Les cours du baril de pétrole ne « s’effritent » pas comme l’annoncent les divers médias. Ils rejoignent des cours plus réalistes après un moment de folie des marchés aiguillonnés par des prévisions farfelues de soi-disant experts en énergies (trop proches des banques émettrices de papiers sur les « futures » pour être totalement objectifs) et alimentés par les liquidités errantes issues de la crise des « subprimes ». Cette poussée de fièvre aura permis au Marché du pétrole de comprendre (espérons-le!) un certain nombre d’évidences:
- la soi-disant non élasticité de la consommation aux cours du brut a ses limites. Le comportement thixotropique (LIRE) de la consommation a été démontré. Une pression continue des prix arrive à la faire décroître, conséquence de modifications des choix et des modes de vie des consommateurs;
- la financiarisation du marché de l’énergie est un amplificateur redoutable des tendances, à la hausse comme à la baisse: les 145$/baril du mois de Juillet dernier sont aussi ridicules que les 50$/baril de Janvier 2007 (FIG.);
- le pétrole trouvera ses énergies de substitution. Il n’est pas la seule source d’énergie pour les moyens de transport. L’électricité est appelée à se substituer partiellement à son utilisation au travers de véhicules électriques (hybrides ou non hybrides) plus légers et plus économes. Le gaz naturel comprimé peut être une alternative pour certaines flottes de véhicules (camions, bus, taxis, etc.). Les biocarburants qui représentent déjà 1 million de barils/jour apportent une contribution significative à la demande mondiale en essence et gasoil.
- il n’est pas vrai que le Marché est déterminé par les besoins exclusifs de la Chine, de l’Inde et du Moyen-Orient. Les baisses de consommation des pays riches de l’OCDE et de leur milliard d’habitants peuvent équilibrer la demande pendant les 15 ans à venir (LIRE). Il n’est donc pas vrai que la demande de pétrole dans le monde est condamnée à croître au delà de 2008.
- l’OPEP peut être durablement le fournisseur principal du Marché mondial du pétrole brut, aidé par l’aptitude croissante des raffineries, équipées de conversion profonde, à utiliser des pétroles lourds et soufrés
Le 12 Août 2008.


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