La navigation aérienne par satellite: un exemple de progrès écologique en conflit avec un certain conservatisme social

Atr42limoges1_2                          La navigation aérienne utilise aujourd’hui un système datant de la deuxième guerre mondiale où les avions commerciaux se déplacent en zig-zag dans des couloirs de circulation étroits, de balises en balises. Il leur est donc impossible d’optimiser leur plan de vol et de dévier de leur route si la météorologie varie en cours de trajet. Pour les seules compagnies aériennes américaines, d’après la Federal Aviation Administration (FAA),  cette rigidité coûterait chaque année l’équivalent de 79 millions de barils de kérosène par an, soit une dizaine de milliards de dollars aux cours actuels du pétrole. Il pourrait exister une solution beaucoup plus flexible et économique: la navigation aérienne par GPS satellitaire.

                     La FAA estime que de mettre en place un tel système reviendrait à 35 milliards de dollars, dont 15 milliards à la charge des compagnies aériennes qui devraient faire équiper tous les avions du système GPS, pour 200 mille dollars chacun. La FAA attendait le vote d’une ligne budgétaire de 6 mrds$ pour entamer ces travaux, mais le Congrès américain ne l’a pas votée. La raison est simple, il existe dans chaque Etat américain des centaines d’aiguilleurs du ciel qui ne veulent pas perdre leur job et qui sont hostiles au projet. Le projet est donc repoussé à plus tard, après les élections, même si certaines compagnies comme Southwest Airlines équipe ses avions de GPS pour aider aux procédures d’approches et d’atterrissage.

                       En Europe le guidage vertical EGNOS qui est un GPS amélioré, avec une précision de moins de deux mètres contre 15 à 20 mètre pour le GPS normal, est en cours de validation pour faciliter les procédures d’approche et d’atterrissage (FIG. essai sur l’aéroport de Limoges). C’est un timide premier pas vers le guidage satellitaire qui attendra Galileo. Ce n’est donc pas pour demain, nos aiguilleurs du ciel peuvent dormir tranquilles et profiter de leurs avantages acquis de dure lutte, de perturbations régulières du trafic. Galileo ne passera pas!

Le 13 Octobre 2008.

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