La forme la plus simple et de très loin la plus utilisée de la biomasse est le bois peu transformé sous diverses formes, bûches pour le feu, copeaux et sciure agglomérés ou non pour les chaudières ou comme additifs aux centrales électriques au charbon. Puis viennent les diverses huiles ou bio-oil obtenues par pyrolyse du bois à très haute température en l’absence d’oxygène. Ces huiles sont des mélanges instables de suie, d’eau et de produits chimiques oxygénés issus des constituants ligneux ou cellulosiques. Elles sont acides et instables. Elles peuvent être utilisées dans les quelques jours qui suivent leur production comme combustibles dans des chaudières industrielles (LIRE). Certains industriels comme l’américain UOP essaient de stabiliser et de valoriser ce produit.
UOP qui vient d’obtenir une aide du Department of Energy de 1,5 millions de dollars pour son projet veut tout d’abord stabiliser ce produit, puis par réaction catalytique le débarrasser de son oxygène pour obtenir un mélange riche en hydrocarbures cycliques qui permettront au travers d’une étape de raffinage d’obtenir des carburants à haute valeur ajoutée du type kérosène. UOP imagine des unités locales de pyrolyse et de stabilisation catalytique et une raffinerie centrale qui collecterait toutes les productions d’une région pour élaborer les produits finis (FIG.). 
Puis viennent les nombreux procédés de production d’éthanol de deuxième génération par traitement physicochimique du bois ou extraction de la cellulose, action d’enzymes pour obtenir des sucres et fermentation alcoolique. Les industries qui ont le plus de chance de réussir dans cette filière sont celles, comme POET, qui produisent déjà de l’éthanol à partir de maïs. Elles ont leur fournisseurs, leur logistique et une partie du process, l’éthanol de deuxième génération à partir de tiges et de rafles de maïs est dans ce cas une extension du procédé avec amélioration des rendements.
Enfin les procédés très complexes du type Biomass to Liquid avec production de syngas, procédé Fischer Tropsch et hydrocracking catalytique n’ont de chance de voir le jour qu’en très petit nombre d’exemplaires dans le monde, auprès de très grosses et très riches industries du bois.
Ce foisonnement de procédés montre clairement que bien peu vont s’imposer. Le paramètre clé est la simplicité de mise en oeuvre autour de quelques exploitations agricoles, sortes de coopératives industrielles. Il est peu probable que de très grandes usines voient le jour, sinon en quelques rares exemplaires. Les problèmes de logistique s’opposent à la consommation sur un site de centaines de milliers de tonnes de bois par jour. Un procédé en deux étapes, le premier très simple et décentralisé comme proposé par UOP a peut-être ses chances. Encore faut-il valider la rentabilité de l’ensemble, pour des productions obligatoirement marginales.
Le 29 Octobre 2008.
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