Sentiment que la pénurie de capitaux va les éprouver, intuition qu’en période de crise économique la cause des énergies renouvelables va régresser, quoi qu’il en soit les cours des Sociétés « du green business » poursuivent leur descente aux enfers (TAB.). 
A tout seigneur, tout honneur, notre française THEOLIA s’est imposée cette semaine encore, en perdant 39% de sa valeur et se rapprochant des 4 euros. Besoin de capitaux, un modèle qui ne marche pas quand l’argent est cher, quand les fournisseurs se font payer d’avance, pour livraison dans deux ans. Une seule solution, arrêter d’investir, replier la voilure, rembourser en partie les dettes et trouver un acquéreur.
Puis viennent les deux allemandes SolarWorld (-39%) et Q-Cells (-38%) et l’américain SunPower (-36%). Le solaire pâtit de nombreuses études qui annoncent la surproduction programmée de cellules solaires dans le monde, les financiers se posent de sérieuses questions sur la rentabilité hypothétique des multiples investissements en cours. Si l’on prend en compte toutes les annonces faites par les 30 premiers fabricants mondiaux la capacité de production va passer de 5GW en 2008 à plus de 9 GW en 2009. Cette croissance de 80% de la taille de l’outil de production ne sera pas absorbée par la croissance du marché, prévue entre 40% et 50%. La course à la taille et à la prise de parts de marché laissera des morts sur le bord de la route: ceux qui auront des prix de revient excessifs (Allemands, Français,..) à faible notoriété ou présentant des produits de peu de qualité. On vient de voir la production de l’allemand Conergy se faire absorber par le coréen LG.
Le cours de l’action du leader des constructeurs d’éoliennes européen, VESTAS plonge lui aussi cette semaine de 35% de sa valeur. Depuis le début de l’année c’est celui qui perd le moins de plumes de l’échantillon suivi, en ligne avec l’Euro Stoxx 50 à -43%, mais sa subite chute montre la désaffection globale du marché à cette sous-classe d’actifs. Les énergies renouvelables ne font plus rêver la Bourse.
Cependant dans une future économie en profonde récession, c’est le secteur qui va profiter le plus des aides gouvernementales, parce que les lois sont déjà votées, parce qu’aider « l’écologie » est politiquement correct, parce que cela permet de maintenir une aide aux industries nationales, bien sûr si elles existent. L’Allemagne applique cette politique depuis des années, subventionner son industrie éolienne et solaire et rendre obligatoire leurs services par des règlements européens.
Remarque: les deux américaines dans le fuel éthanol Pacific Ethanol et Verasun, les plus touchées depuis le début de l’année, sont en très grandes difficultés. Leurs jours sont maintenant comptés.
Le 11 Octobre 2008.
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