Le réchauffement des océans renforce les ouragans les plus violents

Ouragan                 La théorie du « moteur thermique » des cyclones dans laquelle l’Océan est la source chaude et la Troposphère la source froide prévoit que la violence de ces phénomènes sera d’autant plus grande que la température de surface des mers sera élevée. Mais la vérification expérimentale de cette théorie, émise par Kerry Emanuel (LIRE une synthèse dans Nature publiée en 2005), quoiqu’elle fasse appel au principe de Carnot, s’était avérée jusqu’à présent très difficile à réaliser en raison de la forte variabilité de phénomènes météorologiques ou climatiques secondaires qui influent sur la puissance des cyclones. La théorie prévoit que la Puissance de dissipation du cyclone est proportionnelle au cube de la vitesse des vents.

                           Le Professeur James B. Elsner et ses collaborateurs, de l’Université du Wisconsin-Madison, après une analyse des relevés par satellites concernant les multiples ouragans, typhons et autres cyclones de ces 25 dernières années, se sont focalisés sur les vitesses maximales atteintes par les vents dans les phénomènes les plus intenses. En effet ce sont dans les phénomènes les plus puissants, proches de leur « Maximum Possible Intensity » qui sont les moins altérés par d’autre phénomènes, que l’on doit se rapprocher le plus de la théorie. Ils ont effectivement vérifié qu’entre 1981 et 2006 les vents les plus violents étaient passés de 140 à 156 miles à l’heure, alors que les températures des zones océaniques concernées étaient passées de 28,2°C à 28,5°C durant cette période. Cependant Elsner a reconnu que: « nous n’avons pas encore une compréhension complète des phénomènes concernant la montée en intensité de certains cyclones, assez rapide pour certains et qui ne se produit pas pour d’autres ».

                           Il faut donc anticiper, comme l’a déjà annoncé Emanuel dans Nature, qu’avec le réchauffement progressif des océans dans les zones tropicales, les ouragans les plus violents deviendront de plus en plus destructeurs. Cela devrait motiver en particulier les Américains, très concernés par les évènements dans le Golfe du Mexique, à surveiller leurs émissions de CO2 et à en parler aussi à leurs amis chinois.

                           Remarque: la montée en puissance des cyclones n’a rien à voir avec leur fréquence, pour laquelle diverses études n’ont indiqué aucune tendance. Il n’est pas vrai que la fréquence des cyclones augmente avec le réchauffement climatique, comme on peut le lire bien souvent, information assénée comme une évidence.

Le 17 Septembre 2008.

Commentaires

4 réponses à “Le réchauffement des océans renforce les ouragans les plus violents”

  1. Avatar de totoro
    totoro

    Je cite, en réponse à cet article, cet article tiré d’un excellent site « climat sceptique ». Lien en fin de message.
    Autres calamités qui devraient s’amplifier, dit-on, mais qui ne le font pas : Les ouragans !
    Un article sur ce sujet est paru dans la revue “Science” du 10 Novembre 2006. Je rappelle que la revue “Science” est une revue du niveau de “Nature” dont le sérieux est incontestable. Cet article, signé par Richard H. Kerr, et il est intitulé “ Global warming may be homing in on Atlantic Hurricanes”.
    En bref, l’entête de cet article nous expose les difficultés que l’on rencontre depuis de nombreuse années pour évaluer avec précision la violence des ouragans qui sévissent régulièrement sur la planète. S’il est maintenant assez aisé de suivre et de mesurer la carte de la vitesse des vents grâce aux satellites d’observation, cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. Si l’on veut pouvoir effectuer des statistiques sérieuses sur l’évolution de la la violence des ouragans, il faut être capable de produire des données chiffrées aussi rigoureuses que possible sur ce qui s’est passé, en matière d’ouragans, depuis plusieurs années. Tout cela, bien entendu, dans l’idée d’observer s’il existe bien une corrélation entre la température des océans et la violence des ouragans.
    emily
    L’idée que la violence des ouragans devait être liée au réchauffement climatique global par l’intermédiaire de l’augmentation de la température de la couche superficielle des océans est née dans l’esprit des chercheurs … des écologistes et des médias, lors de la venue du terrible et fameux Katrina qui, comme chacun le sait, a dévasté la Nouvelle Orléans en 2005.
    Un groupe de chercheur dirigé par James Kossin de l’Université du Wisconsin a proposé une nouvelle méthode pour rationaliser les différents résultats obtenus par les observations satellitaires et ceci depuis de nombreuses années. Les résultats de cette méthode ont été confrontés aux multiples données que nous possédons par ailleurs sur les paramètres essentiels des ouragans. Les résultats de cette confrontation sont satisfaisants et il semble donc qu’il est enfin possible d’effectuer une statistique sérieuse sur ces dangereuses perturbations climatiques et ceci d’un bout à l’autre de la planète… et de vérifier s’il existe bien (ou non) une corrélation avec le réchauffement climatique global.
    Les résultats de cette étude sont édifiants et certainement dignes de confiance même (et surtout) s’ils ne répondent visiblement pas aux espérances des responsables de ce travail de recherche.
    Il apparaît que la violence et la fréquence des ouragans dans le nord de l’océan Indien, la région ouest du Pacifique nord et le Pacifique sud, (régions où se produisent 85% des ouragans de la planète) ont diminué ou sont restés stables, depuis, au moins, les 23 dernières années, bien que la température de ces océans se soit un peu élevée comme celle de l’atlantique. La violence des ouragans dans l’atlantique, (soit 15% du total), elle, a augmenté entre 1983 et 2005.
    De plus, on observe que la violence des ouragans suit une variation cyclique avec des périodes intenses et des périodes de calme comme dans les années 50-60. Cette variation ne suit donc en aucun cas, la faible croissance régulière de la température des océans ni, bien entendu, celle de la croissance du CO2 dans l’atmosphère.
    Note added in proof : (comme disent les scientifiques, cad :complément allant dans le sens de l’article ci-dessus) . James Kossin vient de réaliser une vaste étude assez générale sur le même problème (Kossin J.P. et al. (2007), « A globally consistent reanalysis of hurricane variability and trends, Geophysical. Research. Letters., 34, L04815 » . Il rapporte en substance, les même conclusions que l’article cité ci-dessus publié dans Science… ce qui n’a pas empêché la presse de publier des comptes-rendus très alarmistes de ce travail, en prétendant exactement le contraire des conclusions de James Kossin, c’est à dire, en affirmant que le réchauffement global accroissait la proportion d’ouragans dévastateurs ! Mais où est donc passée la déontologie des journalistes ? Que sont devenus les enfants de Pullitzer ?
    landseaDans le même ordre d’idée, il faut se souvenir que Christopher Landsea, de la Division de la Recherche « ouragans » de l’Administration Nationale Océanographique et Atmosphérique (NOAA) qui est le « leading expert », l’expert mondial, sur la question des ouragans, a démissionné avec fracas des instances du GIEC en 2005, parce que cet organisme avait affirmé, contrairement aux évidences scientifiques que l’intensité et le nombre des ouragans avaient augmenté. Christopher Landsea a rédigé une lettre de démission (ici) destinée aux dirigeants du GIEC qui explique tout cela en détail. Cette lettre restera dans les mémoires même si elle n’a pas fait bouger d’un iota les instances du GIEC, toujours fortes de leurs « certitudes »… même si elles contredisent carrément les résultats de la Science..
    Ces études récentes, comme les raisons de la démission du sympathique Christopher Landsea (ci-contre), démentent (encore une fois) les prédictions catastrophiques du film d’Al Gore et les affirmations d’autres prévisionnistes un peu hâtifs. De même, ces résultats mettent en défaut le rapport Stern qui, lui, n’a pas hésité à chiffrer le coût de ces calamités qui sont les conséquences, dit-il, de notre comportement irresponsable !
    http://www.pensee-unique.fr/calamites.html

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Je crois que la position d’Elsner est très correcte puisqu’il annonce des résultats d’observations et affirme que la compréhension des phénomènes est encore très incomplète. On est dans la Science, pas dans l’esbroufe politicenne ou médiatique qui ne présente que bien peu d’intérêt.

  3. Avatar de totoro
    totoro

    Ici, c’est bien Science contre Science, dans les deux articles, les vôtre et celui que je cite. Et la conclusion pourrait être – je cite – : « nous n’avons pas encore une compréhension complète des phénomènes concernant la montée en intensité de certains cyclones, assez rapide pour certains et qui ne se produit pas pour d’autres ».

  4. Avatar de Raymond
    Raymond

    Je vous remercie de reprendre les paroles d’Elsner pour conclure un faux débat.

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