Sur fond de croissance du chiffre d’affaire, Air Liquide aborde la crise affaibli par la dette

Air_liquide_2                    Air Liquide présente des résultats avec une croissance du chiffre d’affaire 2008 de 11% et surtout de 7,9% au quatrième trimestre. Ce dernier score suffit à montrer la solidité du business de cette Compagnie. Cependant une analyse de l’endettement net de l’entreprise montre qu’elle a dépensé en deux ans deux milliards d’euros de plus qu’elle n’en a collecté. L’endettement net qui était de 3,45 milliards d’euros en fin 2006 est porté à 5,48 milliards à fin 2008, ce qui représente un ratio de 78% sur capitaux propres. En des périodes de croissance de l’économie un tel ratio serait aisément supportable par Air Liquide, mais dans le contexte actuel, cet endettement va constituer un handicap certain et va obliger Benoît Potier, son Président, à limiter fortement ses investissements.

Mais comment Air Liquide a-t-elle réussi à s’endetter de la sorte?

                   Une analyse du tableau de flux de trésorerie montre que sur les deux ans 2007 et 2008 les chiffres suivants:

  • Flux net généré par les opérations et cessions diverses: 4.65 mrds
  • Investissements et Acquisitions : 4.82 mrds
  • dividendes : 1.12 mrds
  • rachats d’actions : 0.70 mrds
  • pertes de change et périmètre : 0.19 mrds

                 Il apparaît donc que le Groupe a fortement investi durant la période mais que sur les deux milliards d’euros d’endettement supplémentaire, 700 millions sont dus à de stupides rachats d’actions, réalisés alors que les cours étaient au plus haut (à 76 euros en 2008). Ces acquisitions inutiles, financées par la dette, ont été arrêtées dès le mois de Septembre. La dette d’Air Liquide s’est également aggravée avec la hausse du Yen en 2008.

                 Il est donc probable, si Air Liquide ne veut pas accentuer son endettement en 2009, que les dépenses d’investissements ou d’acquisitions sur l’exercice devront être sensiblement divisées par deux par rapport à la moyenne des deux exercices précédents. Une fourchette entre 1 et 1.2 mrds d’euros en fonction des effets de la crise semble la plus raisonnable pour une saine gestion de la trésorerie de l’entreprise. Air Liquide disposait en début d’exercice 2009 d’une trésorerie de 1,14 mrds d’euros.

                En particulier, il ne faudra pas qu’elle compte beaucoup sur la croissance du photovoltaïque qui va se trouver en arrêt complet d’investissements en 2009 et sûrement en 2010, sinon au Japon.

Le 16 Février 2009.

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