Un premier objectif de maîtrise de la consommation mondiale de pétrole devrait être exprimé dès aujourd’hui par un postulat très simple: les consommations mondiales de pétrole NE DOIVENT PLUS CROÎTRE, les baisses de consommations des pays riches de l’OCDE compensant la croissance des consommations des pays NON OCDE. Cette consommation mondiale doit être stabilisée à 86 millions de barils par jour (ou a mille barils par seconde!). En effet il est une quasi évidence dans toutes les études prospectives qui paraissent, quelques soient leurs auteurs, institutionnels ou non institutionnels: les consommations en produits pétroliers croissent chaque année. PERSONNE n’a jusqu’à présent « challengé » cette pseudo évidence. Cependant une étude analytique des consommations par grandes zones, la mesure de l’impact de la récente hausse des prix du brut sur les consommations en produits pétroliers, l’ensemble des mesures prises dans le monde pour réduire les consommations de carburants dans les transports, amènent à penser qu’un objectif de stabilisation des consommations mondiales de pétrole est tout à fait réaliste. Les estimations de consommations mondiales du premier trimestre 2008 comparées à celles du même trimestre 2007 publiées par l’Energy Information Administration illustrent parfaitement le réalisme d’un tel objectif (FIG.). 
Que disent ces chiffres du premier trimestre? Ils montrent tout simplement que les consommations des pays de l’OCDE tirées vers le bas par les Etats-Unis ont baissé de 1,08 millions de baril/jour. Cette baisse de 2,2% des consommations OCDE, compense quasiment la croissance des besoins chinois et asiatiques (+0,45 millions bl/j) et des autres pays NON OCDE (+0,7 millions de bl/jour).
Ce résultat montre qu’il n’est pas vrai que la croissance des pays NON OCDE va tirer inéluctablement les consommations mondiales vers le haut, à condition que les pays riches arrêtent leur politique de gaspillage, que les prix du pétrole demeurent supérieurs à 90$ le baril pour maintenir la pression qui lentement oblige les acteurs économiques à trouver des solutions à un pétrole cher, à condition enfin que les subventions à la consommation de pétrole régressent, évaluées par l’UNEP vers les 100 à 150 milliards de dollars dans le monde (LIRE).
Il est à noter que durant ce premier trimestre certaines consommations ont été très fortes par rapport à celles de 2007, comme par exemple celles de l’Allemagne qui a consommé beaucoup de fuel (+0,1 millions de bl/j) ou celles du Japon qui a brûlé du pétrole pour produire de l’électricité, en raison de ressources électronucléaires réduites.
Les chiffres connus pour l’OCDE au deuxième trimestre permettent de penser que cette stabilité des consommations mondiales de pétrole se poursuivra dans le courant de la première moitié de l’année.
Ces chiffres qui n’ont rien de confidentiel, pourraient être exploités par les Administrations pour montrer à leurs citoyens que leurs efforts paient, que la gabegie n’est pas inéluctable et qu’ils doivent poursuivre dans ce sens. Mais pour on ne sait quelles raisons obscures il est de bon ton de ne pas inciter le bon peuple à devenir économe en énergie. Ceci est vrai aux USA mais aussi en Europe où l’on préfère parler indirectement d’émissions de CO2, plutôt que de réduction de consommation d’énergie.
La stabilisation des consommations de pétrole dans le monde dans les quinze ans à venir (LIRE) n’est pas une utopie, il est dommage qu’un tel objectif ne soit pas repris par les organismes internationaux se préoccupant de ces sujets.
Le 14 Septembre 2008.
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