Les statistiques tardives de l’Agence Internationale de l’Energie nous apprennent que la consommation d’essence des pays de l’OCDE était en baisse de 4,5% au mois de Novembre 2008 par rapport à il y a un an et en baisse de 3,4% en cumulé depuis le début de l’année. Ces chiffres ne surprendront personne. Il suffit de rappeler que la diésélisation du parc automobile en Europe et la sobriété des modèles de voitures les plus vendues expliquent une baisse de consommations d’essence de 5.2% en cumulé à fin Novembre, alors que la consommation de gasoil s’accroît de 3%, dans la Zone OCDE Europe.
Il faut aussi prendre en compte la réduction du parc automobile japonais avec le vieillissement de la population, les mesures gouvernementales pour fluidifier le trafic et l’engouement pour les voitures hybrides qui expliquent la baisse des consommations d’essence de 7,6% dans la Zone OCDE Pacifique.
Enfin la baisse du trafic automobile aux Etats-Unis justifie une réduction des consommations d’essence de 2,5% à fin Novembre dans la Zone OCDE Amérique du Nord. Pour les Etats-Unis gros producteurs d’éthanol de maïs, avec 750 mille barils par jour produits à fin Décembre 2008, la baisse des consommations de la part venant du pétrole est amplifiée par cette croissance de la part des biocarburants (FIG.) Par exemple pour le mois de Décembre 2008 par rapport au même mois de 2007 la consommation d’essence a baissé de 330 mille barils/jour mais hors éthanol elle a baissé en fait de 530 mille barils/jour soit une baisse de 6%.
L’évolution des gammes de voitures plus sobres en carburants, la diésélisation du parc, les diverses primes à la casse, l’arrivée des modèles hybrides, le développement des biocarburants, l’amélioration des infrastructures routières vont pousser vers le bas les consommations d’essence dans tous les pays de l’OCDE. C’est cette décroissance vertueuse qui assurera la décroissance mondiale des consommations de pétrole dans les décennies à venir.
La conséquence est évidente: les raffineries les moins performantes, celles qui ne sont pas équipées de conversion profonde, devront soit évoluer soit fermer. Valero le premier raffineur américain veut se séparer de trois de ses raffineries américaines depuis un an environ, elles s’avèrent être invendables.
La décision de TOTAL de revoir ses infrastructures et ses productions en aval doit être examinée dans ce contexte de modification profonde et irréversible du marché. Hurler avec les loups de tous les bords ne changera rien au problème de fond.
On ne peut pas prêcher lors d’un Grenelle de l’Environnement la baisse indispensable des consommations de carburants pour sauver la Planète, et par ailleurs, s’insurger, sur un air de vierge outragée, de voir les raffineurs procéder à l’adaptation indispensable de leur outil de production,… à moins d’être un faux-cul.
Le 11 Mars 2009.
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