Les ventes de véhicules aux Etats-Unis en 2008 ont reculé de près de 2,9 millions d’unités, à 13,195 millions et venant de 16,089 millions en 2007. Ce recul de 18% des ventes s’est réparti de façon inégale entre véhicules importés (-11%) et productions domestiques (-20%). Ces chiffres bruts ne présentent qu’un maigre intérêt et il faut aller plus à fond dans l’analyse des ventes pour comprendre le scénario de la crise de l’industrie automobile américaine en 2008. Durant la première partie de l’année, avec l’augmentation des prix des carburants qui ont culminé au mois de Juillet à plus de 4$/gallon pour l’essence ordinaire on a vu les ventes de 4X4 s’effondrer alors que celles des berlines restaient à peu près stables (FIG.I).
Durant cette période ce sont surtout les ventes de 4X4 américains qui se sont effondrées, les importations japonaises, allemandes et coréennes restant stables ou même positives par rapport à 2007. Il se vendait plus de berlines que de 4X4, l’Amérique avait compris qu’il fallait acheter des véhicules sobres en carburants. On faisait la queue chez Toyota pour avoir une Prius.
Puis à partir du mois de Septembre la crise du crédit a frappé durement le secteur, toutes les ventes se sont effondrées berlines et 4X4, domestiques ou importées. A fin Décembre le marché en est là, avec, semble-t-il, une certaine stabilisation par rapport à Novembre. Mais ce mouvement n’a pas entraîné une poursuite de la chute des ventes de 4X4. Les promotions commerciales et la baisse des prix de l’essence ont permis de limiter la casse. En Novembre et Décembre il s’est vendu plus de 4X4 aux Etats-Unis que de berlines ou de voitures hybrides (+24000 et +44000 respectivement). 
Ces deux phases bien distinctes durant 2008 expliquent la plus forte chute des ventes annuelles des constructeurs américains qui ont beaucoup plus souffert que les importateurs durant le début de l’année. Les ventes du mois de Décembre par constructeur montrent que tous sont touchés par la crise, seul Volkswagen arrive à limiter la chute de ses ventes vers un remarquable -13% (FIG.II).
Il est donc probable que l’on va assister en début 2009, sponsorisée par les baisses d’impôts et autres mesures de relance, à une reprise lente des ventes de véhicules avec une prime aux 4X4 qui encombrent les stocks des constructeurs américains. Seule une remontée vive des prix des carburants (FIG.III), sous les effets des mesures OPEP, des fermetures de raffineries locales et de la reprise des consommations aux Etats-Unis, pourrait faire revenir le consommateur américain à son comportement vertueux du début 2008. On peut toujours rêver!
Remarque importante: les ventes de voitures aux Etats-Unis, malgré la crise ont représenté en 2008, un volume de ventes de 43,4 véhicules pour 1000 habitants contre 53,5 en 2007. Les volumes vendus dans l’Europe des 27 n’atteindront pas les 30 véhicules pour 1000 habitants. La crise est donc également une crise de la surconsommation et du gaspillage américains. Nul n’en avait douté.
Le 6 Janvier 2009.
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