La capture du CO2 dans les gaz de combustion d’une unité industrielle existante est un problème complexe qui semble aussi farfelu que de vouloir adapter un pot catalytique sur une vielle 403. Mais la demande est potentiellement forte, les industriels qui voudront s’affranchir des diverses taxes carbones ou d’achats de droits d’émissions seront à la recherche d’équipements de rétrofit susceptibles de capturer le CO2 et de le séquestrer on ne sait où. L’équation est complexe parce que le CO2 dans les gaz chauds de combustion est dilué dans l’azote de l’air et ces gaz comportent une plus ou moins grande part d’oxygène résiduel qui est susceptible d’oxyder les solvants utilisés pour la capture. Alors chaque industriel a sa recette secrète de solvant qui doit être peu volatil (adjonction d’un groupe ionique), résistant à l’oxydation et économe en énergie lors de la désorption du CO2 après capture.
Alors Mitsubishi Heavy Industries utilise sa recette KS-1 qui semble être énergétiquement en avance. Ce procédé est largement utilisé par MHI dans les unités de production d’urée (NH2-CO-NH2) où le CO2 formé lors de la production d’Hydrogène est capté pour être réutilisé par la suite pour réagir avec l’ammoniac. MHI est en cours d’étude d’une unité de capture de CO2 de 3000T par an qui doit capter les gaz issus de la centrale à gaz de 420MW de la centrale de Karsto en Norvège. Dans ce pays la tonne de CO2 émise coûte dans les 50$.
Siemens pour sa part va s’attaquer à la capture du CO2 d’une centrale à gaz à cycle combiné de Statkraft, également en Norvège. Le problème est rendu complexe en raison d’un flux gazeux à faible teneur en CO2 et à fort pouvoir oxydant. L’unité devrait être opérationnelle en 2011. L’enjeu est très important puisqu’il permettrait à Siemens de proposer des centrales à gaz de très bon rendement énergétique et n’émettant que de très faibles quantités de CO2 (LIRE le communiqué de Siemens).
Enfin Alstom et Dow Chemical travaillent ensemble depuis 2008 pour développer un procédé à base « d’amines avancées ». Ils vont ensemble équiper une chaudière au charbon dans une unité d’Union Carbide aux Etats-Unis. Leur objectif est de capter 1800 tonnes de CO2 par an (LIRE le communiqué d’Alstom).
Ces quelques exemples montrent l’implication des grands industriels du secteur pour développer ces technologies de capture de CO2 sur des installations existantes, les législations réprimant les émissions de CO2 leur apporteront la clientèle, à condition que le prix de l’énergie consommée par ce perfectionnement soit inférieur aux taxes carbone.
Le 31 Mars 2009.
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