L‘Electric Power Research Institute (EPRI) et l’Idaho National Laboratory (INL) viennent de publier un Plan Stratégique de Recherche et Développement dans le domaine des activités énergétiques nucléaires civiles. Ils placent tout d’abord leur action dans le cadre des objectifs de réduction vigoureuse des émissions de CO2 au niveau de 1990 en 2020 et d’une réduction supplémentaire de 80% en 2050. La traduction de ces objectifs dans le mix énergétique de production d’électricité américain, réalisé par une analyse appelée PRISM (FIG.), implique un accroissement des parts du nucléaire dans le mix de 20% à 40% entre aujourd’hui et 2050. Dans ce scénario, pour la première fois aux Etats-Unis, il est affirmé par un organisme officiel que malgré l’accroissement des énergies renouvelables, malgré la disponibilité des moyens de capture et de stockage du CO2 (CCS) pour 10$ la tonne de CO2, il sera indispensable de faire croître la part d’électricité d’origine nucléaire au cours du XXIème siècle. Les temps changent!
Ce scénario recommande d’accroître d’ici à 2020 la génération d’électricité nucléaire aux Etats-Unis de 20%, ce qui demande d’installer 20 GWe de puissance électrique supplémentaire, pour réduire les émissions de CO2 des énergies primaires de 10%. Puis d’accroître cette puissance installée de 200% d’ici à 2050.
Dans un tel schéma la puissance installée des réacteurs à eau légère de nouvelle génération (ALWR) augmenterait régulièrement jusqu’en 2070, accompagnant la disparition des réacteurs (LWR) de la génération précédente (FIG.II). Puis arriverait la phase commerciale des réacteurs à neutrons rapides qui prendrait le relais (Fast Reactors). Par ce cadencement l’INL donne le temps (plusieurs décennies) de mettre au point les réacteurs surgénérateurs qui permettraient d’utiliser les combustibles usagés de la génération précédente. La consommation d’Uranium passerait par un maximum de 50 mille tonnes par an entre 2060 et 2080.
Dans son Plan Stratégique de Recherche l’EPRI insiste sur quelques points fondamentaux que sont la durée de vie des réacteurs à eau légère de nouvelle génération qui doit être définie pour 60 ans puis portée à 80 ans. Il souligne également toute l’importance de la gestion du combustible, domaine où les Etats-Unis sont très en retard, jusqu’à l’utilisation des déchets ultimes dans des réacteurs à neutrons rapides. Enfin il introduit l’hypothèse de réacteurs à haute température à refroidissement gazeux qui seraient des sources de chaleur pour les process et permettraient de produire de l’hydrogène sans dégagement de CO2. Mais la probabilité de l’arrivée de ce genre de réacteurs dans les décennies à venir reste tout de même assez faible, même si les scénarios retenus les font arriver en 2025.
LIRE le Plan de R&D de l’EPRI et de l’INL
Le 19 Février 2009.
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