EDF: une entreprise trop handicapée en France pour progresser efficacement en Europe

                      EDF grâce à sa technologie et ses parts de marché en Europe, devrait être un bateau de course, mais dans les faits elle ressemble d’avantage à un sombre vraquier, trop chargé par l’Etat. Au premier semestre pour un chiffre d’affaire à 32 milliards d’euros, en croissance de 6,4% par rapport à celui du premier semestre 2007, elle affiche un résultat net de 3 milliards, en décroissance de 12,2%. Comment EDF explique-t-elle ce grand écart? Ce sont pour une grande partie les contraintes françaises, sur la partie la plus rentable d’EDF, qui sont invoquées, « malgré l’augmentation de la production électrique d’origine nucléaire et hydraulique (+7 TWh) ». Les résultats sont impactés par « la hausse des achats d’énergie et de combustibles, liée pour partie à un coût croissant des obligations d’achat et de pertes de réseau. En outre, les charges d’exploitation sont marquées par les effets attendus des mesures d’accompagnement de la réforme du régime des retraites et des programmes de maintenance. » Les opérations italiennes voient également leurs résultats régresser (FIG.). Edf2008s1

                     Donc, pour ce qui regarde les activités françaises, seul le programme de maintenance est une décision EDF, les autres contraintes proviennent de l’actionnaire majoritaire. Il ne reste à EDF pour s’en sortir, qu’à améliorer ses productions d’origine nucléaire qui pâtissent de chutes estivales (de 20 à 30% pendant  6 mois de temps) vraiment insupportables (FIG.). Edfprodnucleaire200803

               Les résultats de rentabilité en Grande-Bretagne publiés, expliquent a posteriori les décisions d’augmentations de tarifs de ventes au détail annoncés par EDF Energy et n’ont rien à voir à un supposé deal entre le gouvernement britannique et EDF pour la reprise de British Energy comme annoncé par un « franchouillard » journaliste du Monde (LIRE).

                    EDF doit s’occuper de la rentabilité et de l’efficacité de ses opérations avant d’aller nettoyer ou rafistoler les vieilles centrales nucléaires anglaises hors de prix. De toutes façons EDF est la seule option crédible pour les britanniques tant du point de vue technologique que financier. Les Anglais savent bien vendre nous dit-on. Oui, bien sûr, mais encore faut-il qu’il y ait un acquéreur: c’est l’atout majeur du Groupe.

Le 1er Août 2008.

Commentaires

2 réponses à “EDF: une entreprise trop handicapée en France pour progresser efficacement en Europe”

  1. Avatar de Kad
    Kad

    Bonjour Raymond,
    1/ la baisse de 30% de la production en ete n’est-elle pas du a une baisse de 30% de la consommation en ete ???
    2/ Que pensez-vous cette analyse :
    http://energie.sia-conseil.com/?p=881

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Je pense que les besoins européens en électricité, parce que vous le savez, mon cher Kad c’est à l’échelle de l’Europe qu’il faut poser le problème, sont suffisamment importants pour qu’une bonne partie des surplus de production d’EDF par rapport à la demande française soient exportables en toutes saisons.
    L’été est une période de haute pression peu favorable aux productions éoliennes, l’air conditionné est en marche, d’autres qu’EDF procèdent également à des opérations de maintenance.
    Face aux productions des centrales à gaz ou à charbon générant une énergie hors de prix, je pense qu’EDF pourrait vendre son électricité d’origine nucléaire à des prix très compétitifs, sans se soucier de la saison. C’est du commerce tout simple. Si vous produisez un produit de qualité et moins cher que ceux des concurrents, vous n’avez aucun problème de commercialisation.
    Que pensez-vous de mon analyse?

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