Photovoltaïque mondial: l’Europe publie, le Japon dépose des brevets

                   L‘opposition entre la tradition scientifique éthérée européenne et le sévère réalisme technologique japonais est confirmée par les statistiques japonaises portant sur les dépôts de brevets entre 2000 et 2006 et les publications dans les ouvrages scientifiques, entre 2000 et 2007, dans le domaine des technologies du photovoltaïque. Sur un total de 7970 brevets déposés, durant les 7 années considérées, le Japon en a déposé plus de 68%, l’Europe 15% et les USA 11%. Par contre sur les 1700 publications scientifiques recensées sur 8 ans, plus de la moitié ont été publiées par des laboratoires européens (FIG.). Ces chiffres illustrent la continuité de la démarche scientifique au Japon, où le Brevet portant sur un produit ou un procédé innovant est l’objectif de bien des chercheurs qui rejoindront ainsi la puissante industrie japonaise après quelques années de laboratoire. Inversement, en Europe, le chercheur plus ou moins isolé va publier le plus rapidement possible ses résultats scientifiques, pour acter son travail et le valoriser auprès de ses pairs et de la hiérarchie qui l’évaluent. L’exemple français est schématique: pour faire carrière il faut publier et de toute façon, les rares industries qui survivent ne recrutent généralement pas leurs cadres dans les laboratoires. La publication peut également servir de visa pour rejoindre un prestigieux laboratoire américain.

Brevets-2000-2006 

Le 20 Avril 2009

Commentaires

9 réponses à “Photovoltaïque mondial: l’Europe publie, le Japon dépose des brevets”

  1. Avatar de christian
    christian

    Cher Raymond,
    Je me demande si il n’y aurait pas un biais dans vos statistiques sur les publications : travaillant avec des collègues scientifiques japonnais, je constate qu’ils continuent de publier beaucoup dans des revues japonaises, en langue japonaise, qui échappent à nos outils bibliométriques (environ 1 pour 1)…
    Par ailleurs, nous comptons forcément comme « internationales » des publications européennes, alors qu’elles restent « continentales ».
    Cela dit, cela ne change guère l’interprétation…

  2. Avatar de rem
    rem

    Concernant l’exemple français, il est coutume de publier dans plusieurs revues des mêmes résultats pour gonfler le nombre de publications dans des revues.
    Voire même couper en deux un article publié dans une revue prestigieuse pour publier les deux moitiés dans une revue moins prestigieuse.

  3. Avatar de ray
    ray

    Un copier-coller de l’article japonais d’où j’ai extrait ces informations venant de l’Office des Brevets japonais parle des « major international journals » qui s’inquiète du « retard » japonais dans les cellules photovoltaïques organiques. Mais il faut y voir l’humilité d’apparence toute japonaise de ne retenir que le point faible.
    Of the papers on solar cells (limited to those published in major international journals issued from 2000 to 2007), 861 papers were written by European researchers, while 431 and 386 papers were authored by US and Japanese researchers. By type of solar cells, too, papers submitted by European researchers outnumbered those by Japanese researchers in all of the area.
    In particular, in the area of organic semiconductor solar cells, the number of papers from European researchers reached 126, about four times the 29 papers published by Japanese researchers.
    The Japan Patent Office pointed out that Japan is considered to be inferior to Europe in technology development for organic semiconductor solar cells.
    The survey did not include dye-sensitized solar cells.

  4. Avatar de JP
    JP

    On me détrompera peut-être, mais il ne me semble pas que ces statistiques de brevets et publications ne concerneraient que la recherche publique.
    Alors, pourrait-on corréler cette affaire avec une (hypothétique) différence de nature entre les équipes de recherche sur le PV?
    Au japon, les chercheurs du privé prédomineraient. Par contre dans le reste du monde, ce serait les chercheurs du public (visant d’abord les publis, plutot que les brevets).

  5. Avatar de ray
    ray

    JP je vous rappelle que le premier producteur mondial de PV est l’allemand Q-Cells. L’Europe a produit en 2008 30% environ des modules photovoltaïques et le Japon 23%.

  6. Avatar de Energie solaire et photovoltaique

    Une page très bien faite sur l’énergie solaire.
    Bonne lecture
    Dave

  7. Avatar de Energie solaire

    Il semble que la France veut se donner les moyens d’être leader mondial dans l’énergie solaire. Pensez-vous que cet objectif est réalisable ?

  8. Avatar de ray
    ray

    La France peut s’équiper en modules photovoltaïques, soit sous forme individuelle, couplée au secteur et en tampon avec une batterie pour effacer les pointes d’appel, c’est la base d’un réseau « smart » qui gère la puissance appelée en fonction des contraintes du moment. Elle peut également s’équiper de fermes solaires, en particulier dans le Sud, pour assurer l’écrêtage de la puissance appelée par des appareils à air conditionné et autres pompes à chaleur réversibles. Mais pour ce qui est de mettre en place une industrie photovoltaïque compétitive, il est sûrement trop tard en raison de l’effondrement des prix de marché. Le dépôt électrochimique des cellules de type CIGS, invention bien de chez nous, est un procédé d’une grande complexité à mettre au point sur de grandes surfaces. Passer du pilote à l’industrie de grande série demandera de longues années de mise au point. De plus, un procédé, quel qu’il soit, n’a jamais suffit à faire un succès commercial s’il conduit à un produit banalisé.
    La France peut prendre de l’avance sur le couplage module solaire-batterie avec SAFT qui travaille activement sur le sujet. Cette batterie peut être dans une habitation ou sous le capot d’un véhicule électrique. C’est sûrement une voie d’avenir et cela débouchera sur la problématique du difficile problème du stockage de masse de l’énergie électrique. C’est là-dessus que doit travailler notre pays.

  9. Avatar de susanna
    susanna

    Bonjour,
    Je m’appelle Susanna et je suis la web-master d’une guide sur les differents types de crédit.
    Je viens de visiter votre site leblogenergie.com et j’aimerais vous proposer une collaboration ou aussi m’entretenir avec vous sur d’éventuelles possibilités de parrainages.
    Est ce l’adresse correcte pour ce type de collaboration ?
    Dans l’attente de votre réponse.
    Je vous remercie.
    Susanna

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