Dans une étude du consultant néerlandais CE Delft relative aux coûts externes du transport routier de marchandises, le coût annuel externe des nuisances générées par la circulation des poids lourds dans l’Europe des 27 est grossièrement estimé à 144 milliards d’euros. Parmi ces coûts l’étude recense les atteintes aux infrastructures, les accidents, les embouteillages, le bruit et les émissions de gaz (FIG.). L’étude rapproche ce coût estimé aux taxes payées par le transport routier de marchandises qui atteint annuellement 54 milliards d’euros. 
A partir des 2 milliards de tonne-km de transport routier de marchandises et sur la base d’un emport moyen par camion de 6,5 tonnes de chargement et du coefficient de remplissage inférieur à 0,5 (retour à vide, camion mal utilisé, etc.) les auteurs de l’étude estiment grossièrement les émissions de CO2 à 220 millions de tonnes pour 2009 ce qui représente 25% environ de la totalité des émissions du transport routier en Europe (FIG.). Les émissions annuelles totales de CO2 en Europe étant estimées à 4,3 milliards de tonnes, les émissions dues aux déplacements des poids lourds en Europe représentent donc 5% environ des rejets de CO2.
Il apparaît clairement qu’une politique de réduction des rejets gazeux par les transports terrestres qui invaliderait les prévisions de cette étude, doit s’adresser également au trafic des poids lourds et non pas aux seuls véhicules légers. Les autorités européennes se doivent de fixer des objectifs aux constructeurs de poids lourds qui par des actions du type allègement des structures, réduction de la traînée, réduction de la résistance au roulement, amélioration des rendements des moteurs et hybridation des véhicules urbains par exemple peuvent tendre vers des consommations réduites d’un tiers par rapport à celles des véhicules aujourd’hui les plus modernes. Un objectif de consommation des poids lourds de 20 litres de gasoil aux 100 km doit être en ligne de mire pour tous les constructeurs.
Le 19 Janvier 2009.
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