Le Reuters Jefferies CRB Index est un des indices les plus suivis aux Etats-Unis pour anticiper au sein des tensions inflationnistes, la part des matières premières et de l’énergie (commodities). Son suivi permet en particulier sur de courtes périodes de quantifier l’aspect spéculatif global des variations de prix de ces commodities. Cet indice est constitué de pétrole WTI, de gaz naturel, de grains, de cheptels, de métaux industriels ou précieux et de produits softs (maïs, soja, sucre, coton, café, cacao)…un vrai inventaire à la Prévert (FIG.).
Entre le mois d’Août 2007, où apparaît le mini scandale des subprimes, devenu depuis une formidable escroquerie des Sociétés financières américaines aux hypothèques titrisées vénéneuses, et le 3 Juillet 2008, cet indice est passé de 300 à 474 soit une hausse de 58% en moins de 11 mois. Cette ascension simultanée du pétrole, du gaz, des produits de base alimentaires, des métaux nous avait amené à l’époque à dénoncer une vague de spéculations utilisant ce genre de panier de référence et permettant à tout épargnant de base américain de se mettre à l’abri de la dévaluation de sa monnaie. Les évidences avancées telle que la soi-disant pénurie de pétrole ou la captation des terres cultivables par les biocarburants n’étaient que de sombres faire-valoir qui supportaient la spéculation.
Effectivement, les symptômes étaient évidents et le diagnostic exact: la Bête allait dégonfler! Et bien elle a même perdu tout embonpoint superflu (FIG.). Le CRB index est descendu Vendredi en dessous de 290 rejoignant les plus bas de Janvier 2007. Les excès de la hausse se transformant en excès à la baisse.
Le mouvement de décrue risque de se poursuivre encore sur certains produits du panier de cet indice. Un des points clés va être de savoir jusqu’à quel niveau l’Arabie Saoudite acceptera-t-elle de voir baisser les cours du brut? C’est elle qui a la capacité d’ouvrir ou fermer le robinet, mais elle risque de laisser un peu traîner les choses, ne serait-ce que pour montrer à ses petits camarades de l’OPEP les plus agités que c’est elle qui a la main. Pendant ce laps de temps les prix du brut poursuivront leur détente, en effet les agences EIA américaine et AIE de l’OCDE ont encore dans la manche des baisses de consommation de pétrole à annoncer, pour 2008 et 2009.
Nul doute qu’avec de telles évolutions de l’indice CRB et la crise ambiante, les tendances inflationnistes américaines vont rapidement se détendre, c’est même la déflation qui sera la vraie menace.
Le 12 Octobre 2008.
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