L‘AIE est une institution hautement politique en charge de la défense des intérêts des 28 Nations membres de l’OCDE et globalement consommatrices nettes d’énergies primaires. Cette institution a réalisé jusque là des prévisions mondiales de consommations de pétrole plutôt « optimistes » et parfois grossièrement ridicules qui l’obligeaient à revoir tous les mois ses prévisions à la baisse (FIG. courbe 2008), avec l’espoir de pousser l’organisation « ennemie » des producteurs qu’est l’OPEP à produire plus. Ses dernières prévisions de consommation mondiales de pétrole et de gaz liquéfiés pour 2009 qui viennent de paraître en retrait de 2,4 millions de barils par rapport à celles de 2008 marquent un tournant politique évident de cette institution.
Elle semble enfin prendre en compte la récession qui sévit de façon globalisée et ramène ses prévisions de consommations mondiales moyennes annuelles de 2009 à 83,4 millions de barils/jour. Cette valeur correspond à une baisse de 2,8% des consommations estimées en 2008 à 85,8 millions de barils/jour.
Cette baisse des prévisions peut sembler aujourd’hui excessive, elle suppose en effet que les consommations du deuxième semestre 2009 vont poursuivre leur déclin et vont se maintenir à plus de deux millions de barils/jour en dessous de celles de 2008 qui avaient elles-mêmes déjà marqué un net recul. Un objectif de 84 millions de barils/jour aurait semblé plus raisonnable, mais l’avenir nous dira si l’AIE a pêché par un profond pessimisme soudain ou a su anticiper la décrue plus marquée que prévu des consommations. Décidément l’art de la prévision est un exercice bien complexe. Il sera également intéressant de comparer ces chiffres aux prévisions de l’OPEP et à celles de l’Information Energy Administration qui vont suivre dans le courant du mois.
Le 11 Avril 2009.
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