Celui qui peut stocker du pétrole aux Etats-Unis joue gagnant en l’achetant aujourd’hui et en le revendant à terme avec un mark-up de 5 dollars le baril sur l’échéance Mars ou de 10 dollars sur l’échéance Mai par exemple. C’est comme un grand cru, plus on le garde, plus il vaut cher. A part que dans ce cas ce sont des mois de garde et non des années. On nomme cette situation: contango. Relance Obama, quotas OPEP en retrait, raffinage restreint, l’ensemble du marché est persuadé de la hausse future. Alors les stocks physiques de pétrole en Amérique n’arrêtent pas de croître. Le stock le plus représentatif est celui de Cushing, bourgade de l’Oklahoma où s’échangent physiquement les volumes de WTI cotés sur le NYMEX à New York. Les stocks à Cushing sont à leur plus haut historique à plus de 32 millions de barils (FIG.) gagnant plus de 4 millions de barils en une semaine. 
Ce nouveau niveau record dépasse le maximum de 28 millions de barils atteint en 2007 tout simplement parce que les traders ont depuis investi dans de nouvelles capacités de stockage, c’est pour eux un excellent investissement, à forte rentabilité dans les situations actuelles.
Mais paradoxalement la mise en stock de pétrole, sans risque pour celui qui a déjà vendu à terme ce stock de pétrole physique, a tendance à faire baisser les cours. C’est ce qui s’est passé hier où, sur la nouvelle des montées des stocks hebdomadaires et sur les mauvaises nouvelles concernant l’emploi américain, les cours du pétrole WTI ont perdu 6 dollars par baril en passant de 48.6$ la veille à 42.6$ en clôture à New-York. Les spéculateurs qui jouent la hausse sur les futures vont se retrouver en très mauvaise posture, ce qui va entraîner à plus de baisse des cours quand ils déboucleront leur position, en vendant du papier décoté.
Ces Marchés, aux mécanismes non bornés, accessibles à tous, possesseurs ou non de stocks physiques créent une insupportable variabilité dans les cours. Le cours du WTI, échéance Février, à baissé de 12% hier. Un assainissement de ces mécanismes par au moins une limitation de l’accès à ce marché aux professionnels, est un préalable indispensable à la mise en place d’une politique énergétique cohérente aux Etats-Unis et par conséquence, à l’échelon mondial.
Le 8 Janvier 2009.
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