Grandes manoeuvres dans les alliances autour des batteries pour futurs véhicules électriques

                          Une partie de plus en plus large de moyens de transport ou de manutention (voitures, utilitaires, camions, bus, engins de travaux publics, autorails, navires etc.) feront appel dans un futur proche à des auxiliaires électriques pour assurer une meilleure efficacité énergétique et pour s’affranchir en tout ou partie de la contrainte financière des carburants liquides. Cette inéluctable évolution, lancée il y a onze ans par Toyota et sa première voiture hybride, va révolutionner l’industrie des transports et conduire à de formidables économies de carburant. Les grands constructeurs automobiles, avec plus ou moins de retard, se lancent dans l’aventure. Certains découvrent un peu tard que la recherche d’alliances est obligatoire.Alliancesbatteries200809

                      Les systèmes batteries dans les véhicules hybrides, dans les véhicules hybrides rechargeables (Plug-in) ou les véhicules électriques sont d’une grande complexité. Seuls les fabricants de batteries possèdent le know-how électrochimique pour concevoir et développer ce genre de produits. Une partie importante d’électronique assure la surveillance du système, sa fiabilité, sa sécurité et le dialogue avec le véhicule et son utilisateur. Les traditionnels sous-traitants de composants automobiles se retrouvent largués par une large partie de technologie qu’ils ne maîtrisent pas et qui va constituer à terme, une large part du business.

                     Les alliances entre constructeur automobile- constructeur de batterie et industrie de sous-traitance vont bon train dans un climat de développement en pleine effervescence.

1) Les alliances constructeur automobile- constructeur batterie:

              Ce sont les plus anciennes avec l’alliance Panasonic EV Industry entre Toyota et Matsushita Electric pour la production du système batterie Ni-MH de la Prius et autres véhicules hybrides Toyota. Dans cette alliance c’est Toyota qui est majoritaire (FIG.) et qui apporte une large partie des capitaux nécessaires aux investissements industriels qui vont des produits chimiques complexes chez les sous-traitants, aux machines de productions en continu d’électrodes et aux lignes d’assemblages fortement automatisées d’éléments de de batteries. Ce genre d’alliance permet au fabricant automobile de vérouiller sa source de batterie devenue exclusive. Ce schéma d’alliance a été repris par Nissan-Renault avec NEC et la création d’Automotive Energy Supply et par Mitsubishi Motors avec GS-Yuasa dans Lithium Energy Japan. Dans ce dernier cas c’est le fabricant de batterie qui possède la majorité, mais GS-Yuasa est une Société dans la mouvance du Groupe Mitsubishi qui décide des montages financiers.

2) Les alliances sous-traitant automobile – constructeur de batteries:

                Les sous-traitants automobiles incompétents pour développer ces nouveaux systèmes de batteries ont parfois établi des alliances avec les constructeurs de batteries. C’est le cas de l’Américain Johnson Controls qui s’est emparé de la technologie des batteries Li-Ion pour l’automobile du français SAFT, en créant un joint venture où JC est majoritaire. C’est le cas de Continental qui s’est allié à la Société de R&D japonaise ENAX, dirigée par l’ancien chef de projet des batteries Li-Ion Sony. C’est le cas de Robert Bosch qui vient de s’associer avec Samsung dans SB Limotive en Corée. Dans ce genre d’association le sous-traitant automobile apporte sa connaissance du marché, assure le dialogue avec les fabricants de véhicules et apporte sa maîtrise de l’électronique embarquée. Ce peut être un très bon moyen pour internationaliser la clientèle du producteur de batterie.

             Mais certains constructeurs batteries restent encore farouchement indépendants. C’est le cas de SANYO dont le leadership dans les batteries est un atout majeur et qui n’a jamais voulu céder la moindre part de liberté dans une quelconque alliance. Sanyo a en face de lui Honda, un gros client auquel il fournit déjà les batteries Ni-MH, mais il a aussi la cohorte de fabricants allemands, très en retard, parce qu’ils croyaient que les économies d’énergie allaient se cantonner à de simples discours de leurs dirigeants politiques, très doués pour donner le change.

               Enfin signalons les fabricants automobiles plus ou moins largués comme Chrysler qui ne sait plus où aller, comme BMW très en retard, comme Peugeot qui s’est raccroché en urgence au consortium Mitsubishi qui va lui apporter les batteries et la technologie. Enfin après maintes péripéties, il semblerait que General Motors ait enfin opté pour un alliance avec Hitachi Vehicle Energy qui est un petit des batteries, mais dont la maison mère est puissante.

               De toutes ces alliances c’est la compétence à développer les meilleurs produits aux moindres coûts qui sera le juge de paix de leur succès. Toutes ne réussiront pas. De plus, les fabricants de batteries essentiellement japonais, vont subir de très forte pressions pour transférer une partie de leurs productions aux Etats-Unis, où se trouve une large part du Marché pour ces nouveaux véhicules.

Le 22 Septembre 2008.

Commentaires

Une réponse à “Grandes manoeuvres dans les alliances autour des batteries pour futurs véhicules électriques”

  1. Avatar de sous traitance

    Dans le monde de la construction automobile, les entreprises de sous traitance ont une place considérable. Mais dans cet article, il est spécifié l’incompétence de ces entreprises de sous traitance. Le respect de la qualité fait la force de la sous traitance, ne vaudrait-il pas mieux les remplacer si ces entreprises ne suivent pas ce norme ?

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