Sharp: en 2010 nous atteindrons un prix du kWh photovoltaïque proche de 23 Yens

Sharpsolar1_2                  Le Directeur Général du Sharp’s Solar Systems Group, Tetsuroh Miramatsu, veut rapidement retrouver sa place de leader mondial  dans l’industrie photovoltaïque. « Nous travaillons avec un horizon à 100 ans » a-t-il déclaré, « les résultats de 2007 qui ont souffert de la pénurie de Silicium, ne seront plus tard qu’une note en bas de page ». Dès 2010 Sharp aura une capacité de production d’un GW de cellules solaires en Silicium et d’un GW de cellules en technologie couches minces. Le prix de revient du kWh sera alors proche des 23 Yens (14 centimes d’euros). Sharp pourra alors reprendre la place de leader mondial.

                        140 euros le MWh c’est inférieur au prix de vente moyen de l’électricité industrielle hors TVA en Italie, c’est 40% au dessus du prix de vente allemand ou néerlandais. Les prix au delà de 2010 de l’électricité photovoltaïque deviendront compétitifs par rapport aux mix allemand ou italien. Cette électricité pourra être alors produite sans aucune subvention. Sharp doit installer sa future usine en Italie, est-ce un hasard?

Le 31 Juillet 2008.

Commentaires

12 réponses à “Sharp: en 2010 nous atteindrons un prix du kWh photovoltaïque proche de 23 Yens”

  1. Avatar de Kad
    Kad

    Tres, tres bonne nouvelle !

  2. Avatar de Emile
    Emile

    Tokyo se trouve à 36° de latitude nord et une grande partie du Japon (et de sa population) se trouve entre 34° et 38° de latitude.
    Tokyo est à la latitude du sud de l’Espagne (Gibraltar), du sud de l’Italie (Sicile), du sud de la Grèce … et à mi-chemein entre les latitudes de Shangaï et de Pékin.
    Des éléments qui expliquent le grand potentiel de l’énergie solaire dans des pays comme le Japon et la Chine.
    L’énergie solaire sous toutes ses formes :
    – thermique (eau chaude et chauffage), très répandu en Chine,
    – photovoltaïque, avec une croissance démultipliée dans les années qui viennent,
    – thermodynamique, permettant de produire de l’électricité solaire jour et nuit (stockage thermique de l’énergie) comme cela existe déjà aux Etats-Unis, en Espagne, en Australie …
    L’évolution des coûts du solaire photovoltaïque montre qu’il sera compétitif en de nombreux endroits de la planète en 2010-2015, y compris le sud de l’Europe. Vers 2025-2030, cette source de production d’électricité sera également compétitive en France.
    Pour les nombreuses régions ne disposant pas de réseau électrique, dans le tiers-monde en particulier, des installations « solaire photovoltaïque + batteries » seront vite plus intéressantes que les groupes électrogènes (diésel) actuels.
    Lire : Solar generation IV – 2007 L’électricité solaire pour plus d’un milliard de personnes et deux millions d’emplois en 2020 (en anglais, fichier pdf) et Révolution énergétique : synthèse en français (pdf).
    Comme les investissements nécessaires resteront encore élevés pendant de nombreuses années, des aides directes en provenance des pays riches, gérées par les populations des villages concernés et par des ONG, seraient de la plus grande utilité.

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    Emile, votre énergie « thermodynamique » c’est quoi? Les grandes bassines de sel fondu? Ce ne sont que des prototypes dont la duplication nécessiterait des millions de tonnes de produits chimiques.
    Sincèrement, je pense qu’à part le pompage hydrolique, pour l’instant, rien ne soit bien prêt pour assurer un stockage efficace de l’énergie.
    Je vais lire Solar gen IV
    Merci.

  4. Avatar de Emile
    Emile

    Le rapport existe maintenant en français : Solar generation IV – 2007 L’électricité solaire pour plus d’un milliard de personnes et deux millions d’emplois en 2020.
    C’est donc accessible à tout le monde et la mise en page est aussi meilleure, ce qui facilite la lecture.

  5. Avatar de Berthier
    Berthier

    -Le calcul de Sharp en € mériterait d’être détaillé :
    quel sont les taux d’actualisation
    et de change utilisés ?
    -Le solaire thermodynamique est limité par la présence d’une source froide, je crois qu’il a un grand avenir sur les côtes désertiques, couplé au dessalement.

  6. Avatar de JP
    JP

    Pourtant, toutes ces centrales solaires thermiques ont été installées loin de la mer ou d’un cours d’eau.
    Il n’y a aucune utilité à ce que la source froide paraisse « froide » du point de vue d’un observateur humain. Il faut simplement qu’elle soit nettement moins chaude que la souce chaude. Dans le solaire thermique concentré, la température de la source chaude est au minimum de 400C, et peut dépasser 1000C. Donc, même l’air surchauffé du Sahara central constitue une source froide utilisable.
    Par ailleus, l’installation près de la côte pourrait significativement diminuer l’efficacité, à cause des périodes de brouillard ou temps bouché.
    Quant aux bassines de sel fondu, leur fonctionnement repose sur des principes physiques ultra-classiques. Il n’est pas exact d’en parler comme d’un protoype, si l’on entend par là « un dispositif expérimental qui va permettre de se rapprocher du stade encore éloigné du dispositif industriel » (cas de ITER). En réalité, le dernier prototype est quasiment identique au modèle industriel. Ce n’est pas un engin d’expérience, sa fonction fut la validation finale des calculs, pour les ingénieurs et les investisseurs.
    Il faudrait, globalement, des millions de tonnes de sel fondu. Est-ce dramatique? Dans le domaine de l’énergie, à l’échelle globale, le million de tonnes est l’unité de masse la plus fréquemment utilisée.

  7. Avatar de Raymond
    Raymond

    Merci Emile pour la version française.

  8. Avatar de Berthier
    Berthier

    Les centrales thermodynamiques espagnoles ont des puissances faibles (<50 MW) et sont situées près de la sierra Nevada.
    Thémis la centrale française possédait un refroidissement par air mais ne produisait aussi qu'une dizaine de MW. Pour aligner les centrales et arriver à la puissance d'un EPR de 1600 MW il faut dégager 3200 MW thermique et la si on n'a pas un fluide dense comme de l'eau pour évacuer , on a aurait besoin d'une très grande surface métallique. L'ébullition est vraiment le mode de transfert thermique qui réclame le moins de surface et d'énergie (pas de ventilateur).
    Je regrette mais les ordres de grandeurs sont là.
    D'ailleurs pratiquement toutes les centrales du projet TREC sont situées près de la mer.

  9. Avatar de Emile
    Emile

    Pourtant, le désert Mojave au Névada (Etats-Unis) est situé à des centaines de kilopmètres de la mer.
    Solar power plants in the Mojave Desert (Wikipédia)
     » There are several solar power plants in the Mojave Desert which supply power to the electricity grid. Solar Energy Generating Systems (SEGS) is the name given to nine solar power plants in the Mojave Desert which were built in the 1980s. These plants have a combined capacity of 354 megawatts (MW) making them the largest solar power installation in the world. Nevada Solar One is a new solar thermal plant with a 64-MW generating capacity, located near Boulder City, NV. There are also plans to build other large solar plants in the Mojave Desert. The Mojave Solar Park will deliver 553 MW of solar thermal power when fully operational in 2011.  »

  10. Avatar de JP
    JP

    @Berthier
    Sur la carte du projet TREC, en étant attentif à l’échelle, on constate que la plupart des centrales sont au moins à 50 ou 100km, voire 2000km du littoral http://www.desertec.org/
    Quant à vos « ordres de grandeur qui sont là, désolé », ils concernent les EPR. La taille de l’EPR fut déterminée selon les contraintes qui lui sont propres. Par exemple, à puissance totale équivalente, lors de l’étape de production de chaleur, utiliser des réacteurs nucléaires plus grands et donc en plus petit nombre peut générer des économies. Mais avec le CSP, il n’y a pas autant de gain à cette même étape puisque répartir la puissance totale sur un plus petit nombre de centrales plus puissantes ne change absolument rien ni à la taille ni au nombre total de miroirs. Ils seraient simplement distribués dans un plus petit nombre d’ensembles. On ne gagne donc rien à monter en taille sur cette partie très couteuse du système.
    Alors certes, quelques facteurs poussent à augmenter la taille des centrales, mais d’autres poussent à la limiter. L’avenir dira où est le compromis qu’il est judicieux de retenir. Je doute que ce soit au même niveau que l’EPR s’il y fallait alors un refroidissement liquide. Les inconvénients n’en seraient pas forcément compensés par le seul gain d’avoir réussi à trouver une rationalisation à posteriori de votre erreur.
    Mais suppososns le. Il n’en demeurerait pas moins que les centrales seraient dans la plupart des cas éloignées de la mer afin d’éviter les brumes et ciels bouchés, ainsi que le montre le projet TREC que vous invoquez.

  11. Avatar de Emile
    Emile

    Une nouvelle version (2008) de l’étude Solar generation (photovoltaïque) est maintenant disponible, en anglais et en espagnol pour l’instant, accessible ici : EPIA – Solar generation V et aussi ici : Greenpeace – Solar generation V
    Des informations récentes se trouvent aussi sur le site de l’EPIA à la suite du congrès de Valence (Espagne) et avant les journées d’étude (workshop) de Nice à fin octobre.

  12. Avatar de Raymond
    Raymond

    Merci Emile pour les infos.

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