Les futurs véhicules électriques vont être de formidables vecteurs d’innovation technologique

Renault_ze1                           La traction électrique va pousser les constructeurs vers de formidables progrès pour accroître l’efficacité énergétique de leur véhicule. En effet ils vont se battre sur l’AUTONOMIE du véhicule, pour une batterie à pleine charge, qui va être leur premier argument de vente. Or cette autonomie est lourde, encombrante et chère si l’on ne considère que la batterie. Pour l’instant on estime qu’un kWh de batterie Lithium-Ion apporte 10 km d’autonomie (e-Miev) et donc que pour obtenir les si importants 100 miles, il faudra installer 16kWh de batterie à bord. Mais celui qui promettra 110 ou 120 miles décrochera un avantage concurrentiel évident. Tous les paramètres qui vont jouer sur l’autonomie du véhicule vont être examinés à loupe et faire l’objet de perfectionnements inattendus.

                 La masse des véhicules sera le premier paramètre étudié. Non seulement les châssis et carrosseries en Aluminium seront obligatoires, les moteurs seront miniaturisés, les matériaux composites en fibre de carbone feront leur apparition, des sièges seront allégés, la batterie au plomb sera réduite en capacité, les commandes électriques deviendront un standard. L’automobile sera traitée avec une logique de constructeur aéronautique.

                 La batterie principale qui délivre aujourd’hui dans les 100 Wh/kg et les 200 Wh/litre fera l’objet de multiples perfectionnements que ce soit dans la partie électrochimique, dans l’électronique de contrôle et de puissance associées ou le coffre qui pourra devenir en matériau composite.

                 L’aérodynamisme sera un paramètre essentiel avec jantes en aluminium pleines et disparition des rétroviseurs au profit de discrètes caméras intégrées (Renault).

                 Les frottements seront traqués (roulement des pneus et des axes, totalité de l’arbre de transmission s’il y en a encore un)

                 Le conditionnement d’air est un problème majeur. Il fera appel à des matériaux isolants, des vitrages intelligents, des flux d’air adaptés, des dispositifs thermoélectriques dans les sièges pour le refroidissement.

                 Des apports d’énergie par panneau solaire à hauts rendements de conversion viendront améliorer le bilan énergétique d’une dizaine de pourcents par temps ensoleillé. L’éclairage interne sera assuré par des LED à très haut rendement, la puissance de l’éclairage extérieur sera adaptée à la pénombre ambiante.

                 Tous ces perfectionnements dont on ne mesure pas toute l’ampleur aujourd’hui viendront révolutionner le transport routier. Ils seront bien sûr transposés aux poids lourds et aux bus hybrides pour lesquels la rentabilité de toute réduction des consommations de gazole ou de gaz naturel comprimé est aisément évaluable.

                   L’erreur fatale des premiers essais de véhicule électrique industriels de PSA (édités à 10 mille exemplaires) a été de vouloir électrifier un véhicule existant (inconfortable et moche) alors qu’il fallait redéfinir de A à Z le concept. Ce sont les constructeurs japonais qui travaillent sur le long terme qui l’auront fait les premiers.

                 Je ne partage pas l’obsession de certains sur la recharge de la batterie qui sera rechargée systématiquement toutes les nuits. Une batterie  Li-Ion se recharge en trois heures mais le profil de charge est tel qu’en une heure vous pouvez charger 80% de la batterie et donc 40 à 50% en une demi-heure (c’est une question du calibre du chargeur embarqué et de sa masse). Les lieux de recharge ne manqueront pas, ce sera un argument Marketing pour les SuperMarchés qui vous proposerons des stationnements avec recharge et vous feront gagner des jetons pseudo gratuits pour vos recharges au magasin. La CGT revendiquera pour que ces exploiteurs de patrons mettent des bornes dans les parkings des boîtes. Les maires écolos de tous bords, voulant se faire réélire, mettront des postes de recharge gratuits, alimentés par des panneaux solaires, à disposition du public. On le voit le champ est immense. Mais je n’adhère toujours pas à la fable pour les enfants, de l’échange standard d’une batterie vide par une pleine, pour de simples questions de traçabilité et de garantie d’un produit complexe et très onéreux. La mise en stock d’une bestiole bourrée de chimie et d’électronique de 160 kg et de 80 litres, en attendant le chaland, coûterait tout simplement une fortune.

                    Quand à ceux qui déclarent ne ne pas croire au véhicule électrique, ce sont les mêmes qui ne croyaient pas au véhicule hybride de Toyota, il y a de cela onze ans maintenant. Mais il y a une grosse différence aujourd’hui: ils savent qu’ils sont dans les choux.

Le 3 Octobre 2008.

Commentaires

10 réponses à “Les futurs véhicules électriques vont être de formidables vecteurs d’innovation technologique”

  1. Avatar de rem
    rem

    y’a une faute à « avec gentes en aluminium pleines »
    avec jantes en aluminium pleines

  2. Avatar de rem
    rem

    y’a une faute à « avec gentes en aluminium pleines »
    avec jantes en aluminium pleines

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    Merci, je ne la referai plus. J’étais totalement déjanté!

  4. Avatar de sylba
    sylba

    Ne pas oublier deux problèmes majeurs avant de prôner le passage à la voiture électrique : d’une part le risque d’insuffisante disponibilité des ressources en matières premières, ainsi que le problème du recyclage liés au recours massif aux batteries (aux durées de vie limitées) ; d’autre part le fait que l’électricité n’est pas une énergie primaire et que développer l’usage de l’électricité pour des usages où elle n’est pas irremplaçable (principalement chauffage et transport) correspond à un gaspillage massif d’énergie, même avec le développement des énergies renouvelables.
    Ce n’est pas une substitution de type de motorisation en continuant à utiliser à outrance la voiture individuelle et le transport routier qui permettra de parer à la raréfaction des ressources et au dérèglement climatique mais une politique résolue d’économies d’énergies et de matériaux avec un changement profond de modes de vie et de fonctionnement économique, et ceci dans tous les domaines.

  5. Avatar de Raymond
    Raymond

    Les batteries Li-Ion auront la durée de vie du véhicule et seront recyclables. On pourra récupérer de l’Aluminium (boîtier et collecteur positif), du Cuivre (câbles et collecteur négatif), des sels de Lithium et les non ferreux présents dans l’électrode positive (Ni, Mn, Fe, etc.). La pénurie en Lithium est une fable pour les enfants, lancée par certains obsédés prédicateurs de l’apocalypse. Quand à la consommation d’électricité par la traction électrique on peut lire:
    http://www.leblogenergie.com/2008/10/la-traction-lec.html
    Rien ne justifie de répudier ce qui va se passer dans les mois à venir. La révolution des transports terrestres est lancée, montez vite dans le convoi!

  6. Avatar de sylba
    sylba

    Voilà des affirmations bien péremptoires et optimistes, dont la crédibilité me semble proche de celles des agences de notation financières jusqu’à ces derniers mois, car basées sur un même système de pensée.
    Vous ne répondez pas vraiment sur la nécessité de changements profonds au lieu d’aménagements destinés à continuer de plus belle et entre autres à développer encore plus la voiture individuelle, sans égard réel à l’impasse écologique que représente sa généralisation.

  7. Avatar de Raymond
    Raymond

    Pour les changements profonds il faut vous adresser aux officines qui prônent des miracles. Ici on s’occupe que des détails.
    Merci encore de votre confiance et de vos comparaisons pour le moins saugrenues! Fitch alors!

  8. Avatar de adidi
    adidi

    A sylba , Il me semble que les économie d’energie que vous pronez,sont mentionnées dans l’article; et elles sont soulignées comme étant le point de départ de la réussite de la voiture électrique:aérodynamique, poid, résistance aux roulements…

  9. Avatar de Imago
    Imago

    Un article d’Hervé Kempf (un obsédé prédicateur de l’apocalypse que, jusqu’à aujourd’hui, je portais en grande estime et trouvait bien informé) dans Le Monde
    « S’il est sans doute prématuré de qualifier le lithium du pétrole du nouveau siècle, cette matière première n’en suscite cependant pas moins un intérêt soudain, dont témoigne l’ascension de son prix, passé d’environ 350 dollars la tonne en 2003 à près de 3 000 aujourd’hui. »
    « En fait, si le lithium est très abondant dans la nature, il n’existe en concentration permettant une exploitation économique qu’en très peu d’endroits sur Terre : une zone de lacs salés fossiles dans les pays andins, au carrefour de l’Argentine, du Chili et de la Bolivie (près de 70 % des ressources mondiales), des lacs salés au Tibet, et des mines en Australie, en Russie et aux Etats-Unis. Le Chili est le premier fournisseur mondial depuis 1997, la firme allemande Chemettall en étant l’opérateur principal. »
    « Une autre difficulté est que les batteries pour véhicules électriques requièrent une purification du carbonate de lithium à 99,5 % »
    « examinant attentivement les configurations géologiques des différents sites de production, elle concluait : « Les augmentations réalistes de production du lithium ne permettront pas de satisfaire une révolution de la propulsion automobile dans la prochaine décennie »
    « la production de lithium dans le lac d’Uyuni, principal gisement mondial, mais aussi écosystème unique, risquerait de dégrader fortement l’environnement. Il en irait de même au Tibet. »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/07/les-ressources-limitees-de-lithium-pourraient-freiner-l-essor-des-voitures-electriques_1103972_3244.html

  10. Avatar de Raymond
    Raymond

    Tout ce que dit ce monsieur est exact, il aurait pu ajouter que
    -la Chine est largement autosuffisante en Lithium
    -que les mines américaines sont arrêtées depuis belle lurette parce que le Chili a rafflé la totalité du marché occidental
    -qu’un produit chimique Li2CO3 purifié à 99,5% est un produit technique courant qui n’est pas utilisé dans les batteries mais qui est un produit intermédiaire pour produire des sels lithiés (LiPF6 ou LiBF4) et des oxydes ou phosphates lithiés qui entrent dans la composition des électrodes positives
    -qu’une batterie de véhicule électrique de 16 kWh de 160 kg ne contient que 1,3 kg de Lithium (l’atome de Lithium à une masse atomique légère)
    -que le Lithium pourra être récupéré et recyclé des batteries usagées.
    -que pour un flux, dans 50 ans, de 100 millions de voitures électriques par an (parc d’un milliard de voitures) il faudra 130 millions de tonnes de Lithium. En supposant que 40% proviendront du recyclage, il en faudra donc 80 millions de tonnes par an. A titre de comparaison le monde consomme 40 millions de tonnes d’Aluminium de première fiusion en 2008.
    Je ne suis donc pas en phase avec ce journaliste bien renseigné mais qui veut faire un peu flipper ses lecteurs et qui se préoccupe de l’environnement tibétain, on est dans « Le Monde ». C’est normal, tout ce qui est nouveau est difficilement compréhensible et donc suspect.

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