L‘Energy Information Administration confirme les résultats 2007 concernant les réserves prouvées de gaz et de pétrole sur le territoire américain. Les réserves nationales de gaz naturel ont réalisé un véritable bond de 13% à 6731 milliards de m3, cette avance représentant 1,3 fois la consommation annuelle de gaz naturel autochtone. L’essentiel de ce progrès provient de la mise en oeuvre des techniques de forage horizontal avec fragmentation dans les schistes bitumineux ou les veines de charbon profondes. Il est possible de citer l’immense gisement de schistes bitumineux (shale) de Barnett Shale ou encore le gisement de sables compacts de la Cotton Valley au Texas. Ces nouvelles réserves prouvées de gaz ont automatiquement fait croître celles de gaz liquéfiables associées qui se sont accrues de 8% à 9,1 milliards de barils. 
Quand aux réserves prouvées de pétrole, elles se sont accrues d’un petit 2% (+0,35 milliards de barils) pour atteindre 21,3 milliards de barils. Les plus grands progrès ont été enregistrés en Alaska, au Texas et dans un Etat en plein développement le Dakota du Nord (FIG.). Ce dernier profite du développement d’un gisement de schistes, la Formation de Bakken qui produit après fracturation du pétrole léger.
A la fin 2007 les réserves prouvées de liquides (pétrole + gaz liquéfiables) américaines atteignaient donc 30,4 milliards de barils qui sont à comparer aux 7 millions de barils extraits quotidiennement (5,2 millions de pétrole et 1,8 millions de gaz liquéfiés).
Le cas des Etats-Unis est exemplaire pour démontrer la futilité des mises en équation de l’épuisement des réserves mondiales de pétrole à partir de modèles mathématiques enfantins, conduisant à des dérivées de sigmoïdes en forme de pic symétrique (FIG.). En effet au cours du temps les techniques de prospections s’affinent, les techniques d’exploitations se perfectionnent et rendent exploitable ce qui ne l’était pas quelques années auparavant. Les réserves existantes se trouvent ainsi revalorisées grâce à des extensions techniques ou géographiques. Ces résultats montrent également l’impact d’un paramètre du premier ordre: le prix accordé aux ressources énergétiques qui détermine les efforts et les capitaux consentis pour les extraire du sous-sol. L’Amérique du Nord est assise sur d’énormes gisements de schistes bitumineux, de filons de charbons profonds, de sables bitumineux plus ou moins compacts d’où elle tirera d’immenses quantités d’hydrocarbures au cours de ce siècle et probablement au-delà. L’évolution du prix accordé devra s’aligner sur la complexité des procédés mis en oeuvre, ils auront un effet d’autorégulation sur la consommation d’énergie dont nous avons eu un avant goût en 2008.
Le 29 Janvier 2009.
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