Les erreurs les plus communément commises sont celles d’ordres de grandeur. La conversion de la TOTALITE du parc automobile en voitures électriques serait-elle la catastrophe écologique que certains, paradoxalement, soupçonnent? Qui dit électricité dit mauvais rendement énergétique et donc gaspillage. C’est évident. Il ne faut donc pas aller vers la traction électrique. Trivial!
Un petit calcul et quelques arguments qualitatifs vont démontrer que cette certitude n’est pas fondée.
Lorsque la totalité du parc automobile américain ou européen sera électrique ou hybride rechargeable cela représentera environ 250 millions de véhicules pour l’une ou pour l’autre des deux zones. Supposons largement que chaque véhicule parcoure 30000 km par an en mode électrique (51 miles ou 82 kilomètres par jour) sur la base d’un rendement électrique global actuel de 10km parcouru par kWh d’électricité consommée, un véhicule consommera annuellement 3000 kWh d’électricité (3MWh d’électricité à 100 euros ou 100$ le MWh). La totalité des 250 millions de véhicules consommeront donc, dans l’état actuel de la technologie, 750 TWh d’énergie électrique.
Cette consommation supplémentaire d’électricité ne représenterait donc que 18% de la production nette américaine d’électricité en 2007 qui a été de 4160 TWh et 22% de la production d’électricité de l’Europe des 27 qui a été en 2006 de 3350 TWh.
Pourquoi ce chiffre est-il aussi raisonnable? La principale raison est l’amélioration de l’efficacité énergétique des futurs véhicules électriques. Les économies d’énergie par allègement, aérodynamisme, récupération au freinage, panneaux solaires et chasse au gaspillage feront faire de formidables progrès. Remarque: prendre l’énergie consommée aujourd’hui par la traction des voitures à moteur à explosion et la convertir en énergie électrique, comme l’a fait je ne sais plus quelle Agence, n’a aucun sens et ne permet que de raconter des âneries. C’est en effet passer par zéro tout le travail sur la traction électrique et les optimisations associées des 30 dernières années.
L’électricité et non pas l’Hydrogène, comme certains charlatans ont voulu le faire croire, sera le vecteur énergétique du 21ème siècle. La faute à la raréfaction inéluctable des combustibles liquides. Il reste à notre civilisation de préciser par quels moyens nous allons produire cette électricité, les ressources à développer et à optimiser ne manquent pas et les rendements de conversion à améliorer non plus. Les meilleurs choix seront ceux qui réduiront les émissions de CO2 des centrales à combustions à flamme (températures hypercritiques) ou les éviteront tout en présentant un large champ de progrès technologique et économique (nucléaire et solaire).
Le 5 Octobre 2008.
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