Dans un climat d’angoisse croissante devant les risques de réchauffement climatique de la planète et paradoxalement, de pénurie en énergies primaires, jamais les décisions énergétiques structurantes des grandes nations n’auront été aussi ambiguës, confuses et incertaines.
Les gouvernements avec beaucoup d’emphase, décident à la marge de programmes mineurs comme ceux sur les biocarburants, sur la prématurée capture et séquestration du CO2, sur des programmes éoliens ou solaires locaux, etc. Mais pour ce qui concerne l’essentiel c’est plutôt le silence radio. Que fait-on des centrales électriques polluantes au lignite ou au charbon en Chine, en Europe, aux USA? Rien, aucune idée! Va-t-on les rénover, les remplacer par d’autres types de centrales? Les programmes électronucléaires traînent en longueur. Trois ou quatre ans minimum pour obtenir un feu vert administratif pour la construction d’une centrale aux Etats-Unis, à condition que le futur Président en place y soit favorable et soit par la suite, réélu. La Grande_Bretagne qui s’enlise dans la recherche d’une organisation industrielle où apparaîtrait un semblant de concurrence; l’Allemagne qui a décidé d’arrêter le nucléaire alors que tous les dirigeants savent que ce n’est ni possible, ni raisonnable; l’Italie qui revient sur ses décisions mais qui ne sait pas faire et ne veut pas le dire; une Espagne qui hésite; le Japon quasiment arrêté dans son développement par le tremblement de terre de 2007. Voila à ce jour, le spectacle de désolation de la politique énergétique de la planète. Alors la World Nuclear Association qui désirait faire de légitimes prévisions sur l’activité future de ses membres, a choisi un horizon dans la durée et politiquement peu contestable: 2100! Elle a donc publié un Nuclear Century Outlook. Mais qui peut savoir ce que sera l’industrie électronucléaire dans 92 ans? Alors dans ce papier ce qui est intéressant c’est la prévision pour 2030 et c’est déjà bien.
La WNA manipule deux hypothèses: l’une basse très conservatrice, où la croissance du parc correspond à 8 ou 9 tranches annuelles moyennes de 1000MW. L’autre, hypothèse haute, correspond à une croissance de 38000 MW par an. Cette fourchette très large, ne traduit que les incertitudes politiques du moment. Elles sont cohérentes avec les hypothèses de travail de Siemens par exemple qui estime entre 2008 et 2013 un marché mondial de 18000 MW par an. L’hypothèse basse rejoint les prévisions de Toshiba qui envisage d’ici à 2030 un marché mondial de 156 tranches nucléaires (LIRE).
La WNA segmente ses prévisions en quatre grands groupes: les programmes majeurs qui concernent le grandes nations dont certaines, comme la Chine et l’Inde, sont des nains nucléaires ou bien d’autres comme les USA, le Canada, La Grande-Bretagne ou la Russie dont la part d’électricité nucléaire est encore inférieure à 20% de leur consommation. Puis elle segmente le Marché entre les programmes plus petits, les nouvelles nations ayant un projet nucléaire (où se trouve la Pologne) et enfin celles qui pourraient d’ici à 2030 rejoindre le club des nations utilisant l’énergie nucléaire civile, on y retrouve l’Italie par exemple.
Parmi les grands projets ce sont La Chine, les USA et l’Inde qui tirent la demande (FIG.) suivies de la Russie et du Brésil. Dans l’hypothèse basse ni l’Allemagne, ni la Grande-Bretagne ne sont supposées accroître leur puissance électronucléaire.
LIRE le Century Outlook Data.
Le 7 Septembre 2008.
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