Quelques recettes simples pour sortir de la crise par le haut

Penseur_2                           La crise de liquidités et la déflation qui l’accompagne constituent une épreuve dont l’économie mondiale peut sortir par le haut, à condition que quelques recettes simples soient suivies à la lettre. Chacun peut apporter les siennes, mais celles qui me semblent les plus urgentes, une fois la panique passée, grâce à l’apport de la garantie en dernier ressort des Etats, me semblent être de deux ordres : mettre tout en place pour que les Banques se refassent rapidement une santé et initier une politique pour stimuler l’offre de nouveaux produits ou de nouveaux services. Alors énumérons cette courte liste des actions indispensables, où les Etats doivent apporter leur soutien:

1. faire en sorte que les circuits bancaires se refassent rapidement une santé par une forte baisse des taux de refinancement des Banques Centrales. C’est bien avancé aux Etats-Unis avec un taux à 1,5%. Des rumeurs circulent pour une nouvelle mesure imminente de baisse, peut-être vers 1%. La BCE ne peut pas garder son taux de 3,75%, il faut qu’elle descende, en une seule fois si possible, pour éviter les phénomènes d’attente déflationniste, à moins de 2%. S’aligner sur les taux de la FED ne serait pas idiot. La machine économique mondiale ne repartira pas tant que les Banques seront bancales. C’est une condition nécessaire. C’est la priorité des priorités.

2. la deuxième mesure consiste à promouvoir de nouvelles offres vers les consommateurs, de nouveaux services et de nouveaux produits. Une activité névralgique, l’industrie automobile, est en pleine reconversion et donc en plein marasme. Les équipes Marketing, sous la pression d’une demande nouvelle, ont enterré les 4X4 pour faire place aux nouveaux véhicules électrifiés, équipés de panneaux solaires. Ils seront Smart and Green et se vendront chers et en nombre. Les industries européennes et américaines sont technologiquement larguées, il faut impérativement qu’elles s’allient aux constructeurs japonais pour rattraper leur retard. Renault ne l’a pas fait exprès, mais il a cette chance, de l’avoir fait avant les autres. Le Gouvernement français et l’Europe doivent aider Renault à aller plus vite et plus fort. Un vaste plan européen pour l’industrie automobile est incontournable, du style aide à la métallurgie d’antan.

3. la troisième mesure consiste à encourager ces nouvelles technologies indispensables à la création de produits innovants. L’énergie photovoltaïque doit savoir produire en masse des cellules à faible coût (accélérer la venue de Sharp en Italie), mais il faut aussi qu’elle sache stocker une partie de l’énergie produite en plein soleil. Dans chaque maison mais aussi dans les parcs d’énergie photovoltaïque. L’industrie des batteries et la chimie des matériaux associés doit être une des priorités nationales et européennes. D’autres formes de stockage doivent être développées. Le couplage de technologies complémentaires doit être étudié (ex. couplage du photovoltaïque et du pompage hydraulique ou bien couplage du photovoltaïque et du solaire thermique pour le stockage, etc.)

4. les programmes électronucléaires doivent être accélérés dans le monde, pour s’affranchir du charbon. Les surgénérateurs qui ne présentent pas de rentabilité évidente tant qu’on dispose d’Uranium mais qui seront rapidement indispensables, doivent être planifiés par les Etats.

5. enfin, établir un grand plan multinational de modernisation des centrales électriques, en particulier chinoises qui, si rien n’est fait, vont nous étouffer comme des petits poulets. Comme « grands travaux », il n’y a pas mieux.

                         Voila quelques priorités, qui me semblent évidentes, beaucoup plus importantes que la très dérisoire suppression de la Pub sur TF1, dont tout le monde n’a « rien à cirer ».

Le 27 Octobre 2008.

Commentaires

4 réponses à “Quelques recettes simples pour sortir de la crise par le haut”

  1. Avatar de Berthier
    Berthier

    Cher Raymond,
    Je suis de la même opinion mais dans l’ordre inverse des priorités. (En tout cas, ce devraient être une évidence pour nos responsables politiques)
    5. présente un coût d’investissement x1,7(source GIEC) pour une consommation réduite de 60%
    4. Vrai sauf que les surgénérateurs ne sont pas tout à fait prêts. Le REDT n’est même pas construit.
    3. À ce point on franchit la limite de rentabilité économique, on peut douter d’une baisse de prix rapide du PV. le PV devrait être couplé aux clim ou aux chargeurs de voitures électriques. Quel sera vous de coût du PV vers 2012-2015 avec une actualisation de 3% ?
    2. Les panneaux PV à plusieurs milliers d’euros sur une voiture, c’est très risqué…
    1. Baisser les taux aux EU, alors qu’ils sont drogués au crédit, dangereux non ?
    Soit les banques répercutent les taux aux clients et les américains continuent de s’endetter, soit elles ne les répercutent pas et elles s’enrichissent sur une importante différence de taux. Il faut baisser les taux chez nous pour ne pas faire descendre le dollar. Mais il faut espérer une hausse des taux là-bas.

  2. Avatar de Emile
    Emile

     » sauf que les surgénérateurs ne sont pas tout à fait prêts  »
    En effet, ce n’est pas demain la veille que l’on verra des surgénérateurs dans le commerce nucléaire.
    Pour être plus précis, c’est seulement vers 2040 à 2050 que l’on verra la mise en service commercial des premiers réacteurs de génération IV.
    Puisque c’est le CEA lui-même qui le dit …
    Sans oublier que  » Les réacteurs de 4e génération ne peuvent fonctionner sans une multiplication du nombre des usines de retraitement du combustible nucléaire, comme celle qui existe en France à La Hague. Pour certains modèles de réacteurs, ceux à sels fondus, l’unité de retraitement doit être intégrée au réacteur lui-même.  »
    A savoir aussi  » Un seul réacteur de 4e génération de 1.000 MWe pourrait démarrer chaque année en France, à condition de retraiter tout le combustible déchargé des réacteurs français. Cela ferait à peine six réacteurs par an dans le monde, à condition que des usines de retraitement du combustible nucléaire soient construites en quantité suffisante.  »
    Autre information :  » Le plutonium initial est consommé et transformé en divers produits de fission et en actinides mineurs. Le plutonium n’est pas régénéré dans le combustible, mais c’est un autre plutonium qui est généré à partir de l’uranium fertile qui se trouve dans d’autres gaines, celles des couvertures fertiles placées autour des gaines de combustible. Aussi bien les gaines de combustible que celle de produits fertiles doivent être retraitées.
    Le plutonium produit dans le réacteur doit être extrait au cours d’une opération de retraitement, comme c’est le cas actuellement dans quelques pays pour extraire le plutonium du combustible usé des réacteurs de troisième génération. Dans les réacteurs actuels, la quantité de plutonium dans le combustible usé est en moyenne de un pour cent, soit dix kilogrammes pour chaque tonne de combustible irradié retiré du réacteur.  »

  3. Avatar de Berthier
    Berthier

    L’impossibilité de démarrer les RNR. C’est l’argument des écologistes qui luttent pour l’asservissement de l’Europe.
    D’abord les RNR ce n’est pas pour tout le monde mais pour les continents qui ont le moins de potentiel renouvelable par habitant (l’Europe et l’Asie). La France a un stock de plus de 200 tonnes de Pu. De quoi faire démarrer 7 surgénérateurs en Europe sans compter le plutonium russe.
    Au début les écologistes se plaignaient au’il y avait trop de Pu, maintenant après avoir fermé SPX, ils prétendent qu’il n’y a plus assez de Pu pour continuer…

  4. Avatar de raymond
    raymond

    Mes amis, la France n’est plus le leader incontesté et incontestable du nucléaire. Les surgénérateurs seront développés par les industries japonaises comme MHI qui travaille activement sur le sujet. Si on attend le CEA, c’est sûr que 50 ans c’est juste ce qu’il faut pour aiguiser les crayons.

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