La réussite industrielle des biocarburants de deuxième génération nécessitera trois conditions essentielles: 1-des procédés simples et peu polluants, à la taille d’une exploitation agricole, 2- des ressources concentrées sur une surface réduite de territoire (quelques km2) et 3- une rentabilité acceptable. Seules quelques grandes unités seront opérées par l’industrie du bois qui dispose des infrastructures et des moyens logistiques pour approvisionner une usine importante, mais l’essentiel proviendra de petites unités agricoles ou urbaines, dispersées sur le territoire. Pour satisfaire aux conditions de concentration et de rentabilité, l’industrie des semences veut développer des plants (sorgho, switchgrass, miscanthus…) à l’aide des outils de la biotechnologie, qui permettront d’atteindre des récoltes annuelles de 50 tonnes de biomasse par an et par hectare. C’est le cas de l’américain Ceres qui travaille activement à la sélection de gènes qui multiplient le nombre de cellules des plantes et oriente les productions vers plus de parois de cellules faites de cellulose, d’hémicellulose et de lignine.
Sur la base de rendements de productions de 100 gallons d’éthanol (380 litres) par tonne de biomasse que devraient atteindre les usines de deuxième génération les plus performantes et pour un prix de commercialisation de l’éthanol de 2$/gallon (0,34 euros/litre), une usine produisant 10 mille barils par jour d’éthanol consommera 1,5 millions de tonnes de biomasse par an (4200 tonnes/jour) approvisionnées à partir de 30000 hectares de plantations, pour un chiffre d’affaire annuel de 200 millions d’euros. Telle est l’équation spatiale et économique posée. Bien sûr il sera impératif, pour sa pérennité, qu’une telle activité ne soit pas subventionnée. Un prix de la biomasse livrée à l’usine à 40 euros la tonne (2000 euros/hectare) serait acceptable.
Ces chiffres montrent qu’une usine basée sur des procédés complexes de type Ficher-Tropsch suivis d’hydrocraking catalytique (procédé Choren-Shell en Allemagne) ne peuvent pas être viables pour des unités de tailles moyennes ou petites. Elles seront donc peu nombreuses et les productions seront marginales. Par contre de petites usines agricoles de deuxième génération pourraient peu à peu supplanter et remplacer les productions actuelles à base de maïs.
Le 4 Août 2008.
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