L‘Agence Européenne de l’Environnement avec beaucoup de circonvolutions nous apprend que l’Europe des 15 qui compte en son sein les plus grands pays européens, respectera les accords de Kyoto à l’horizon 2012, à condition d’accentuer ses efforts et de prendre en compte toutes les options possibles qu’accordent les accords (non prise en compte des émissions du transport maritime et aérien international, puits de carbones, échanges de droits d’émissions, etc.). En réalité si l’on considère depuis la référence de ces accords (1990) les évolutions de la totalité des gaz à effet de serre et celles du seul CO2 on peut constater une faible décroissance des premières mais un accroissement net des secondes (FIG.). Cependant depuis un maximum local en 2004 on peut noter une timide tendance à la décroissance, tous les espoirs reposent sur l’extrapolation de ces trois derniers points.
Les émissions de gaz autres que le CO2 ont réalisé de nets progrès en raison des avancées réalisées dans le domaine de la gestion des déchets et de l’agriculture. Mais il n’est pas certain que les progrès réalisés dans les émissions de méthane ou d’oxyde d’azote seront aussi faciles à obtenir dans les années à venir. Le principal poste de progrès sera alors le CO2 (FIG.). L’objectif sur le CO2 à 3260 millions de tonnes à l’horizon 2012 est calculé à partir d’une contribution de 90% des réductions des émissions de CO2 entre 2006 et 2012.
Quel que soit l’objectif atteint en 2012 à quelques millions de tonnes près, on peut constater que ce n’est pas la contribution de l’Europe qui bouleversera l’évolution du climat mondial. Mais qui peut être surpris par un résultat aussi médiocre alors qu’aucune remise en cause profonde des modes de génération et d’utilisation de l’énergie n’est avancée. L’Allemagne, la Pologne, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, la Grèce brûlent toujours autant de charbon, de lignite ou de gaz pour assurer leurs consommations croissantes d’électricité. Ce ne seront pas quelques éoliennes qui empêcheront l’Europe d’échouer si elle n’aborde pas de front la mise en place d’une authentique politique énergétique.
Les principaux contributeurs à la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre en Europe depuis 1990 ont été les reculs industriels de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Italie et de l’ex Allemagne de l’Est. A ce titre la non régression des émissions de CO2 de l’Allemagne depuis huit ans illustre parfaitement le conservatisme énergétique de cette nation.
Le 20 Octobre 2008.
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