E-On le géant allemand du gaz et de l’électricité doit désinvestir 5000 MW de capacité de production en Allemagne, comme le lui a ordonné la Commission Européenne, en raison d’une trop forte position dominante dans ce pays. Ceci explique la prise de décision par GDF -Suez et par E-On de vouloir échanger des actifs et des droits de tirages d’énergies sur leurs centrales électriques respectives. Le swap va porter de part et d’autre sur une puissance de l’ordre de 1700 MW. Par cette opération E-On va entrer sur le Marché belge de l’électricité avec 12% de part de marché et désinvestir en Allemagne comme la Commission Européenne le lui a demandé. De façon symétrique GDF-Suez déjà présent en Allemagne va renforcer sa position sur cet important marché et Gérard Mestrallet montre à l’Administration belge qu’il joue le jeu de la concurrence.
Mais en analysant les échanges entre les deux Groupes, ont s’aperçoit que certains droits de tirages de puissance sont accordés sur des centrales nucléaires dont la fermeture est théoriquement très proche. Les réacteurs de Doel 1 et 2 en Belgique ont des licences d’exploitation de 40 ans, jusqu’en 2014 et 2015; la centrale allemande d’Unterweser doit fermer en 2012 et celles de Krummel et de Gundremmingen doivent s’arrêter en 2015 après 32 ans de bons et loyaux services. Ces accords seraient-ils, en plus, une astuce pour mettre un peu plus la pression, le moment venu, pour porter la durée de vie de ces centrales belges et allemandes au standard international qui est de 60 ans? De toutes les façons ni la Belgique, ni l’Allemagne ne sont en train de préparer la relève de ces unités. Le choix se fera donc, le moment venu, entre la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires ou la nuit. Devinez ce que choisiront les sympathiques citoyens belges et allemands concernés!
D’autre part, toujours dans le cadre de la cession de parts de marché par E-On, cet électricien et son homologue EnBW, proche d’EDF, sont semble-t-il tombés d’accord pour la cession à EnBW de deux centrales au lignite Lippendorf (446 MW) et au charbon Bexbach (79 MW) qui devrait avoir lieu en 2009.
Dans tout cela, une chose certaine: les échanges de centrales polluantes au lignite ou au charbon entre électriciens ne feront pas réduire les émissions de CO2 de l’Allemagne qui s’élevaient à 860 millions de tonnes en 2007.
Le 20 Décembre 2008
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