisé le chiffre du facteur de charge en retenant 2000 heures ou moins. La réalité est que sur les bons emplacements de la Mer du Nord le facteur de charge peut dépasser 4000 heures.
    Conclusion: vous avez surévalué d’un facteur 3 ou 4 le cout réel à terme de l’éolien.
    Vous avez dit qu’il existait un lobby éolien allemand qui truquait le débat (des noms! donnez donc des noms que l’on rigole. Pour votre info, les allemands n’ont plus aucune sorte de prédominance dans l’éolien).
    Mézalors logiquement, quel serait donc le lobby qui vous stipendie? ;=)

  18. Avatar de karva
    karva

    Bonjour,
    je vais preciser les chiffres que j’ai sur l’éolien. Je distingue le « off-shore et le « on-shore ».
    Le pays qui a le plus développé l’éolien « on shore » et qui est moyennement venté est l’Allemagne et depuis 10 ans, son facteur de
    charge est autour de 1750 Heures/an. Ce n’est pas parce que les sites « bien ventés » donnent mieux qu’un développement comparable en France fera bien mieux.
    L’éolien « off-shore » (p.ex. Horns reef au large du Danemark) arrive exceptionnellement à approcher les 4000 heures. Mais on peut se demander pourquoi apres les deux premières installations danoises de 2003 il y a eu peu de développement éolien « off-shore » depuis. La réponse vient de l’industrie éolienne allemande: à 95 Euros/MWh, le prix de rachat est trop bas! L’éolien off shore coute près de 5 Euros pour un watt installé!
    Donc les Allemands viennent d’obtenir qu’au début de 2009, le prix de rachat de l’éolien off-shore passe à 140 dollars par MWh. On voit tout de suite qu’il a fallu augmenter démesurément la subvention pour que peut-être l’éolien off-shore démarre enfin en Allemagne! Car il n’y a encore pratiquement rien comme éolien off-shore allemand.
    Et bien entendu, si on paye l’électricité éolienne si cher, vous pensez que c’est encore surestimé d’un facteur 4 ou 5?
    Vous rigolez!

  19. Avatar de el gringo

    La France a produit 548,8 TWh d’élecricité (hors pertes) dont 428,7 TWh nucléaires en 2006.
    Ce production se répartit en 428,7 TWh nucléaires (78,1%), 57,1 TWh thermiques classiques (10,4%), 60,9 TWh hydrauliques (11,1%) et 2,2 TWh éoliens et photovoltaïque (0,4%).
    Prenons maintenant EDF qui en est le principal et quasiment l’unique producteur en France et dont la principale activité pour ne pas dire unique aussi est l’électricité.
    Le chiffre d’affaire d’EDF pour 2006 est d’environ 32 milliards d’euros en France.
    Cela fait un cout de l’électricité de 32.232 / 548,8 = 58,73 Euros/MWh ce est nettement supérieur aux 40 Euros/MWh supposé du nucléaire. L’électricité hydraulique (11%) étant meilleure marché que le nucléaire (et sa production s’adapte beacoup mieux aux heures de pointe) et les prix des centrales thermiques étant proches de ce tarif, le chiffre de 60 Euros/MWh pour le nucléaire apparait assez réaliste.
    Si on suppose un prix de 40 Euros/MWh, les 428,7 TWh ne représenterait un chiffre d’affaire de seulement 17.12 milliards d’euros pour 80% de la production.
    EDF a encore 16 milliards de dettes et paie 3.8 milliards d’euros d’intérêts par an ce qui est important pour un programme nucléaire supposé amorti depuis longtemps.
    Il faut aussi prévoir le remplacement (au moins partiellement) d’environ 40 centrales nucléaires qui soufleront leur 40 bougies dans les 20 ans qui viennent. L’enjeu est là pour le lobby nucléaire.
    Pour l’instant, il n’est question que d’une vingtaine de centrales nucléaires pour les remplacer ce qui ne serait pas suffisant d’un point de vue industriel. Il est donc important pour le lobby nucléaire de tuer l’éolien en France car il y va de leur avenir. Tout le débat est là.
    Quand au démantelement des centrales, le cout est peu provisionné en France mais devrait être de 5 milliards d’euros par centrale si on se fit aux estimations britaniques. Cela ferait 200 milliards à trouver. A cela il faut ajouter le prix d’au moins 20 nouveaux réacteurs de type EPR à construire soit 280 milliards d’euros à trouver ce qui est financièrement impossible pour EDF.
    Gageons qu’on reporte à beaucoup plus tard le démantélement et que les tarifs vont augmenter.
    Pour finir, si vous avez un peu de curiosité, regardez votre facture EDF. Le tarif inscrit sur ma facture est de 0.0787 euros HT le KWh soit 78.7 Euros/MWh ce qui est très proche du cout de rachat de l’électricité éolienne. Il faut ajouter l’abonnement qui va aussi à EDF en plus de la consommation, la TVA, les taxes locales et la contribution au service public d’électricité ce qui fait au final presque 0.15 Euros/KWh ou 150 Euros le MWh.
    Pour ce prix un peu d’air (pardon d’éolien) ne ferait pas de mal (sauf pour le lobby nucléaire).

  20. Avatar de JP
    JP

    @karva
    Auriez vous l’obligeance de vérifier les chiffres que vous avez avancé. Il s’y trouve au moins une ânerie.

  21. Avatar de el gringo

    Prenons 2 exemples d’éolien assez ancien (2000) mais très bien situés géographiquement
    Goulien : 6 MW (8 * 750 KW) mis en service en 2000
    La vitesse moyenne du vent est de 7 m/s à 50 m de hauteur
    Financement du projet – Coûts d’investissement du projet
    L’investissement total représente près de 6 771 785 €
    Aérogénérateurs : 5 129 909 €
    Raccordement électrique : 714 986 €
    VRD et génie civil : 551 865 €
    Études et suivi : 207 331 €
    Développement et divers : 167 694 €
    Entretien : 181 414 €
    Production annuelle : 14 millions de kWh (soit 2333 heures à plein régime 6 MW ou un rendement de 27%)
    Si on se base sur un prix de rachat par EDF de 0.082 €/KWh cela fait 1.148.000 € par an.
    Donc si on se base sur un retour sur investissement de 15 ans (hors amortissement financier) :
    Recettes : 1.148.000 € * 15 = 17.220.000 €
    Dépenses : 6 771 785 € + (15 * 181 414 €) = 9.492.995 €
    En se basant sur le montant des dépenses sur 15 ans avec 210 millions de KWh produits, on obtient un prix de 0.045 €/KWh ou 45 €/MWh
    Soit un bénéfice annuel théorique de : 7.727.005 € / 15 = 529.133 € (hors amortissement financier et salaires)
    Pour ce cas, il est assez facile de juger de la rentabilité réelle car la société qui exploite ces éoliennes n’a pas d’autres activité.
    Société Anonyme « Centrale Eolienne de Goulien » : CA (2006) 910.000 €
    Résultat net / CA : 9.5%
    http://www.societe.com/bilan/centrale-eolienne-de-goulien/421230830200612317.html
    Un autre exemple
    Plouarzel : puissance installée 3.3 MW (5 * 660 KW) installé en 2000
    La vitesse moyenne du vent est de 7,5 m/s à 40 m de hauteur
    Financement du projet – Coûts d’investissement du projet
    L’investissement total représente près de 3 765 491 €
    Aérogénérateurs : 2 622 123 €
    Raccordement électrique : 426 857 €
    V.R.D. et génie civil : 289 653 €
    Études et suivi : 335 388 €
    Frais administratifs divers : 91 469 €
    Entretien annuel : 99 244 €
    Production annnuelle : 10 millions de kWh (soit 3030 heures à plein régime 3.3 MW ou un rendement de 34%)
    Si on se base sur un prix de rachat par EDF de 0.082 Euros/KWh cela fait 820.000 Euros annuel par an.
    Donc si on se base sur un retour sur investissement de 15 ans (hors amortissement financier) :
    Recettes : 820.000 * 15 = 12 300 000 €
    Dépenses : 3 765 491 € + (15 * 99 244 €) = 4.759.151 €
    En se basant sur le montant des dépenses sur 15 ans avec 150 millions de KWh produits, on obtient un prix de 0.032 €/KWh ou 32 €/MWh
    http://www.ademe.fr/bretagne/actions_phares/energies_renouvelables/eolienne_exemples.asp#
    Ces éoliennes sont en plus de vieux modèles datant de 2000. Comme le rendement des éoliennes s’améliore lentement chaque année, le législateur y a pensé en proposant la dégressivité des tarifs (-2% chaque année). Le chiffre fixe de 8.2 centimes le KWh ne s’applique qu’aux éoliennes consruites avant 2007.
    Le tarif de d’achat de l’électricité pour les nouvelles éoliennes sera de 6.7 centimes d’euros le KWh dans 10 ans et de 5.47 centimes d’euro le KWh dans 20 ans.
    De plus, les emplacements trop bien situés (> 2400 heures par an) seront pénalisés avec un tarif fortement dégressif (qui passe de 8.2 à 2.8 centimes d’euros le KWh pour des sites ayant plus de 3600 heures de production par an) au dela de 10 ans d’exploitation pour les éoliennes construites avant 2007. Pour les autres, il faudra tenir compte de la dégressivité ddes tarifs en plus.
    http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/pdf/tarif-achat-eolien.pdf

  22. Avatar de GERARD
    GERARD

    Je n’ai jamais pu trouver le début de l’esquisse d’un possible et éventuel bilan CO2 , ramené au kwh produit , pendant l’exploitation de la machine ; intégrant la construction , la maintenance , la déconstruction . Pourtant l’objectif primaire est bien deproduire sans émisssion de CO2 , non ?
    J.GERARD

  23. Avatar de Christian
    Christian

    C’est toujours pareil, ici comme ailleurs : dès qu’est soutenue l’évidence que l’éolien n’aidera pas la France à réduire ses émissions de CO2 (puisque l’essentiel de l’électricité est déjà décarbonnée), ça tourne au pugilat autour du nucléaire.
    Pourtant renouvelables et nucléaires ne sont pas antinomiques, mais poursuivent le même objectif : décarbonner l’électricité.
    Pour sortir de ces chamailleries, il faut regarder à l’échelle européenne.
    OUI, à l’échelle européenne une bonne fraction d’électricité éolienne fera baisser les émissions. C’est pourquoi, d’ailleurs EDF-EN investit à l’étranger : pour y faire là-bas ce qu’il ne vaut pas la peine d’être fait ici (le premier commentaire de JP est en quelque sorte déjà mis en oeuvre <>)
    OUI, il faut accompagner le développement des renouvelables intermittents d’usages tamponnés de l’électricité : voitures électriques (batteries), et chauffage électrique (inertie et ballons des chauffe-eau), qui tous deux se substituent à des fossiles. On ne peut pas raisonnablement soutenir l’éolien et crier haro sur la voiture électrique !
    A ce propos, lisez l’article de H.K. Jacobsen et E. Zvingilaite du Risø National Laboratory for Sustainable Energy, Technical University of Denmark, dans J. Energy. Policy, à paraître cette semaine.
    Je cite deux passages de leurs conclusions concernant l’insertion de l’éolien dans le réseau Danois :
    <>
    (traduction : nous avons découvert que l’usage de l’électricité pour la génération de chaleur et l’accroissement du stockage de la chaleur devraient être considérés en premier lieu face à des capacités d’interconnection additionnelles. Le stockage de chaleur est relativement bon marché et il existe un grand nombre de chauffages de quartier au Danemark)
    Et :
    <>
    (de plus, l’interdiction du chauffage électrique domestique et collectif, que ce soit avec des chauffe-eau ou des pompes à chaleur devrait être définitivement levée)
    http://dx.doi.org/10.1016/j.enpol.2010.02.014

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