L’amorce d’un centre de compétence technique européen: l’European Energy Research Alliance

Eera                      Les décisions de la Commission Européenne dans le domaine de l’énergie se distinguent par leur niveau d’incompétence technique. Une fois sorti de l’éolien, les rédacteurs de projets ont apparemment du mal à comprendre ce qu’ils écrivent. L’électrification du parc de véhicules était complètement ignoré il y a encore six mois, le rôle des biocarburants et leur impact sur la filière énergétique ne sont pas encore clairement évalués, ne parlons pas du nucléaire qui est évacué de toute discussion, quand au photovoltaïque et ses diverses technologies d’avenir, ils sont à peine effleurés comme une technologie marginale. Il manque donc un pôle de compétence technique fort, en charge de la compréhension des données et de l’élaboration des possibles grands axes stratégiques énergétiques européens. Dix grands centres de recherches européens dans le domaine de l’énergie viennent de décider avec la bénédiction des Commissaires à l’Energie et à la Recherche, de créer l’European Energy Research Alliance. Pour la France c’est le CEA qui s’y colle (LIRE).

                            Espérons que cette démarche constituera la première pierre de la mise en place d’un Institut Européen de l’Energie digne de ce nom, en charge, au contact avec les industriels, des études et de l’élaboration des grands axes d’une future politique européenne de l’énergie. Le modèle de fonctionnement californien peut servir de benchmark dans ce domaine.

Le 2 Novembre 2008.

Commentaires

Une réponse à “L’amorce d’un centre de compétence technique européen: l’European Energy Research Alliance”

  1. Avatar de karva
    karva

    Je suis inquiet si le CEA joue ce rôle de conseil:
    Usuellement, si on demande un avis scientifique sur un dossier, on demande à un panel de scientifiques indépendants. Bien sûr, être complètement indépendant est souvent illusoire, mais si on demande au CEA, on demande à un organisme qui est profondément engagé dans ce domaine, et probablement dans la mauvaise direction:
    Le gros problème de la Commission est qu’elle est sous l’influence d’idéologues fumeux sans aucune connaissance scientifique. Le premier est Jeremy Rifkin. Je résume la pensée de ce monsieur, qui est un opposant de principe à l’utilisation de l’énergie nucléaire:
    -Il faut arrêter les grosses unités de production, modèle industriel à bannir.
    -Il faut revenir à des unités de production décentralisées, basées sur les énergies renouvelables (modèle basé sur « internet » décentralisé).
    -Comme les production éoliennes ou solaire sont intermittentes (20% du temps), il faut stoocker de l’énergie électrique sous forme d’hydrogène.
    Il croit qu’on va aller vers une « civilisation de l’hydrogène ». FUMISTERIE!
    Ce modèle ne marchera pas, pour des questions de coûts d’investissment d’abord, mais plus profondément parce que le rendement du cycle électricité-hydrogène-électricité ne saurait être meilleur que 25%.
    Malheureusement, le CEA, hors nucléaire, a besoin d’investissements et il en trouve pas mal dans le programme européen de stockage d’électricité renouvelable (le 7eme PECRD).
    Donc il est partie prenante dans un programme sans avenir: comment pourrait-il donner des conseils à la Commission? Ca s’appelle un conflit d’intérêt! Par exemple, le CEA a pratiquement renoncé à toute recherche sur les batteries et l’électronique de puissance nécessaires au développement de la voiture électrique.
    Paradoxalement, la position du CEA est tout à fait à l’opposé des intérêts de l’industrie française: nous avons l’énergie nucléaire, qui ne nous donne pas d’électricté intermittente, et nous ne faisons pratiquement pas de recherche sur les voitures électriques au CEA.
    Immense bêtise!
    Karva

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