Le bilan entre émissions et absorption du CO2 sur la surface du Globe est un exercice complexe. Pour l’instant les mesures de CO2 dans l’atmosphère indiquent que les émissions sont supérieures aux absorptions, mais la décomposition analytique annuelle de chacun des effets est entachée de graves incertitudes pouvant atteindre plusieurs centaines de millions de tonnes de CO2, parfois supérieures au milliard de tonnes. Pour essayer de mieux appréhender les phénomènes, seules de meilleures collections d’informations des divers pays sur leur consommation d’énergie et des mesures de concentration en CO2 sur la surface de la Terre permettront de mieux quantifier analytiquement chacun des grands paramètres. Dans ce sens, la NASA va lancer le mois prochain un satellite de 451 kg appelé OCO (Orbiting Carbon Observatory) qui va faire le tour de la planète, à 770 km d’altitude, toutes les 98,8 minutes et observer toute la surface du Globe chaque mois. Il fera une mesure tous les 400 mètres.
Ce satellite est équipé de trois spectromètres qui partagent un télescope et une unité cryogénique qui maintient ces trois détecteurs de signaux dans le proche Infrarouge à -150°C. L’un va mesurer la teneur en CO2 à basse altitude, le second la teneur à haute altitude et le troisième va mesurer les teneurs en eau et la présence de nuages dans l’atmosphère. OCO saura faire trois types de mesures: au nadir, c’est à dire à la verticale de la Terre, en réflexion du rayonnement solaire et sur une cible précise. La NASA espère par de longues campagnes de mesures apporter des éclaircissements sur les puits de CO2 « manquants » c’est à dire non encore identifiés.
Il est vraisemblable qu’elle va mettre en évidence et quantifier de puissantes sources de CO2 sur certains territoires, comme par exemple en Chine dont les productions de CO2 font débat. De nombreuses incertitudes sur le rôle des forêts en fonction de leur latitude, des océans en fonction de leur salinité et de leur température en surface, des déserts qui semblent eux aussi fixer du CO2 pourraient être au moins partiellement levées par ces nouvelles données expérimentales.
La publication d’une carte détaillée des émissions de CO2 sur Terre serait d’un profond intérêt et pourrait constituer un puissant outil de sensibilisation de bien des populations. Une carte de France, du Benelux et de l’Allemagne ou plus généralement d’Europe de l’Ouest serait passionnante à visualiser. Chaque source importante sera identifiée et les progrès accomplis ou non vers une réduction des émissions de CO2 pourront être illustrés.
Le 5 Janvier 2009.
–


Laisser un commentaire