Une économie américaine dont le dynamisme était jusque là basé sur le crédit et la titrisation qui permettait de prêter de l’argent à n’importe quel quasi-clochard, alors qu’il ne rembourserait jamais, mécanisme d’escroquerie bancaire généralisé, vient de connaître un phénomène d’arrêt brutal. Les Etats-Unis et donc le reste du monde s’aperçoivent qu’ils produisaient trop de maisons, de voitures, d’avions, de jouets en plastiques et connaissent un arrêt sur image économique dévastateur. Le mécanisme de titrisation est compromis pour longtemps. Qui va se remettre à acheter du papier gagé sur des remboursements de prêts bancaires aujourd’hui? Alors il faut retrouver de nouveaux mécanismes pour relancer la consommation. Il en est un qui a fait ses preuves: l’inflation. L’Administration américaine et la FED vont donc jouer cette carte. L’injection d’un peu plus d’un billion de dollars par la FED dans le circuit va participer à ce mécanisme qui appauvrit les épargnants, et favorise ceux qui s’endettent, dont les Etats.
Alors, subitement le dollar plonge, l’euro qui s’échangeait à 1,25$ en début de mois est à 1,37$ aujourd’hui, les taux d’intérêts à 10 ans ont marqué le coup par une baisse de 40 points de base à l’annonce de la FED d’acheter pour 300 M$ de bons du Trésor américain, mais ils reprendront le large avec l’inflation. Les commodities, énergie et matières premières, malgré une demande mondiale très faible, repartent à la hausse et vont alimenter le démarrage de l’inflation. Le Reuters-Jefferies CRB Index à 225 s’est évalué de 12% depuis le plus bas du mois de Février (FIG.). Beaucoup semblent vouloir jouer ce point bas de 200 comme étant le cours plancher de la crise. Ils sont confortés dans leur conviction par la maîtrise évidente de l’OPEP et donc de l’Arabie Saoudite, dans la gestion de la surproduction mondiale de pétrole. Acheter des papiers indexés sur les matières premières ou l’énergie est une couverture contre la dévaluation du dollar sans grand risque aujourd’hui.
Casser la déflation et relancer le crédit à tout prix, tel est l’objectif des autorités monétaires américaines et britanniques. Message qui sera dur à percevoir par les Muppets-Show de la BCE.
Le 20 Mars 2009.
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