La traction électrique ne révolutionnera pas la production d’électricité dans le monde

Projetpininfarina1                   Les erreurs les plus communément commises sont celles d’ordres de grandeur. La conversion de la TOTALITE du parc automobile en voitures électriques serait-elle la catastrophe écologique que certains, paradoxalement, soupçonnent? Qui dit électricité dit mauvais rendement énergétique et donc gaspillage. C’est évident. Il ne faut donc pas aller vers la traction électrique. Trivial!

                   Un petit calcul et quelques arguments qualitatifs vont démontrer que cette certitude n’est pas fondée.

                      Lorsque la totalité du parc automobile américain ou européen sera électrique ou hybride rechargeable cela représentera environ 250 millions de véhicules pour l’une ou pour l’autre des deux zones. Supposons largement que chaque véhicule parcoure 30000 km par an en mode électrique (51 miles ou 82 kilomètres par jour) sur la base d’un rendement électrique global actuel de 10km parcouru par kWh d’électricité consommée, un véhicule consommera annuellement 3000 kWh d’électricité (3MWh d’électricité à 100 euros ou 100$ le MWh). La totalité des 250 millions de véhicules consommeront donc, dans l’état actuel de la technologie, 750 TWh d’énergie électrique.

                      Cette consommation supplémentaire d’électricité ne représenterait donc que 18% de la production nette américaine d’électricité en 2007 qui a été de 4160 TWh et 22% de la production d’électricité de l’Europe des 27 qui a été en 2006 de 3350 TWh.

                       Pourquoi ce chiffre est-il aussi raisonnable? La principale raison est l’amélioration de l’efficacité énergétique des futurs véhicules électriques. Les économies d’énergie par allègement, aérodynamisme, récupération au freinage, panneaux solaires et chasse au gaspillage feront faire de formidables progrès. Remarque: prendre l’énergie consommée aujourd’hui par la traction des voitures à moteur à explosion et la convertir en énergie électrique, comme l’a fait je ne sais plus quelle Agence, n’a aucun sens et ne permet que de raconter des âneries. C’est en effet passer par zéro tout le travail sur la traction électrique et les optimisations associées des 30 dernières années.

                         L’électricité et non pas l’Hydrogène, comme certains charlatans ont voulu le faire croire, sera le vecteur énergétique du 21ème siècle. La faute à la raréfaction inéluctable des combustibles liquides. Il reste à notre civilisation de préciser par quels moyens nous allons produire cette électricité, les ressources à développer et à optimiser ne manquent pas et les rendements de conversion à améliorer non plus. Les meilleurs choix seront ceux qui réduiront les émissions de CO2 des centrales à combustions à flamme (températures hypercritiques) ou les éviteront tout en présentant un large champ de progrès technologique et économique (nucléaire et solaire).

Le 5 Octobre 2008.

Commentaires

12 réponses à “La traction électrique ne révolutionnera pas la production d’électricité dans le monde”

  1. Avatar de julien
    julien

    oui et quand le parc auto européen ou même mondiale sera intégralement renouvelé en véhicules électriques, la part de réduction des gaz à effets de serre, ne sera abaissé que de 18%….
    les avions, centrales thermiques, élevages bovins, restant alors pour plus des 3/4 les principaux émetteurs de GES…
    donc même si l’Europe et les USA, arrivent à faire le renouvellement intégrale de leur parc automobile d’ici 2050, et que par encore un plus grand miracle la Chine, l’Inde, l’Amérique latine, la Russie et les pays africains arrive à faire de même…..???…..
    (la tache est immense et difficilement perceptible)
    seule une réduction de 18% de tous les gaz à effet de serre émis serait alors effectuée…
    sachant que la Chine entreprend la construction encore de 500 nouvelles centrales au charbon aujourd’hui, que la population mondiale s’accroit de façon déraisonnable….
    la route est encore très longue pour ne serai ce que donné un break a notre atmosphère et lui laissé le temps d’assimiler ce que nous émettons depuis plus d’un siècle…
    mais ceci dit c’est vrai que c’est une très bonne nouvelle que soit si raisonnables, les besoins de production électrique supplémentaire pour pouvoir retrouvé des rues silencieuses propres, avec une bonne odeur et moins de poussières en suspend…

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Pourquoi, Julien, l’approche de ces problèmes semble-t-elle si complexe? Je pense que cela vient en partie du mélange des sujets. Peut-on mettre un peu d’ordre entre politique énergétique et réchauffement climatique?
    1) l’épuisement des ressources pétrolières: c’est clair il faut un programme sur 50 ans de révolution des modes de transport qui est engagé et qui va monter OBLIGATOIREMENT en puissance puisqu’il n’y aura plus d’essence pour le pékin moyen. La pétrochimie devra être convertie vers d’autres ressources comme le gaz puis de charbon.
    2) les émissions de CO2: c’est un problème beaucoup plus vaste qui repose à la base sur l’efficacité énergétique des processus et non pas sur le nombre d’éoliennes installées ici ou là comme le croit la Commission Européenne. Efficacité des processus de transformation ( ex. la production d’électricité) et efficacité des processus d’utilisation (on retrouve les transports, mais aussi les procédés industriels, le chauffage et plus généralement le conditionnement d’air des foyers et des locaux commerciaux et industriels)
    Ensuite quand les processus seront mieux maîtrisés on pourra se pencher sur la capture et la séquestration du CO2 et non pas faire l’inverse.
    Effectivement pour appréhender le problème sous toutes les faces il y a du boulot.

  3. Avatar de karva
    karva

    Monsieur,
    votre post est tout à fait remarquable, et je pense que vous êtes un excelelnt ingénieur. Je me permets de donner mes estimations de l’efficacité de la voiture électrique (VE):
    -Entre une centrale électrique et l’arrivée, par transport haute tension et dans les transformateurs, on perd en France autour de 8%: soit donc 92% d’efficacité.
    -Entre la prise (alternatif) et le courant continu régulé, on perd moins de 10% dans les alimentations à découpage modernes: soit 90% d’efficacité.
    -Dans la batterie au Lithium, on perd moins de 5% à faible charge et de l’ordre de 10% (à cause de la résistance interne) à courant un peu fort, soit encore 90%.
    -Les moteurs électriques modernes (type « brushless » à sonde hall) ont aussi une efficacité de l’ordre de 90%.
    -Comme avec ces moteurs, on n’a pas besoin de changement de vitesse, le rendement global est autour des 2/3.
    -Pour la consommation, une voiture de poids raisonnable (moins de 1400 Kg) et à vitesse raisonnable (moins de 120Km/h) a besoin de l’ordre de 10KWh pour faire 100Km (énergie dégagée par un litre d’essence: ça n’est pas la consommation, parce qu’un moteur thermique a un mauvais rendement).
    -Les Français font de l’ordre de 400 milliards de Km/an, et en admettant ce rendement de 2/3, on arrive à 60 TWh électrique pour le parc de voitures français. Ca ne fait que 12% de la consommation annuelle, et cet effort, étalé sur une vingtaine d’années n’est pas très important (5 EPR à construire).
    -Par ailleurs, des progrès considérables ont été accomplis sur la fiabilité et le prix des batteries: une batterie de 10KWh, qui permet de faire 100KM sans recharge pèse 60-100Kg, tient (LiFePO4) 2000 cycles de charge-décharge et coûte moins de 5000$ en Chine.
    Il y a une bêtise comique faite par Hervé Kempf, du journal « Le Monde »: cet ignare a annoncé un manque de Lithium pour faire des batteries. Or il faut autour de un kilo de Lithium dans une telle batterie, et on estime les réserves mondiales en millions de tonnes. Il a même réussi à ajouter que le prix du Lithium était très élevé: 3000 Dollars par tonne. Comme il faut un Kilo, ça fait 3 dollars dans une batterie qui coûte autour de 5000$ !
    Tout cela est dicté évidemment par les a-prioris rétrogrades de Kempf !
    Donc Sarkosi a raison: si la France produit de l’électricité avec très peu d’émissions de CO2, la VE représente le moyen d’économiser l’énergie (grâce au rendement thermique amélioré) et surtout de diminuer les émissions de CO2: on calcule que les voitures émettent 80 millions de tonnes de CO2 par an en France. Mais il faut se presser, car les Chinois risquent d’inonder le monde de ces voitures (électrique ou hybrides) !
    C’est beaucoup plus efficace en termes d’investissements que de faire des éoliennes !
    Je trouve scandaleuse la protestation de Greenpeace (GP) à ce sujet: ils montrent qu’ils mettent la lutte contre le nucléaire au dessus de la lutte contre les GES
    Et l’hydrogène est d’évidence une grosse baudruche qui se dégonfle..
    Karva

  4. Avatar de Tom
    Tom

    « Les Français font de l’ordre de 400 milliards de Km/an, et en admettant ce rendement de 2/3, on arrive à 60 TWh électrique pour le parc de voitures français. Ca ne fait que 12% de la consommation annuelle, et cet effort, étalé sur une vingtaine d’années n’est pas très important (5 EPR à construire). »
    Raisonne pourris c’est faut, deja quand il dit qu’il faut 10KWh pour faire 100Km, therorie fause puisque roadster fait 53 KWh de batterie pour faire 350 Km donc c’est plutot 15 KWh pour faire 100Km.
    En France, pour une consommation de 92 Mtep de produits pétroliers, 49 Mtep ont été consacrés aux transports, dont 42,2 Mtep pour les carburants routiers : 10,3 Mtep en essence et 31,9 Mtep en gas-oil (en 2006). Compte tenu de leur pouvoir calorifique (PCI) de 12,0 kWh/kg pour l’essence et 11,9 kWh/kg pour le gas-oil, l’énergie consommée en carburants routiers est équivalente à 503,2 TWh (térawatts-heures).
    Dans les mêmes conditions que celles du parc automobile de 2006 (tous les véhicules routiers), on peut espérer que la substitution du moteur électrique au moteur thermique entraînerait une diminution de moitié de la valeur énergétique consommée au niveau du moteur. Cela donnerait une consommation d’environ 250 TWh par an, consommation toutefois très différente de la production d’électricité nécessaire car il faut tenir compte des très fortes pertes de conversion entre la centrale électrique et le moteur.
    Les pertes électriques en ligne sur le réseau de transport (très haute tension) et le réseau de distribution sont de 6%. Sur 100 TWh produits, seulement 94 TWh sont utilisables.
    Les autres données techniques pour déterminer les pertes énergétiques entre le réseau électrique et le moteur sont rares et peu précises, ce qui rend difficile une comparaison entre les différents modes de propulsion des véhicules. A cela doivent être ajoutées les pertes par autodécharge des batteries, celle de 1% par jour l’hydrogène liquide (dans le meilleur cas) et celle non précisée de l’hydrogène sous pression.
    La voiture électrique utilisant un accumulateur électrique pour le stockage de l’énergie voit son efficacité réduite par le rendement des batteries en charge et en décharge et par celui du chargeur de batterie (transformateur et régulation). Le rendement en charge des accumulateurs diminue lorsque l’intensité augmente et les valeurs indiquées ici doivent être diminuées dans le cas d’une charge rapide.
    Le rendement énergétique d’un chargeur de batterie de forte puissance est de 70 à 90% selon les sources. Le rendement énergétique (charge et décharge) d’un accumulateur électrique est de 60 à 80% pour le plomb (Pb-PbO), de 60 à 90% pour le nickel cadmium (NiCd), de 65 à 75% pour le nickel métal hydrure (Ni-MH), de 85 à 95% pour le lithium (nombreuses variantes)
    Avec un rendement de 94% (pertes en ligne de 6%) pour le transport et la distribution d’électricité, en prenant un rendement de 80 % pour le chargeur et de 80% pour la batterie, le rendement global pour fournir de l’électricité au moteur du véhicule depuis la centrale électrique est donc de 60% (0,94 x 0,80 x 0,80).
    En conséquence, pour fournir une énergie de 250 TWh à un parc constitué de véhicules électriques, il nous faudrait produire 417 TWh d’électricité à comparer avec une production électrique de 544 TWh en France en 2007. Pour des véhicules à hydrogène, la situation est beaucoup plus défavorable.

  5. Avatar de el gringo

    Vous oubliez que le rendement d’une voiture thermique (essence ou diesel) tourne en réalité autour de 15% à 20% contre plus de 90% pour un moteur électrique. Il faut aussi tenir compte de toutes les pertes en amont pour ces énergies. Le rendement de 2/3 peut sans doute être encore bien améliorer. Il n’y a qu’à voir les progrès réaliser ces dernières années dans les batteries.
    « Leur pouvoir calorifique (PCI) de 12,0 kWh/kg ». Vous oubliez que près de 40% de cette énergie part dans la chaleur (700°C) des gaz du pot d’échappement et 20 à 30% dans le refroidissement du moteur (un moteur à explosion doit être en permanence refroidit sous peine de destruction) et il faut encore ajouter toutes les pertes liées au fonctionnement du moteur thermique: coût de la compression de l’air et de l’expulsion des gaz de combustion connu sous le nom de frein moteur (15% de pertes sur le rendement thermodynamique), combustion incomplète et non parfaite du carburant (front d’onde pour les moteur à essence), frottements moteurs, fuites pistons et des soupapes, non adaptation du moteur aux régimes (rouler au ralenti ou en sur-régime est beaucoup plus consommateur), organes auxiliaires, etc …
    http://ir2008.bepolytech.be/tmp/IR4/MECA336%20-%20Moteurs%20%E0%20pistons/Slides/Chapitre%204%20moteurs.ppt
    Une consommation de 15 KWh/100 km (entre 11 et 17,5 selon le site de Tesla) est un très joli coup d’essai pour une voiture de 1200 kg accélérant de 0 à 100 en 3,9 secondes.
    Le mariage du thermique (utilisé à son rendement optimal) et de l’électrique comme sur la future Volt permettra déjà une baisse sensible de la consommation (-30% à -40%) comparer à une voiture équivalente en attendant des solutions plus définitives pour supprimer le pétrole.

  6. Avatar de Tom
    Tom

    « Vous oubliez que le rendement d’une voiture thermique (essence ou diesel) tourne en réalité autour de 15% à 20% contre plus de 90% pour un moteur électrique. Il faut aussi tenir compte de toutes les pertes en amont pour ces énergies. Le rendement de 2/3 peut sans doute être encore bien améliorer. Il n’y a qu’à voir les progrès réaliser ces dernières années dans les batteries. »
    Non je n’ai pas oublier la chaine électrique a un rendement global de 67 %
    Avec un rendement de 94% (pertes en ligne de 6%)
    Le rendement énergétique d’une batterie de forte puissance est de de 85 à 95% pour le lithium
    Pour le rendement du chargeur je prend 80% mais si on installe des station a recharge rapide puisque le rendement en charge des accumulateurs diminue lorsque l’intensité augmente les valeurs doivent être diminuées dans le cas d’une charge rapide
    moteur électrique 90%
    rendement moteur électrique 4 fois plus efficace que le moteur thermique 500/4 > 125 twh
    la chaine électrique a un rendement global de 67 %
    125/0.67 > 190 twh il faut 16 EPR 4000 tonnes d’uranium consommer

  7. Avatar de el gringo

    Il ne faut pas se baser sur le rendement des chargeurs de batteries destinés au grand public dont le coût de production et donc le prix de vente est le principal critère bien avant le rendement qui n’est pas primodial aux yeux des utilisateurs car ces appareils sont souvent destinés à être utilisés de façon occasionnelle. De même, de très nombreux appareils électriques grand public ont des rendements très faibles (parfois inférieurs à 10%) et il y a un important gisement d’économie à réaliser ici.
    Le rendement que vous citez pour les chargeurs de batteries (80%) peut être assez facilement porté à plus de 95% dans chacune des 3 principales technologies utilisées : amplificateur magnétique, ferrorésonance et à pont de thyristors.
    http://oee.nrcan.gc.ca/industriel/equipement/chargeurs/index.cfm?attr=24
    Les chargeurs de batteries industriels ont déjà des rendements de 80 à 90% et les nouvelles normes édictées en 2005 recommandent aux constructeurs un rendement minimum de 90% (mais ce n’est pas une obligation formelle).
    http://www.nema.org/stds/pe5.cfm#download
    Concernant le rendement du nucléaire, il est de 30 à 35% pour les centrales actuelles mais il est prévu de porter ce rendement à 48% pour les centrales de quatrième génération (VHTR) prévues vers 2025-2030 avec en plus la possibilité de produire de l’hydrogène en s’affranchissant du coût de l’électrolyse classique avec l’électrolyse à haute température. Cela permettrait de produire 4 millions de tonnes d’hydrogène par an avec une puissance installée de 60 GW. L’hydrogène a un pouvoir calorifique 3 fois supérieur à l’essence et le rendement d’une pile à combustible est supérieur à 50% (contre 15% à 20% pour un moteur à explosion). Cela permettrait de remplacer les 40 millions de tonnes de pétrole utilisés pour le transport par 4 millions de tonnes d’hydrogène. Néanmoins l’hydrogène pose encore de sérieux problèmes de production ainsi que des problèmes de transport et stockage difficilement compatible avec l’automobile.
    http://www.gen-4.org/Technology/systems/vhtr.htm
    Il ne faut pas aussi oublier que les centrales nucléaires sont largement sous utilisées en France (78%) et au Japon (65% et même 55% depuis l’arrêt de près de 40% des centrales nucléaires japonaises suite au tremblement de terre de 2007, les 60% restantes tournant désormais à plus de 90% pour suppléer à la demande) en raison de la surcapacité nucléaires de ces 2 pays et de l’inadéquation de la production et de la consommation électrique. Les 3/4 de l’année, EDF est obligée d’arrêter une partie des centrales nucléaires faute de consommation. La puissance installée est de 63 GW, la consommation maximale de 88 GW l’hiver et de 30 GW l’été sans parler des variations de consommation dans la journée que les centrales nucléaires ne peuvent suivre car elles sont conçues pour fonctionner à leur puissance maximale avec une plage de variation de 10% seulement pour s’adapter à la demande (réduite à 5% récemment pour limiter l’usure pour les centrales de 900MW les plus anciennes). La possibilité de recharger les véhicules la nuit (et même toute la journée en été) permettrait une meilleure utilisation des centrales nucléaires. Une centrale nucléaire devrait avoir normalement un taux d’utilisation de 90 à 95% dans des condition normale d’exploitation. Voir l’exemple de la Suisse.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Industrie_nucléaire_en_Suisse
    Concernant l’uranium, c’est un faux problème en France. L’EPR est conçu pour utiliser à 100% du MOX (qui est un mélange de 7% de plutonium et de 93% d’uranium appauvri et ces 2 matériaux sont disponibles en France en grande quantité) et non de de l’uranium enrichi comme pour les centrales de 2° génération (même si certaines fonctionnent avec 1/3 de MOX mais avec des conditions d’utilisation plus restrictives).
    Des politiques de réduction de la consommation comme le remplacement des ampoules à filament par des ampoules basse consommation prévu en 2011 permettra aussi de réduire sensiblement la consommation électrique en France.
    L’éclairage (40 TWh) représente 12% de l’utilisation de l’électricité en France et une baisse de moitié (voire plus) de la consommation électrique destiné à l’éclairage libérerait 6.25% de consommation électrique totale soit l’équivalent de 3.75 centrales nucléaires. Le plus gros secteur d’économie est bien sûr le chauffage électrique et une meilleure isolation ainsi que l’utilisation d’autres énergies permettrait de réduire sensiblement la consommation électrique surtout l’hiver.
    En prenant plus de 90% pour le rendement des chargeurs et des batteries, on arrive à un rendement proche des 80% pour la filière électrique avec une capacité de production déjà largement existante en France mais sous utilisées tout comme au Japon.
    Tout cela explique mieux le fort intérêt dans ces domaines du Japon qui est le leader des voitures hybrides et des technologies liées aux batteries et à l’hydrogène, qui dispose d’un parc nucléaire très important et sous-exploité et qui a accumulé au cours des décennies des réserves d’uranium et de plutonium très importantes.
    Pour la France et le Japon, ce n’est pas un grand problème mais pour les autres pays, la production d’électricité à partir de centrales thermiques rend l’équation plus délicate (une centrale à charbon a un rendement proche de 50% et une centrale à cycle combiné approche les 60%) et on arrive à un rendement final plus proche des 35% à 40% au final pour la filière électrique ce qui reste toujours plus intéressant que le rendement de 15 à 20% réel des voitures ayant un moteur à explosion malgré l’embonpoint des véhicules lié à l’électrique. La question est de savoir si le but recherché est d’abord de s’affranchir d’une dépendance trop forte au pétrole en utilisant d’autres sources d’énergie comme le charbon aux USA dont les réserves permettent plusieurs siècle d’autonomie énergétique ou si l’avenir de la Terre est au coeur des priorités.
    Le passage aux véhicules hybrides (avec en particulier avec l’usage du moteur thermique à son régime optimal uniquement) est une étape obligée et nécessaire pour limiter la consommation de carburant mais l’affranchissement complet au pétrole semble être une étape beaucoup plus lointaine (vers 2050 sans doute) pour nombre de pays y compris la France et le Japon qui apparaissent néanmoins comme les mieux positionnés.

  8. Avatar de Raymond Bonnaterre

    Mon cher Tom,
    vous commettez l’erreur que je dénonce dans le texte initial de cet article. Vous prenez l’existant, vous le tranformez en électricité et vous arrivez pour la France au chiffre de 190 TWh, je suppose en sortie de centrale, ce qui n’a rien de scandaleux pour transformer tout le parc en véhicule électrifié. Par ma méthode simple qui donne un ordre de grandeur prospectif pas idiot, j’arrive pour un parc de 30 millions de véhicules, en multipliant par trois MWh par an, à 90TWh dans les batteries. Ces 90 TWh pourront provenir de panneaux solaires qui jalonneront les parcs de stationnement sur le lieu de travail ou devant les grandes surfaces ou installés à demeure sur le véhicule, ils pourront provenir de recharges nocturnes réalisées en heures creuses, et de tant d’autres solutions que nous ne savons pas encore imaginer. L’électrification ouvre un nouveau monde pour les transports et oblige à travailler d’arrache pieds sur l’efficacité énergétique des véhicules. C’est pour cela que des milliers de techniciens dans le monde, japonais, chinois, coréens et même français préparent la nouvelle génération de véhicules. Ne vous inquiétez pas ils vont bientôt déferler sur les Salons!

  9. Avatar de Raymond Bonnaterre

    Mon cher El gringo,
    Les gens qui assurent qu’une Pile à Combustible présente un rendement supérieur à 50% commettent une erreur (ou un mensonge ce qui n’est pas bien) par omission. Ils oublient de préciser la nature de l’énergie que l’on récupère. Si dans un véhicule électrique on parle d’énergie électrique, le rendement à faible régime est à ce jour inférieur à 50%. Il est donné par la formule simple issue de la thermodynamique Rdt= Tension de la PAC en volt/ 1,48 pour un élément bien sûr. Vous pourrez lire le court mémo que j’avais écrit à l’époque pour apporter un éclaircissement très simple à ce problème. Demandez toujours la tension de décharge de la pile, vous serez toujours étonné.
    http://www.leblogenergie.com/2008/03/hydrogne-par-le.html

  10. Avatar de j-f
    j-f

    A lire « vers la voiture sans pétrole » de François Roby
    une bonne étude des véhicules d’aujourd’hui (thermique et hybrides)la démythification de l’hydrogéne carburant ou en PAC et une étude objective du couple voiture électrique /panneau solaire

  11. Avatar de el gringo

    Une pile à combustible délivre une tension de 0.5 à 0.8 Volts donnant un rendement électrique global de l’ordre de 45% à 60% à la température de fonctionnement optimal de la pile (80 °C).
    http://perso.ensem.inpl-nancy.fr/Olivier.Lottin/PEMFC.html
    Une centrale nucléaire à haute température permettrait de produire de l’hydrogène avec un rendement plus intéressant qu’avec l’électrolyse classique en voie aqueuse (dont toute l’énergie est fournie par l’électricité du réseau) et proche du rendement d’un réacteur de 4° génération car une grande partie de l’énergie nécessaire à la réaction serait fournie directement par la chaleur de la centrale à peu de frais. Le cycle soufre-iode apparaît comme l’un des plus intéressants.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_soufre-iode
    La solution a priori la plus simple consisterait en une réaction de l’hydrogène avec de l’air purifié dans une pile alcaline avec un rendement de 70% (ce qui reste plus faible qu’une batterie Li-Ion). Mais il reste encore à régler le problème de la purification de l’air en particulier concernant le CO2.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pile_à_combustible_alcaline
    D’autres types de piles à combustible existent avec des rendements plus faibles mais le vrai défi est d’abord de trouver un substitut au platine bien moins coûteux avec des propriétés voisines comme catalyseur. Ensuite la question restera de savoir si il vaut mieux produire de l’électricité avec un rendement toujours moyen (de 30 à 60%) et utiliser des batteries avec un excellent rendement malgré quelques pertes ou produire de l’hydrogène directement à partir de la chaleur d’une centrale nucléaire mais perdre une part non négligeable (30 à 50%) au final dans la pile à combustible. Pour l’instant, les batteries ont une longueur d’avance en terme de rendement et peuvent être facilement mis en oeuvre avec des véhicules hybrides mais en 30 ou 40 ans, il peut se passer beaucoup de choses. Le solaire pourrait aussi être une excellente alternative au nucléaire dans la production d’électricité d’ici là.

  12. Avatar de Raymond Bonnaterre

    Il faudra signaler au camarade Lottin que 0,8/1,48 ça fait bien 54% qui est dans sa fourchette mais que 0,5/1.48 ça ne fait que 34% de rendement. A cette tension on produit avec la pile deux fois plus de chaleur que d’électricité. C’est la thermodynamique qui nous l’apprend. Le monde des PAC est peuplé d’à peu près et de professeurs Nimbus pas toujours très clairs. Mais ça ne fait que 40 ans que ça dure!

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