Quand l’environnement politique ou militaire semblait devenir incertain ou menaçant, votre arrière grand-mère achetait du sucre et de l’huile pour les stocker. N’en riez point! Aujourd’hui, aux Etats-Unis, la crise est une occasion inespérée pour spéculer sur les commodities. Alors on achète du pétrole, de l’essence, du cuivre ou du nickel à prix bradé. Les moins nantis achètent du papier indexé sur les cours, mais les plus avisés qui disposent de moyens de stockage, se font physiquement livrer de leur achat et le revendent à terme à 2 ou 3 mois en faisant une marge raisonnable et sûre au passage. Les banques américaines par exemple, sont très actives dans ces activités de trading et en tirent profit.
Alors de façon inattendue les stocks de produits pétroliers s’envolent alors que tout le monde sait que la consommation de pétrole américaine est au plus bas, que les raffineries tournent à 80% de leurs capacités, que la production de pétrole américain est à la hausse dans le Golfe du Mexique, que les productions de biocarburants se développent . Mais qu’à cela ne tienne, la spéculation importe à tout va et stocke du pétrole ou des produits raffinés (FIG.I). Les Etats-Unis ont au bas mot 80 à 100 millions de barils de trop dans leurs stocks ce qui représente 4 à 5 milliards de dollars d’achats physiques spéculatifs.
Les stocks de pétrole brut s’accroissent un peu partout sur le territoire américain nous informe l’EIA, sauf là ou ils devraient être pour être revendus rapidement, à Cushing, Oklahoma où s’échangent physiquement les lots de pétrole WTI cotés sur le NYMEX (FIG.II). Ceci est une bonne nouvelle pour assurer des cotations fluides sur le marché spot de référence.
Plus généralement le marché des matières premières aux Etats-Unis s’est retourné depuis le début du mois de Mars où il avait atteint un plus bas comme en témoigne le Reuters-Jefferies CRB Index (FIG.III) sorte de panier de la ménagère en commodities. Depuis le premier Mars où cet indice avait atteint les 200, il s’est revalorisé de plus de 12%. Tout le débat maintenant porte sur le moment opportun du TOP Départ d’un vrai rallye sur les matières premières qui ferait remonter cet indice vers les 300 ou 350 points. Les spéculateurs de tous poils piaffent dans leurs box, en attendant le signal du départ de la ruée vers l’or. Certains, on le voit, sont partis un peu en avance pour reconnaître le terrain.
Rem.: ci-jointe, la courbe en contango du 15 Avril des prix à terme du pétrole qui montre que le stockage spéculatif de pétrole n’est pas près de s’arrêter, sous réserve de trouver les moyens de stockage physique supplémentaires.
Le 16 Avril 2009.
–





Laisser un commentaire