La spéculation sur les cours du pétrole alimente la hausse des stocks américains

                      Il est de bon ton en cette période de fin d’année de spéculer à terme sur une hausse des cours du pétrole. Le marché à Terme du NYMEX vous y invite. En effet, la courbe des prix du baril est en contango, situation ou plus on s’éloigne dans le temps et plus les cours sont élevés (FIG.). Dans ce cas il faut disposer de stock physique du produit coté qui va être acheté au cours du jour, à bas prix, et revendu à terme avec une marge de 20% à 50% selon l’échéance choisie. On le voit le phénomène est pervers puisque cette spéculation va faire croître les stocks et donc faire baisser le cours immédiat, ce qui va inciter à poursuivre la spéculation à la hausse et stocker d’avantage. C’est ce qui se passe en ce moment où malgré les décisions de l’OPEP, malgré une timide reprise des consommations en produits pétroliers aux Etats-Unis, les cours poursuivent leur baisse. En termes clairs, il y a du fric à faire en achetant physiquement du pétrole largement disponible à 36$ le baril et en le revendant à terme à 55$. Une seule condition est nécessaire: savoir le stocker.Ptrolenymex20081218

                   Alors on voit les stocks se gonfler. Le premier est à Cushing, Oklahoma là ou se traitent physiquement les échanges du WTI traité sur le NYMEX.Ptrolecushing200812 Les stocks dans cette bourgade se traînaient depuis le début de l’année en dessous des 20 millions de barils et subitement on les voit prendre leur essor. Les traders y stockent leur pétrole acheté à vil prix.

L’autre façon de faire est de stocker le pétrole sur des tankers. Il y aurait 25 pétroliers représentant 50 millions de barils qui attendraient des jours meilleurs pour livrer leur cargaison déjà vendue à terme aux Etats-Unis. Bien sûr ce stock ne figure sur aucune statistique nationale.

On le voit, pour que les effets des restrictions de productions de l’OPEP fassent effet sur les prix, il faut tout d’abord qu’il n’existe plus de pétrole errant et que les stocks spéculatifs s’épuisent. On estime ces surstocks dans le monde entre 150 à 200 millions de barils. Avec un déficit de production de la part de l’OPEP et ses alliés du moment de deux millions de barils par jour, effectif d’ici à un mois, il faudra donc trois mois de plus pour purger la situation et voir les cours du pétrole repartir franchement à la hausse. Cela nous amène vers le mois d’Avril.

Le 19 Décembre 2008.

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