Sans remonter aux folies militaires de la deuxième guerre mondiale, il est connu que l’Allemagne a toujours été attirée par les ressources énergétiques russes. L’Allemagne ne dispose pas d’un grande Groupe pétrolier comme BP, Royal Dutch-Shell ou Total, habitués aux larges espaces, qui pourrait ouvrir le champ allemand aux grandes réserves mondiales de gaz naturel. Pour cette nation les ressources énergétiques sont dans son sous-sol dont elle extrait de larges quantités de charbon ou de lignite ou bien dans le sous-sol de la grande Russie, riveraine comme elle de la Mer Baltique. Alors on a vu tout d’abord l’ancien Chancelier Gerhard Schröder devenir président du projet Nord Stream, joint venture entre Gazprom(51%), BASF Wintershall (20%) E-On (20%) et Gasunie(9%) dont le gazoduc reliera directement les gisements de gaz russes aux usines allemandes.
Puis, c’est la chancelière Angela Merkel qui encense ouvertement le projet South Stream concurrent russe de l’indésirable projet Nabucco. Je la cite: » Nord Stream et South Stream sont cruciaux pour la fiabilité des importations en gaz de l’Europe. L’aval politique et le support de ces projets est d’une importance vitale pour tous les pays membres de l’Europe » (lettre à José Manuel Barroso du 27 Janvier 2009). Pendant ce temps elle démolit le projet concurrent supporté par l’Europe: Nabucco qui n’a pas assez de gaz à transporter. Enfin, elle vient de le faire retirer de la liste des projets européens dans le domaine de l’énergie qui doivent être aidés dans le cadre d’une enveloppe de 5 milliards d’euros. Enterrement à la sauvette, ni fleurs, ni couronnes!
Un article plein d’humour paru dans RIA Novosti aujourd’hui (LIRE) explique que Gazprom ne veut pas courir deux lièvres à la fois et qu’il rejette l’idée de rentrer dans le projet Nabucco, faire-part expédié!
Enfin n’oublions pas de mentionner le départ précipité de Siemens de l’alliance avec AREVA qui sitôt parti est allé signer un contrat de mariage avec Rosatom. Siemens n’a pas fait cela tout seul, il fallait qu’il soit piloté par la Chancellerie pour se comporter de façon aussi cavalière. Les leçons de politique énergétique de notre Président à la Chancelière lors de leurs premiers entretiens n’ont apparemment pas plu. La défiance règne entre Paris et Berlin.
Voila l’état de la politique (énergétique) européenne aujourd’hui: un vrai carnage!
Alors que doit faire la France avec AREVA, elle doit voir loin, tout là bas dans le Pacifique où se déroulera le XXIème siècle et se fiancer avec beaucoup plus sexy que le teuton Siemens, c’est l’élégant japonais Mitsubishi Heavy Industries, un crack de la technologie, en avance sur tous les autres, sérieux, bûcheur, célibataire. Le gendre idéal. Avec AREVA, ils formeraient un couple d’enfer! Lauvergeon le sait bien. Ils sont en train de faire ensemble un petit chef d’oeuvre, l’ATMEA un PWR de 1100 MW, moins lourd, moins teuton que l’EPR, il sera défini à la fin de l’année. En fait ils sont quasiment Pacsés.
LIRE l’abandon de Nabucco par les ministres des Affaires Etrangères.
Le 17 Mars 2009.

Laisser un commentaire