Encore une usine à gaz pour produire un biocarburant de deuxième génération

                     ZeaChem, start-up américaine, a réussi à lever 34 millions de dollars auprès d’un pool d’investisseurs fortunés parmi lesquels se trouve Valero, le plus gros raffineur américain. Ce montant va permettre à ZeaChem de réaliser un pilote de production d’éthanol selon un procédé original. Le procédé ZeaChem part de matière ligno-cellulosique qu’il sépare par hydrolyse de la cellulose et de l’hémicellulose, en sucres, xylose (C5) et glucose (C6) d’une part et en résidus ligneux solide d’autre part. C’est donc un procédé bio qui au départ, comme tous les autres procédés de ce genre, n’utilise que la moitié environ de la ressource de biomasse. Il procède ensuite à une transformation de ces sucres en acide acétique par le Clostrodium thermoaceticum des thermites, procédé qui ne génère pas de CO2, contrairement à la fermentation alcoolique. Puis l’acide est estérifié et enfin, l’acétate est transformé en alcool par hydrogénation catalytique (hydrogénolyse). Le bilan conduit à 3 moles d’éthanol par mole de cellulose au lieu de deux par fermentation alcoolique (FIG.).Zeachem

                      Mais l’équation reste toujours la même que fait-on du résidu ligneux? Au lieu de répondre de la biomasse pour les centrales au charbon, la fausse bonne idée arrive illico: du syngas d’où on extraira l’hydrogène pour réaliser la dernière étape. L’usine à gaz complexe, dangereuse, non rentable disqualifie immédiatement le procédé qui ne peut être qu’un procédé local agricole, compte tenu des contraintes de logistique d’approvisionnement en matière première.

                      Décidément les biocarburants de deuxième génération ne sont pas pour demain.

Remarque: ce procédé peut être intéressant si on l’arrête à l’acétate d’éthyle qui est un excellent solvant organique et si on valorise localement le résidu ligneux (réalisation de panneaux agglomérés, alimentation de chaudière ou microcentrale électrique).

Le 9 Janvier 2009.

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